Au Royaume
Cosumar toujours sous la menace
l’etat n’a pas encore autorisé le monopole

Plus de cadeaux ! Même les entreprises publiques, qui jadis pouvaient bénéficier de quelques largesses de la part de l’Etat (leur actionnaire), ou encore les grandes entreprises à caractère stratégique, n’y ont plus droit. C’est le cas, par exemple, de Cosumar, qui a pourtant débarrassé l’Etat d’un grand boulet, les quatre sucreries étatiques dont presque personne ne voulait.
Si, dans les faits, Cosumar est en position de monopole, elle ne l’est pas encore sur le papier. Au moment de racheter les sucreries, Cosumar devait avoir l’aval de l’Autorité de la concurrence parce qu’elle allait se retrouver en position de monopole. Aujourd’hui, plus de deux ans après le rachat, l’Etat n’a toujours pas donné cette autorisation qui implique la mise en place d’une protection douanière durable au profit de la filiale de l’Ona, alors qu’aujourd’hui les équivalents tarifaires existants peuvent toujours être levés. Pourquoi ce retard ? «Il faut d’abord que Cosumar nous démontre ses bonnes intentions et mette en application le plan de développement et d’investissement sur lesquels elle s’est engagée», explique-t-on du côté du gouvernement.
A contrario, si l’Etat estime que Cosumar n’a pas tenu ses engagements, il ne lui accordera pas sa protection. «C’est la règle du jeu !», commente un haut fonctionnaire. Il semble toutefois presque certain que l’on n’en arrivera pas là. Les investissements consentis dernièrement par le sucrier semblent avancer conformément aux engagements.
Cela dit, il y a toujours un petit coup de pouce de l’Etat. C’est le cas pour la subvention de 60% accordée aux cultivateurs de betteraves et de canne à sucre pour s’équiper en goutte-à-goutte. Pour aider Cosumar, l’Etat a accepté d’accélérer le déblocage des subventions mais à condition que le raffineur avance les 40% pour le compte des agriculteurs.
