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Au Royaume

Condamnés à vivre avec…

En ce début d’automne, le monde retient de nouveau son souffle. À la pandémie, qui sévit depuis le mois de mars et qui semble reprendre de plus belle ces dernières semaines, viendra s’ajouter l’incontournable vague de grippe saisonnière.

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Edito Saad Benmansour

Comme au mois de mars, des pays comme la France, l’Espagne et l’Angleterre, entre autres, nous donnent des exemples vivants de ce qui peut se produire au Maroc. Dans l’Hexagone, avec des pics au-delà des 10 000 cas confirmés quotidiennement depuis plusieurs jours, des mesures sanitaires drastiques viennent d’être réinstaurées.
Au Maroc, depuis début août, la courbe de l’épidémie s’est envolée et plusieurs régions et villes ont dû être partiellement reconfinées pour éviter le pire.
Mais cela ne sera jamais suffisant. Les pouvoirs publics peuvent décréter autant de dispositifs qu’ils peuvent, rien n’arrêtera la propagation tant que la discipline sanitaire ne sera pas appliquée de manière rigoureuse dans la vie de tous les jours.
Même le confinement le plus sévère ne sera jamais la solution. C’est à peine s’il permet, comme on l’a vu entre mars et juin, de limiter la propagation mais pour un temps limité. D’autant plus qu’il est inimaginable sur le plan financier que les pouvoirs publics puissent indéfiniment entretenir les dispositifs d’aides directes et de sauvetage. D’ailleurs, dans sa sortie en milieu de semaine, le patron de Bank Al-Maghrib a presque mis en garde contre les conséquences désastreuses du retardement de la reprise.
Or, quand les activités reprennent, c’est une autre paire de manches. On en a eu la démonstration au Maroc comme partout ailleurs. Et malheureusement, il est primordial et vital que l’activité soit relancée, que les entreprises redémarrent, que les salariés reprennent. Plus que les ménages et les citoyens, ce sont les entreprises, et les administrations publiques en tant qu’employeurs, qui constituent aujourd’hui la pièce centrale du dispositif de lutte contre la pandémie. L’explosion de foyers de contaminations en milieu professionnel a un double impact : d’un côté, ils font grimper les chiffres et donc aggravent la situation, et de l’autre, ils conduisent à la paralysie d’une activité, donc à la perte d’emplois, de chiffres d’affaires, de revenus…
L’enjeu central n’est plus de chercher à éviter le virus en se mettant à l’abri et en arrêtant toute forme d’activité humaine mais de vivre avec de manière durable tout en le maîtrisant et en le neutralisant. Du moins pour quelques mois encore.
Et cela n’est possible que si les protocoles et règles sanitaires sont appliqués consciencieusement et avec une rigueur constante.