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CNSS : le financement de la pension minimum pose problème

Elle doit être revalorisée pour s’aligner sur le secteur public.

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Parmi les points sur lesquels la réforme projetée de la retraite CNSS (voir page 12) devra porter, il y a d’une part le niveau de la pension minimum et le mécanisme de son financement, et, d’autre part, l’âge de départ à la retraite.

Sur le premier point, l’enjeu est évidemment très important. La pension minimum est aujourd’hui de 1 500 DH dans le secteur public et de 1 000 DH dans le privé. Si, comme il a été demandé, un alignement doit se faire entre les deux, la part de la pension des retraités qui perçoivent une pension minimum à la CNSS passerait de un tiers à 50%. Ce qui est un niveau dépassant très largement les normes en la matière. Sous cette hypothèse, deux gros problèmes se posent : un, qui financera cette augmentation? Deux, quid des pensionnés qui touchent aujourd’hui entre disons 1 100 et 1 500 ? Faudra-t-il les augmenter eux aussi ?

Un benchemark réalisé par la CNSS a montré que dans la plupart des onze pays examinés, le financement de la pension minimum est pris en charge exclusivement par l’Etat. Sera-ce le cas au Maroc ? Si, comme dans certains pays (Chili, Egypte, Portugal, Italie…), la pension est financée conjointement par l’Etat et la sécurité sociale, quelle sera la part de chacun et quel impact sur le régime de la caisse ? Le patronat, lui, paraît prudent sur le sujet, redoutant que cela génère des coûts pour l’entreprise dans le cas d’une prise en charge totale ou partielle par la CNSS de l’augmentation. Car, à moins de précipiter le déséquilibre du régime, une telle augmentation ne pourrait se faire sans une hausse des cotisations. Sauf, piste probable, à solliciter la branche famille aujourd’hui excédentaire ! Cela montre l’intérêt à fixer un mécanisme de financement de la pension minimum.