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Au Royaume

Chers fonctionnaires… !

Nos valeureux fonctionnaires savent maintenant à quoi s’en tenir et ce qu’ils ont à faire. Les propos du Souverain, lors de son discours d’ouverture de la nouvelle législature, se passent de tout commentaire.

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Edito Saad Benmansour

Mais, cette fois-ci, la question de l’urgence de la réforme de notre Administration publique n’est plus posée sous un angle technique mais politique. Parce que, à l’instar de toute réforme, celle de l’Administration est d’abord tributaire du politique, de la volonté ou non de notre classe politique à se pencher sérieusement sur la question. Et c’est à juste titre si, cette fois-ci, dans son discours devant les élus, S.M. le Roi a d’abord interpellé la classe politique. C’est cette dernière, qu’elle soit dans l’Exécutif ou au Parlement, qui tient les véritables leviers de la réforme.

Et contrairement à ce que l’on peut penser, la question des moyens matériels et financiers ne se pose aucunement. Pour preuve, en cette année 2016, l’Etat aura déboursé  quelque 110 milliards de DH au seul titre de la masse salariale des 600 000 fonctionnaires qui peuplent nos Administrations, sans compter les entreprises publiques et les collectivités locales (voir analyse complète en page 12). Cela équivaut à un coût moyen de 15 300 DH par mois et par fonctionnaire. Ce coût est, au passage, supérieur au niveau du secteur privé tel qu’il ressort des statistiques de la CNSS qui nous disent qu’en 2015 les 3 millions d’employés du privé, cinq fois les effectifs de l’Administration publique, représentent une masse salariale globale de 124 milliards de DH, soit une moyenne de 3 300 DH par salarié et par mois.

A côté de cette masse salariale, il faut compter aussi toutes les charges induites pour l’Etat en termes d’équipement, d’installation et de frais généraux.

Mais par dessus tout, il faut savoir que depuis les années 90, l’Etat engage chaque année des budgets conséquents, financés entre autres par des prêts internationaux comme ceux obtenus auprès de la Banque mondiale, dans des programmes de modernisation qui n’en finissent pas.  Donc non seulement l’Etat met les moyens pour payer confortablement ses salariés, et c’est tant mieux pour eux, mais en plus il s’endette depuis des décennies pour financer ses multiples tentatives de réformes qui, malheureusement, n’ont jamais abouti.

Les maux de notre Administration sont connus, diagnostiqués de manière précise depuis longtemps et les solutions aussi. Les moyens ne manquent visiblement pas.

Or, depuis des décennies, ça ne rate presque jamais, chaque nouveau gouvernement nous bombarde de grands discours et de projets de réformes de la Fonction publique bidon. Il faut croire que notre Administration ne pourra probablement se transformer que quand notre classe politique elle-même aura fait réellement peau neuve. On ne peut pas faire du neuf avec du vieux…