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Au Royaume

Chantage à  l’image

Renoncer à  poursuivre les auteurs des violations répétées, délibérées, provocatrices, de la loi, serait renoncer à  aller jusqu’au bout de la construction démocratique.

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Les propos de Nadia Yassine prédisant la fin prochaine de la monarchie et appelant à l’instauration d’une république, posent plusieurs types de problèmes.
En premier lieu, ils constituent une violation de la loi fondamentale du Royaume puisque la Constitution est claire au sujet du régime monarchique.
En second lieu, ils heurtent les sentiments de la majorité écrasante, pour ne pas dire la totalité du peuple marocain, qui s’identifie à une monarchie qui a su renouveler sa légitimité au fil des siècles. Pour le peuple, le pouvoir, c’est le roi.
Enfin, ils posent aussi un gros problème à l’Etat : faut-il réagir, au risque d’altérer l’image du pays, ou s’abstenir, au risque d’encourager ce type de dérives ?
La démocratie, c’est le respect de la loi. Il faut être ferme là-dessus ; dans tous les cas de figure et non pas à la tête du client. Renoncer à poursuivre les auteurs des violations répétées, délibérées, provocatrices, de la loi, serait renoncer à aller jusqu’au bout de la construction démocratique. Qu’il s’agisse de propos antimonarchiques ou de drapeau national brûlé, c’est le même tarif. La loi doit être la même pour tous.
Cela étant, il ne faut pas esquiver la question de fond. Vivre sous un régime monarchique et l’accepter n’est pas une maladie honteuse. Or, comme le souligne Hamid Barrada, fin connaisseur de la politique et de la communication, les Marocains ne savent pas défendre le sacré et la légitimité monarchique d’une manière qui soit convaincante aux yeux de toute l’opinion internationale.
Eh bien, en ces temps de mondialisation, il faudra apprendre à le faire. Et la monarchie marocaine n’est pas un simple symbole ; elle est LE fondement de la nation marocaine.
Les politologues, les historiens, comme Mohamed Layadi, le soulignent à raison : dans l’imaginaire marocain, comme aux yeux de l’élite, la monarchie est aujourd’hui indiscutable.
L’actuelle vague de contestations, analyse-t-il, est soit le fait d’individus sans attache, soit le fait d’organisations voulant porter atteinte au régime.
Nadia Yassine fait partie d’une organisation confrérique qui a essayé de concurrencer le pouvoir sur le terrain du religieux et qui a échoué. Aujourd’hui, elle déplace la concurrence sur le terrain du politique.
L’agitation actuelle n’est pas forcément inutile. Une réaction ferme servira aux démocrates, aux légalistes, comme à l’Etat, à bien marquer les territoires et les limites à ne pas dépasser. C’est-à-dire à rappeler la prééminence de la loi

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