Au Royaume
CGEM : l’effet Moulay Hafid ?
cotisations et adhésions affluent en masse

Si les élections du 30 juin prochain pour la présidence de la CGEM ont perdu de leur suspense avec un seul candidat en lice, l’engouement des entreprises est, lui, paradoxalement plus manifeste que lors des élections de juin 2003.
Ainsi, au cours des deux dernières semaines, les mises à jour en matière de cotisations, condition sine qua non pour pouvoir voter, se sont accélérées. Au 2 mai, les entreprises qui avaient réglé leur dû ne représentaient pas plus de 1 000 voix, sur les 6 400 qui, potentiellement, peuvent s’exprimer. Au 16 mai, elles étaient 786 entreprises, représentant 3 011 voix à s’être acquittées de leurs arriérés, certaines cumulant tout de même deux ou trois ans de retard.
Résultat : en quelques jours la CGEM a encaissé l’équivalent de quelque 12 MDH, soit près de 60% de son budget annuel et ce n’est pas fini. Selon des membres du bureau, il s’agit là d’un record absolu en période préélectorale.
Autre record, le nombre de demandes d’adhésion. Elles s’élèvent à 190. Parmi elles, les nouvelles filiales d’Attijariwafa bank, suite à la fusion entre l’ex-BCM et l’ex-Wafabank, ou encore le retour de grands groupes marocains dans le giron de la confédération patronale à l’instar du groupe Chaâbi ou Sefrioui. Ces nouvelles adhésions devraient rapporter à la CGEM 1,5 MDH au cours des jours à venir.
Pourquoi cet engouement pour des élections sans surprise ? Le fait est que la mobilisation dépasse de loin l’enjeu électoral. Selon plusieurs chefs d’entreprises – dont des membres du bureau – contactés par La Vie éco, les patrons veulent prendre leur destinée en main et participer de manière active à redorer le blason de la confédération qui les représente. L’existence d’un candidat unique aura, en ce sens, facilité la tâche, puisque, semble-t-il, il y a un large consensus sur ce candidat. Moulay Hafid part avec un bon crédit, l’attente n’en sera que plus grande.
