Au Royaume
Ces formations politiques qui bougent
Le RNI acte son retour sur le terrain. Coup sur coup, la direction du parti mobilise ses élus locaux et engage ses femmes pour soumettre leurs propositions sur la réforme de la Moudawana.
Son conseil national l’a décidé, la direction du Rassemblement national des indépendants est en train de l’acter. A la mi-février, en fait, le Parlement du parti, qui tenait sa première session après le 6e congrès de la formation de la Colombe, avait émis, entre autres décisions, le nécessaire retour sur le terrain, et ce, en programmant une longue tournée dans les douze régions du Royaume. L’idée étant de renouer le contact direct avec les 10.000 élus locaux et régionaux du parti.
Une tournée qui devra se solder par l’élaboration d’un document, «La voie du développement», à l’image de «La voie de la confiance» ou encore «La voie des villes».
Le RNI mobilise ses élus locaux dans les régions
Le 26 février, la direction du parti a mis le cap sur Tanger. Un coup d’envoi d’un road show qui a valeur de symbole. En effet, il s’agissait des premières Assises des élus du chef de file de la majorité.
Autant dire qu’il s’agit du baromètre pour être au mieux à l’écoute des antennes du parti qui sont, en définitive, les relais des attentes des populations aux niveaux local et régional, pour paraphraser l’un des responsables du parti.
Toujours est-il que les observateurs ont surtout prêté une attention, toute particulière, aux propos du président du Rassemblent national des indépendants, Aziz Akhannouch.
Outre les lignes directrices qu’il a développées à ce propos, le président a saisi l’occasion pour adresser des messages clairs aux membres de sa formation, notamment ses élus : «Nous sommes là pour servir les Marocains avec intégrité, transparence et diligence», tout en les mettant en garde : «Nous sommes intraitables quand il s’agit de lutter contre la corruption».
Un rappel du sens d’être investi par les urnes, mais aussi un rappel de l’éthique d’être élu. Surtout, et le président du RNI l’a relevé, qu’il s’agit pour ces élus d’être conscients de la lourdeur de la responsabilité qui leur incombe en tant que première force politique, mais aussi aux autres partis formant la majorité gouvernementale, forte au niveau de la représentation locale, régionale ainsi que dans les deux Chambres du Parlement.
Maintenant, si le parti et ses militants ont suffisamment de raisons d’être fiers du travail accompli, il n’en demeure pas moins qu’il n’y a pas lieu de s’endormir sur ses lauriers. D’autant que, face aux adversités objectives, il y a encore à accomplir sur les années à venir, et sur plusieurs plans, dont les questions relatives à la situation de la femme.
Un livre blanc pour la réforme de la Moudawana
Or, justement sur ce dossier, le RNI a aussi sa propre approche en ce qui concerne, particulièrement, la réforme de la Moudawana. Ainsi, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, la direction du parti a programmé une grande rencontre au féminin.
Cap sur Marrakech, ce samedi 4 mars pour le 2e sommet des femmes du RNI. La présence était massive. Pas moins de 1.600 participantes, venues de toutes les régions du Maroc et d’autres de la 13e Région-MdM, dont aussi des représentantes venues d’autres pays, étaient de l’événement organisé sous le thème générique «La femme au cœur du défi du développement : acquis, défis, expériences partagées».
Intervenant à l’occasion, le président du parti a rappelé les acquis engrangés sur le front de la consolidation des droits des Marocaines (Code de la famille de 2004, la Constitution de 2011, l’adoption de la loi sur la parité de 2017 et celle relative à la lutte contre les violences faites aux femmes de 2018, etc.), mais n’a pas manqué de relever l’importance de la réforme de la Moudawana.
Sans tomber dans une démarche «verticale», Aziz Akhannouch est mû par la volonté d’impliquer les femmes de son parti, dans une approche basée sur la concertation, dans la réflexion sur la réforme à venir, et ce, en les appelant «à élaborer des amendements» pour la réforme du Code de la famille, en incluant leurs «propositions sous la forme d’un Livre blanc» devant être remis, à l’horizon juin prochain, au bureau politique du RNI pour «sa validation». Autrement, les femmes du parti ont du pain sur la planche et un deadline.
L’USFP s’active en tournée sud-américaine
Actif au sein de l’Internationale socialiste, dont la membre du BP, Khaoula Lachgar, assure la vice-présidence, l’USFP bouge lui aussi. Le parti s’active à mettre son réseau au service de la diplomatie parallèle. C’est dans ce sens qu’une délégation du parti de la Rose, présidée par la même Khaoula Lachgar, s’est déplacée pour une tournée dans plusieurs pays en Amérique latine. Un périple qui l’a conduite en République dominicaine, Equateur et Colombie.
Si en gros les discussions qu’ont eues les membres de la délégation USFPiste avec les responsables partisans et d’autres gouvernementaux de ces pays se sont appesanties sur les relations politiques entre l’USFP et les partis, relevant notamment de l’Internationale socialiste, et au-delà entre le Maroc et ces États sud-américains, le point central aura été la question de l’intégrité territoriale du Maroc.
En effet, les membres de la délégation, tout en soulignant l’importance de la proposition marocaine d’autonomie, ont tenu à mettre en exergue «les avancées diplomatiques» engrangées au cours des dernières années, particulièrement matérialisées par l’ouverture de plusieurs représentations consulaires à Dakhla et à Laâyoune.
On s’organise et on se réorganise…
À l’exception du RNI qui vient d’enclencher une certaine dynamique territoriale et l’USFP qui s’active à l’international, les autres formations sont occupées par des questions organisationnelles. C’est le cas du PAM, dont les jeunes planchent sur les préparatifs pour la tenue du 2e congrès national de sa jeunesse. D’ailleurs, au cours des derniers mois, la commission ad hoc multiplie les réunions pour réussir ce rendez-vous. Du côté de l’UC, on croit savoir que la direction du parti travaille sur «une refonte totale» d’un point organisationnel, et ce, que ce soit de manière horizontale ou verticale, mais aussi en ce qui concerne les antennes du parti. L’objectif étant d’«impulser une nouvelle dynamique» à l’action politique du parti du Cheval. Le MP est pratiquement dans la même configuration. La nouvelle direction est, elle aussi, en train de «repenser» la démarche de la formation de l’Epi, tout en nourrissant l’ambition d’un «nouveau positionnement» sur l’échiquier politique.