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BTP : 10 Rajeb tourne le dos au marasme du secteur des matériaux de construction

Elle devrait réaliser un chiffre d’affaires de 160 MDH en 2017, soit une progression de 20%. Elle mise sur l’innovation pour son développement national et ne manque pas de s’ouvrir sur les pays étrangers.

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10 Rajeb

La morosité de la conjoncture n’a pas eu raison de toutes les sociétés du secteur des matériaux de construction. C’est le cas de l’entreprise 10 Rajeb, ce professionnel des portes, placards, dressings et cuisines. En effet, son activité s’est bien maintenue et la société compte finir l’année sur une augmentation du chiffre d’affaires de 20% environ pour atteindre 160 MDH. Ces revenus devraient être gérénés par la réalisation de 230000 portes, 38000 placards et dressings, 22000 caissons cuisines…., sachant que 29% de l’activité porte sur le logement économique, 32% sur le moyen standing et 24% sur le haut standing, le reste étant réparti entre l’hôtellerie et divers autres segments. En plus d’assurer sa croissance sur le plan national, 10 Rajeb n’a pas lésiné sur les moyens pour s’ouvrir sur des opportunités à l’étranger. D’ailleurs, l’export représente actuellement 30% du chiffre d’affaires de la société qui a pour principal client en France Leroy Merlin. A noter que l’Europe constitue la plus grande part de ses exportations. L’Afrique n’est pas en reste puisqu’elle écoule ses produits vers une douzaine de pays, avec comme dernier pays conquis : le Nigéria. Pour diversifier ses partenaires étrangers, la société vient de signer un accord avec un partenaire au Koweït, dans le but de couvrir tous les pays du Golfe.

Toujours en quête de croissance, la société mise sur l’innovation et la diversification. «Nous avons ces dernières années sensiblement élevé le niveau de la gamme et notre flexibilité par rapport aux demandes de nos clients, notamment sur le haut standing. Ce qui nous a permis d’affirmer notre capacité à répondre à des clients aussi exigeants que Bouygues Immobilier ou autres promoteurs spécialisés dans le haut de gamme», assure M. Vassilis Koufiotis, directeur général de 10 Rajeb.

Néanmoins, alors que la société n’a pas été touchée par la léthargie du secteur, elle a été rattrapée par certaines contraintes liées à cette industrie dont essentiellement l’informel. Du fait qu’elle soit transparente, respectueuse des normes et socialement responsable, 10 Rajeb supporte un coût relatif à ces efforts, ce qui exerce un impact sur les marges, puisque ses produits sont en concurrence avec ceux d’acteurs qui ne sont pas forcément aussi consciencieux. En revanche, l’importation ne représente en aucun cas une entrave à son développement car la société est déjà bien positionnée, que ce soit sur le marché marocain ou étranger. «Ce qui nous désole, c’est de voir encore aujourd’hui de grands groupes immobiliers prescrire “menuiserie d’importation” pour leurs projets haut-standing alors que nos produits sont parfois de meilleure qualité», explique M. Koufiotis.

Quoi qu’il en soit, nombre d’opportunités et de parts de marché sont à saisir, pourvu qu’une démarche qualité et différenciation soit adoptée. A ce niveau, la société a obtenu depuis un an la certification NM délivrée par l’Imanor, qui atteste de la qualité de ses produits et de leurs processus de fabrication. Toutefois, le top management estime que les promoteurs immobiliers privés ou publics devraient davantage prescrire les entreprises certifiées, notamment NM. «Il n’est pas logique pour un promoteur bénéficiant d’exonérations sociales pour le logement économique de recourir systématiquement à l’importation», explique-t-il.

Cela dit, l’opportunité la plus immédiate est la reprise de la croissance en Europe, et de facto, le redressement du secteur immobilier et de toute la chaîne de valeur. Une hausse du carnet de commandes est donc attendue pour les sociétés structurées sur les prochaines années. «Rien qu’avec Leroy Merlin, c’est une perspective de près de 70 000 portes qui s’annonce en 2018», conclut M. Koufiotis.