Au Royaume
Bourse : Mezouar savait-il pour la faille ?
Il a averti la SBVC à 5 reprises

«Nous avons, à cinq reprises, émis des avis de correction sur l’existence de cette faille. Le reproche que l’on peut faire est que pendant six mois l’erreur n’a pas été corrigée alors que trois jours ou une semaine auraient suffi pour le faire».
Telle est la réponse apportée par Salaheddine Mezouar, ministre des finances, à la question de savoir si l’erreur ayant entraîné la diffusion d’informations confidentielles concernant le carnet d’ordre de la Bourse de Casa était volontaire. Un point de vue exprimé dans le cadre d’un entretien accordé à notre confrère Challenge Hebdo du 29 novembre.
La déclaration du ministre est pour le moins troublante. Ce qu’elle laisse entendre, c’est que le ministre était au courant de la diffusion des informations confidentielles bien avant l’éclatement de l’affaire et que son département en a avisé le management de la Bourse plusieurs fois.
Cela alors que, aussi bien du côté de la société gestionnaire de la Bourse que du CDVM, on a précisé n’avoir pris connaissance de l’existence de la négligence dans le paramétrage du nouveau système de cotation que le 17 septembre.
Où est la vérité ? Selon des sources officieuses au ministère des finances (il ne nous a pas été possible de recueillir une déclaration officielle), M. Mezouar ne parlait pas de la faille technique mais des problèmes de gestion que connaissait la Bourse de Casablanca depuis des mois.
Une erreur de transcription de Challenge Hebdo ? A voir… Au niveau du CDVM, on interprète différemment la déclaration : le ministre aurait réagi à des blocages survenus dans le système de cotation de la Bourse, en avisant à cinq reprises son management.
Trois explications, donc, pour une déclaration pourtant très claire. Il serait bon que le ministère des finances lève l’équivoque.
