Au Royaume
Bon timing
Dans tout process de changement, le paramètre temps est crucial.

Dans toute stratégie, démarche, plan d’actions, un des éléments les plus déterminants réside dans le choix du bon timing, car un process ne peut réussir que s’il est pertinent. Et pour qu’il donne les résultats attendus, il ne doit se produire qu’au moment où tous les facteurs et ingrédients de la réussite sont réunis, c’est-à-dire le moment véritablement opportun. Ni avant, ni après.
Beaucoup de batailles ont été perdues parce que lancées au mauvais timing, soit trop tôt, soit trop tard.
La gestion du paramètre temps, pour un stratège, suppose aussi une capacité d’anticipation pour se projeter dans le futur pour pouvoir s’y préparer longtemps à l’avance.
A l’échelle d’un pays, la gestion de la dimension temps est encore plus complexe et plus déterminante, car il y va de l’avenir des Marocains de demain. Santé, enseignement, éducation, secteurs productifs et économiques, justice, libertés individuelles…, quel que soit le domaine, les choix et décisions d’aujourd’hui vont directement impacter les générations futures comme l’ont été celles d’aujourd’hui par les choix du passé.
Mais la notion temps n’est pas toujours (et forcément) synonyme du très long terme. Le bon choix du timing peut également supposer une décision à prendre rapidement sous l’effet d’imprévus qui pourraient être préjudiciables pour quelques heures ou jours de retard.
Le meilleur exemple en est l’excellente gestion de la pandémie dont a fait preuve le Maroc de bout en bout, depuis le début de la crise à ce jour.
Quand, en mars, l’Etat marocain avait décidé et annoncé illico des mesures restrictives drastiques comme la fermeture des écoles et des frontières, beaucoup d’observateurs au Maroc et ailleurs avaient jugé ces décisions trop radicales et disproportionnées par rapport à la situation sanitaire. Les semaines et mois qui suivirent ont finalement donné totalement raison à cette réactivité, qui du coup est devenue plus un sens de l’anticipation que de la précipitation. Quand, aux mois d’octobre et novembre, le ministère de la santé avait démarré les préparatifs des équipes pour le dispositif de la vaccination, alors que les vaccins n’étaient même pas encore fabriqués, d’aucuns y voyaient un simple effet d’annonce. Aujourd’hui, au regard de la reconnaissance mondiale de l’excellente prestation marocaine en termes de vaccination, y compris de la part de grands pays comme l’Allemagne, il ne serait pas prétentieux d’en être fier.
