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Au Royaume

Bis repetita

Je me demande à  quoi rime la succession des ans, vu qu’elle se révèle sans raison. Une naissante année et une année révolue se ressemblent comme deux gouttes de sang.

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rub 15515

Je me demande à quoi rime la succession des ans, vu qu’elle se révèle sans raison. Une naissante année et une année révolue se ressemblent comme deux gouttes de sang. Nous n’avions pas encore conjuré le goût de cendres laissé dans son sillage par 2009 que 2010, à peine éclose, nous en remettait une sacrée couche dans la bouche. Le 1er janvier, un kamikaze, au Pakistan, fit sauter une charge de 250 kg d’explosifs au centre d’une aire de jeu de volley-ball. Bilan : une centaine d’innocents quittant cette vallée de larmes. Cette œuvre innommable avait été ourdie par les talibans, qu’on sait alliés à Al-Qaïda, une nébuleuse qu’on croyait moribonde, mais qui ne cesse de se rappeler à notre douloureux souvenir par des actes terroristes. Au nez et à la barbe de Barak Obama, sur lequel ont été fondés maint espoirs insensés, et qui enrobe son impuissance dans une rhétorique menaçante autant que stérile. Le même jour, l’opposant iranien, Mir Hossein Moussavi, clame publiquement son dessein d’aller «jusqu’au martyre» pour combattre un Etat qui s’enferre dans la répression impitoyable de ceux qui expriment leur désaccord avec lui. Du coup, le spectre de la guerre civile se profile à l’horizon d’un Iran tombé du Charybde impérial en un Scylla fascislamiste. Toujours le même jour, le décidément mal nommé Dakar prend le départ, comme un pied de nez aux écologistes, puisque ce rallye a jusqu’ici à son actif 20 000 tonnes de CO2 impunément déversés.
Bref, on ne voit pas à quoi sert une nouvelle année, sinon à être fêtée généreusement.?Autant de plaisirs volés à une époque où la vie ne vaut rien, dans la mesure où aucun prix n’y est attaché.