Au Royaume
Bienvenue chez l’élite…
Demain, samedi 7 octobre, se jouera le match retour de l’Istiqlal au complexe sportif Moulay Abdallah de Rabat. Après la première manche très chaude d’il y a une semaine, on s’attend à un match retour décisif.

Une rencontre, donc, à très haut risque. Le comité d’organisation a d’ailleurs profité de la correspondance adressée aux participants pour les inviter à rester calmes et à faire preuve de fair-play, de civisme et de responsabilité dans l’intérêt du parti. Mais cela sera-t-il suffisant ? Les mauvaises langues, sur les réseaux et ailleurs, appellent déjà les responsables du complexe et les autorités locales à prévoir un service d’ordre et un dispositif de sécurité digne des grands jours d’un derby. On pourra d’abord prévoir, à l’entrée, tous les moyens pour filtrer les entrants et détecter les hooligans : tourniquets, scanners pour objets métalliques, fouilles corporelles, inspection des sacs et des sachets et toute la panoplie connue de tous les habitués des stades. Il faudra aussi confisquer tous les objets pouvant potentiellement se transformer en projectiles : pas de bouteilles, pas de ceintures, pas de briquets, pas de stylos…rien. Les participants devront entrer en salle uniquement avec leurs badges et leurs objets personnels sans danger, lunettes, téléphones et même les chaussures. Tant pis alors si les hooligans inconditionnels veulent repartir les pieds nus…
Attention, messieurs les organisateurs, si un déjeuner ou des collations devraient être servis dans l’enceinte de la salle, c’est de préférence au strict minimal : des sandwichs et des rafraîchissements dans des gobelets en plastique léger, donc sans danger. Surtout pas de couverts, ni d’assiettes. Rien ne devra être laissé au hasard. Les urnes dans lesquelles seront mis les bulletins de vote devront être en carton. Celles qu’on utilise d’habitude, en plexiglas rigide, peuvent être des armes de destruction massive. A l’intérieur de la salle, les forces de l’ordre pourront utiliser une technique maintenant éprouvée dans nos stades : séparer les clans par une zone tampon vide gardée de part et d’autre par une chaîne humaine d’agents de police ou de forces auxiliaires, de sorte à éviter tout contact entre les deux protagonistes. Mais le risque zéro n’existe pas. Car à l’intérieur de la salle, les hooligans de l’Istiqlal trouveraient certainement des objets sur place pouvant servir d’armes. Les organisateurs devront donc veiller à ce que la salle soit déserte, presque à nu : pas de tables, pas de chaises.
Avec toutes ces précautions, les choses devraient en principe se dérouler sans trop de casse. Bienvenue à la deuxième manche du congrès de l’Istiqlal. Et que le meilleur gagne, au nombre de bulletins, pas au nombre d’assiettes…
