Au Royaume
Biadillah, le cordonnier mal chaussé
76 associations d’Å“uvres sociales à la Santé !

L’adage du cordonnier mal chaussé s’applique parfaitement au ministère de la Santé. Secteur social par excellence, ce département est le moins bien loti en la matière. Alors qu’il est aujourd’hui le deuxième plus gros ministère en termes d’effectifs – avec près de 42 000 fonctionnaires -, il n’a toujours pas d’entité en charge des œuvres sociales. A la place, on compte pas moins de 76 associations qui s’occupent de la question et qui fonctionnent souvent sans coordination aucune.
Les causes de cette atomisation sont à chercher dans les querelles séculaires entre centrales syndicales et, lors du week-end du 9 octobre, quand le ministre de la Santé, Mohamed Cheikh Biadillah, a voulu les rencontrer, il a dû les voir une à une et pas ensemble. Pour voir 76 associations, le ministre a eu besoin de trois jours, du samedi 9 au lundi 11.
Toujours est-il que ce week-end laborieux n’a pas été vain car le ministre a obtenu des résultats plutôt convaincants. Ainsi, pour commencer, les centrales se sont enfin ralliées à son avis en lui promettant de remplacer les 76 associations par une seule et unique association des œuvres sociales, qui devrait voir le jour avant la fin de l’année. Dans la foulée, le ministre-médecin a pu faire passer une autre pilule en faisant adhérer les syndicats à une nouvelle procédure pour régir les mouvements et les mutations. Selon des sources au ministère, «une circulaire sera diffusée incessamment pour la mise en application du nouveau système, basé sur les points, comme cela se fait à l’Education nationale».
Concession pour concession, le ministre a cédé à une vieille revendication des syndicats qui demandaient une revue à la hausse des indemnités servies pour les gardes et les astreintes. Bonne nouvelle pour les médecins et infirmiers
M. Biadillah a mis trois jours pour rencontrer les 76 associations en vue d’en faire une entité unique.
