Au Royaume
Benchaâboune : « L’Etat ne peut pas lutter tout seul contre la pauvreté »
L’instauration d’une « meilleure » justice sociale et la satisfaction des besoins des citoyens sont deux facteurs primordiaux pour la cohésion sociale, a souligné, vendredi 21 septembre à Rabat, le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaâboune. Il a toutefois cité les contraintes auxquelles est confronté l’Etat.

« Trouver les moyens et les ressources nécessaires pour satisfaire les besoins des citoyens et instaurer une meilleure justice sociale constituent deux facteurs primordiaux pour la cohésion sociale », a dit M. Benchaâboune qui co-présidait la séance inaugurale du 12è colloque international des finances publiques, aux côtés notamment du Trésorier général du Royaume du Maroc, Nourredine Bensouda
« Il nous appartient à tous, gouvernement, parlement, opérateurs économiques et société civile de porter une attention particulière aux questions sociales et aux besoins des citoyens en garantissant la pleine accessibilité de tous », a fait remarquer le ministre.
Il a à cet égard, indiqué que l’Etat, qui doit assumer ses responsabilités pour préserver la cohésion sociale et satisfaire les besoins légitimes des citoyens en biens et services publics de qualité, notamment dans les domaines de l’éducation, la santé, le logement, le transport, etc, ne peut pas continuer tout seul à lutter contre la pauvreté et réduire les inégalités en mettant à contribution les seules ressources financières du budget de l’Etat.
« Les contraintes de l’Etat et plus particulièrement celles liées à la mobilisation des recettes fiscales et aux niveaux de déficit budgétaire et de l’endettement du Trésor laissent peu de marges de manœuvre pour l’instauration d’une meilleure justice sociale », a fait remarquer M. Benchaâboune.
En outre, M. Benchaâboune a souligné que les politiques sociales destinées à satisfaire les besoins des citoyens sont tributaires de la mise en œuvre des réformes et de mesures stratégiques, dont les plus importantes sont l’exigence d’une cohérence de ces politiques ainsi que d’une complémentarité et d’une bonne coordination entre tous les acteurs, avec un partage clair des compétences entre l’Etat, les collectivités territoriales, les établissements et entreprises publics, le secteur privé et la société civile.
Il est aussi question de la mise en place d’un enseignement et d’une formation professionnelle de qualité, en adéquation parfaite avec les exigences du marché du travail et les opportunités offertes par les nouveaux emplois de l’économie du XXIème siècle, et du déploiement d’un meilleur système de santé publique, qui puisse répondre de manière équitable aux attentes de tous les citoyens indépendamment de leur niveau social, de leurs revenus et de leur implantation spatiale.
Sur le plan social, M. Benchaâboune a souligné l’importante de la mise en place l’initiative du « Registre Social Unique », du lancement de la 3è phase de l’INDH, du redressement des anomalies qui entachent l’exécution du RAMED et de l’élargissement de la couverture médicale de base pour englober tous les travailleurs indépendants, les étudiants, les personnes non-salariés exerçant une activité libérale et les parents des assurés de l’assurance maladie obligatoire du secteur public géré par la CNOPS.
Au volet économique, il a mis l’accent sur le rôle primordial de l’entreprise et particulièrement de la petite et moyenne entreprise, en tant que vecteur essentiel pour le développement économique, la création des emplois et de la richesse nationale, notant que le gouvernement apportera tout l’appui et le soutien nécessaires au tissu économique, en termes d’amélioration du climat des affaires, de facilitation de l’accès des PME et des TPE aux financements bancaires et à la commande publique, de promotion de la formation et de son adéquation aux besoins du marché et d’encouragement des exportations.
