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Avec la montée des mouvances xénophobes depuis quelques années dans beaucoup de pays d’Europe et au gré des campagnes électorales à l’instar de ce qui se passe en ce moment en France, les immigrés se retrouvent stigmatisés, malmenés, pointés du doigt comme des populations de pestiférés. En France, mais aussi aux Pays-Bas, en Allemagne ou encore en Autriche…

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Edito Saad Benmansour

Avec la montée des mouvances xénophobes depuis quelques années dans beaucoup de pays d’Europe et au gré des campagnes électorales à l’instar de ce qui se passe en ce moment en France, les immigrés se retrouvent stigmatisés, malmenés, pointés du doigt comme des populations de pestiférés. En France, mais aussi aux Pays-Bas, en Allemagne ou encore en Autriche…

Un fait qui interpelle est que les classes politiques dans ces pays, quand elles surfent sur la vague de l’immigration, finissent toujours par réduire leurs propos à une immigration de certaines origines et pas toutes. Si ce n’est pas le retour du sinistre délit de faciès, cela y ressemble fortement en tout cas.

En France, par exemple, à l’occasion des élections présidentielles, le niveau des débats au sujet des immigrés, que l’on voit dans les médias, est d’un niveau de violence inquiétant : les plus radicaux parlent ouvertement d’invasion et proposent les expulsions et les rapatriements dans les pays d’origine. Les plus modérés évoquent les contrôles plus sévères aux frontières, le durcissement des conditions d’accès au territoire ou encore des critères d’éligibilité davantage sélectifs. Or dans le cas de la France, par exemple, la communauté marocaine est parmi les plus fortes. Ce sont donc quelque 1,3 million de nos concitoyens qui se retrouvent aujourd’hui confrontés à une sorte de vindicte populaire bien chauffée par la classe politique. Beaucoup d’entre eux vivent quotidiennement avec la menace de voir le fruit d’années de dur travail anéanti du jour au lendemain par la simple signature d’une décision ou d’un décret. On n’en était pas loin aux Etats-Unis il y a quelques semaines et il est fort à parier que le président Trump récidivera.

Il se trouve que depuis des décennies, le Maroc a saisi le caractère stratégique de garder des liens solides avec ses ressortissants dans le monde et encore plus ceux d’Europe, de France, d’Espagne…La doctrine a toujours été de dire que même avec une double nationalité, le ressortissant marocain est d’abord et avant tout MAROCAIN et le restera à jamais. Ce n’est pas par hasard si depuis longtemps aussi, il y a toujours eu tout un département ministériel ou en tout cas une administration tout entière dédiée aux affaires des Marocains résidant à l’étranger qu’on appelle aussi Marocains du Monde. 

Le Maroc est aujourd’hui dans l’obligation de venir en aide à ces Marocains, de les soutenir, de leur montrer, si besoin est, qu’ils auront toujours une terre d’accueil, un pays où ils ne se sentiront ni comme des pestiférés ni comme des citoyens de deuxième ou troisième zone.

Nos concitoyens de l’étranger constituent un formidable réservoir de compétences, d’expertise et de savoir, une source de création de valeur et de richesses. Et il se trouve qu’aujourd’hui leur pays a plus besoin d’eux et offre autant d’opportunités que cette Europe ingrate, devenue hostile et inhospitalière parce que aveuglée par la démagogie et le populisme de ses retorses classes politiques.