SUIVEZ-NOUS

Au Royaume

Après moi le déluge

En cette fin de saison estivale, le touriste occidental abreuvé de clichés qui sillonnerait le Maroc pour la première fois serait assez étonné.

Publié le


Mis à jour le

En cette fin de saison estivale, le touriste occidental abreuvé de clichés qui sillonnerait le Maroc pour la première fois serait assez étonné. Le pays est moderne, ses infrastructures, comparées à celles de bien des pays arabes, sont relativement de bonne facture, ses habitants semblent vivre dans de bonnes conditions. Ils ont, pour la plupart, accès à l’eau potable, l’électricité et d’autres éléments de confort. Les artères des grandes villes sont jalonnées de voitures de luxe, les grandes surfaces ne désemplissent pas et le tourisme intérieur fait recette.
Le Royaume, premier en Afrique en matière de télécoms, selon l’Union internationale éponyme, est technologiquement branché : entre les 40% de Marocains qui ont un mobile, les serveurs de café qui ont leur lecteur MP3 rivé à l’oreille et le million d’internautes, il y a en effet matière à
fierté.

L’observateur un peu plus curieux aura remarqué que le pays est un gigantesque chantier, signe d’une activité économique soutenue. Projets, ports, autoroutes, logements, investissements industriels, le pays bouge. Cette année, le taux de croissance avoisinera les 7% et, une fois n’est pas coutume, les opérateurs économiques sont satisfaits.
En poussant davantage l’analyse, le chercheur remarquera que l’arsenal jurdique – compte non tenu de certaines aberrations – est relativement dépoussiéré, que le Code de la famille est adapté à la réalité d’un pays musulman du XXIe siècle, que le système financier est sain et que les comptes de la nation sont bien tenus.
Enfin, le plus important, est également là : la liberté. Il faut avoir visité d’autres contrées pour se rendre compte de l’ampleur du droit à l’expression, à la circulation, au commerce…

Que nous manque-t-il alors, pourquoi cette étiquette de sous-développés ? La réponse tient en un seul mot: éducation. Le Marocain triche par nature et reste peu productif. Il ne respecte pas ses semblables, ne fait pas la queue, jette ses papiers et mégots dans la rue et la moitié de ses ordures hors des poubelles. Le Marocain ne rate pas une occasion de flouer l’Etat dans ses droits et se délecte à l’idée d’arnaquer son concitoyen. Enfin, le Marocain ne rate pas une occasion de dénigrer son pays, souvent à tort ou par ignorance des faits. Lghira ? Avouons, entre nous et nous-mêmes, que notre patriotisme se limite aux jours de grands matches de foot ou à la question du Sahara. Les valeurs qui symbolisent réellement la richesse des nations sont encore des notions que nous voulons ignorer. Education, éducation…