Au Royaume
Annahj Addimocrati change de tête… et arrondit les angles ?
Abdellah El Harrif passe le relais à un modéré.
C’est finalement le syndicaliste Mustapha Brahma qui a été élu dimanche 15 juillet à la tête du parti Annahj Addimocrati en remplacement de Abdellah El Harrif. L’élection de ce cadre de la CDT, qui a participé au nom de la centrale à différentes reprises aux rencontres du dialogue social, promet une ouverture du parti radical d’extrême gauche. L’élection au vote secret du secrétaire général et des membres du bureau politique est en elle-même une première dans l’histoire de ce parti marxiste-léniniste. Mustapha Brahma, qui, de l’avis des observateurs, représente l’aile modérée du parti, pourrait pousser vers un adoucissement des positions extrémistes de ce parti, créé en 1995, qui n’a tenu son premier congrès qu’en 2004, et qui a toujours appelé au boycott des élections aussi bien législatives que communales.
Ce changement de dirigeant intervient aussi au moment où la CDT et l’USFP viennent d’opérer un rapprochement historique qui pourrait bien finir par un retour au bercail de la centrale syndicale, voire une amorce du rassemblement de la gauche dans un pôle élargi.
Enfin, autre particularité de ce troisième congrès d’Annahj (14 et 15 juillet à Casablanca) passé inaperçu, aucun membre de l’aile radicale du parti, influente au sein de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), n’a été élu au secrétariat national, appellation donnée au bureau politique chez les autres formations. Abdelhamid Amine, Khadija Riyadi et compagnie préfèrent, peut-être, que leur appartenance à Annahj ne soit pas trop mise en avant. A moins que ce ne soit une nouvelle orientation du parti, qui, comme le PJD, préférerait faire taire ses frondeurs (voir “Un PJD sur-mesure pour Abdelilah Benkirane.”).