Au Royaume
Air Sénégal, le suspense perdure
L’Etat sénégalais indécis à propos de la reprise de la compagnie.

Après avoir pratiqué la politique de la chaise vide depuis juillet 2008, les représentants de l’Etat sénégalais se sont enfin manifestés lors du Conseil d’administration d’Air Sénégal international (ASI), la compagnie aérienne détenue à 51% par la RAM. Changement de ton, ce jeudi 12 mars, les administrateurs revenants ont fait profil bas, allant même jusqu’à reconnaître les torts causés par la politique de leur Etat à ASI, notamment sur l’affaire du pèlerinage dont la compagnie a été privée à la dernière minute.
Et pour la suite ? C’est toujours le flottement côté sénégalais face à la position de la RAM qui entend se retirer d’ASI tout en proposant un plan de sauvetage généreux, comprenant, entre autres, abandon de prêt, cession de sa part au franc symbolique et assistance (cf www.lavieeco.com). Lors du Conseil d’administration du 12 mars, la compagnie marocaine a réitéré sa demande de se mettre d’accord sur une feuille de route qui permettrait un désengagement en douceur d’ici fin juin. Le problème est que l’Etat sénégalais, qui n’a pas manqué de rappeler officiellement, et à maintes reprises, son intention de reprendre les parts de la RAM, ne semble pas pressé de se décider. «Tout porte à croire que les responsables sénégalais ont agi sans trop réfléchir aux conséquences et que, maintenant qu’ils mesurent la portée de leurs déclarations, ils essaient de temporiser au maximum», affirme une source officieuse à la RAM. Est-ce à dire que le Sénégal voudrait implicitement que le partenariat continue ? «C’est bien l’impression que nous avons, mais ça relève du non-dit», poursuit notre source. La RAM, elle, est bien décidée à se désengager, que ce soit d’ici le 31 mars, si aucune feuille de route n’est établie, ou le 30 juin. Jeudi 19 mars, un autre Conseil d’administration devait avoir lieu… Affaire à suivre.
