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Au Royaume

Aïn Harrouda : un accident de trop

sanctions en cascade pour cas de jurisprudence

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L’accident d’autocar survenu le 4 mai sur l’autoroute Casa-Rabat, à hauteur de Aïn Harrouda, et qui a fait 18 morts, est la goutte qui a fait déborder le vase. Le conducteur inconscient, déjà incarcéré, s’est vu retirer son permis de conduire pour cinq ans par la commission nationale pour la sécurité routière. Et encore, le juge pourrait aggraver la peine.
Un cas de jurisprudence pour le ministère des Transports, auprès duquel un haut responsable, contacté par nos soins, explique que, «dorénavant, tout conducteur de transports publics impliqué dans un accident mortel se verra systématiquement retirer son permis pour pas moins de cinq ans et risquera des poursuites pénales».
Mais les autorités ne comptent pas s’en arrêter là. «Tout le monde y passera, du conducteur au propriétaire, en passant par la gendarmerie et les centres de visites techniques», annonce-t-on. Il y a de quoi ! Les premiers éléments de l’enquête judiciaire sont révélateurs du laisser-aller. Ainsi, l’autocar, qui devait en principe quitter Marrakech, le matin, à 8 heures 30, a pris la route à 3 heures 30, soit cinq heures avant son horaire de départ légal.
Une fois à Casablanca, il a évité la gare routière de Ouled Ziane en prenant des passagers sur son chemin vers Rabat, jusqu’à accuser une surcharge de 10 places. D’où la responsabilité des contrôles sur route, notamment ceux de la gendarmerie. Selon des sources bien informées, le général Hosni Benslimane, patron de la gendarmerie Royale, a lourdement sévi parmi ses troupes.
Enfin, et plus grave, l’autocar en question, suite à une visite effectuée le 15 avril dernier, s’était vu délivrer, par un centre de visite technique à Marrakech, un certificat de conformité malgré son état de délabrement, précisément celui des pneus, qui ont été justement à l’origine du drame.
La Vie éco a appris que le propriétaire du centre est poursuivi par la justice et risque un retrait de licence assorti, éventuellement, d’une poursuite au pénal.
Le comble, dans cette histoire, est que l’autocar en infraction est la propriété d’un des membres du bureau du syndicat national des transporteurs de voyageurs. Pour un représentant de la profession, ce n’est vraiment pas un exemple à suivre !