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Au Royaume

Ah ! ces Arabes

Les Algériens lorgnent depuis des décennies le Sahara marocain. Du coup, les deux pays ne se parlent plus depuis très longtemps.

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saad benmansour 2013 09 13

Les Algériens lorgnent depuis des décennies le Sahara marocain. Du coup, les deux pays ne se parlent plus depuis très longtemps.

La Tunisie est devenue un pays dangereusement instable, perdant des millions de dollars à cause des assassinats politiques et de l’insécurité généralisée.

La Libye a attrapé le mal des attentats à la voiture piégée. Tous les jours, les anciens frères d’armes s’entretuent pour des petits territoires. Plus d’Etat de droit, plus de police, que des milices. Retour à la case chaos ! Quel goût amer pour ceux qui ont cru en des lendemains meilleurs.

L’Egypte, elle, a perdu en une année son économie, sa joie de vivre et son leadership dans la région. Attentats dans le Sinaï, meurtres de policiers, des manifestants… : une vraie guerre civile annoncée !

Les Palestiniens resteront éternellement divisés entre le Fatah et le Hamas. Une lutte fratricide sanglante dont la population paye le prix dans sa chair. Israël peut étendre ses territoires, rien à craindre !

Le Yémen est devenu un champ de tir pour les drones américains. Le Soudan s’est divisé puis multiplié par deux.

La Syrie est à feu et à sang. Une rébellion hétérogène dont la moitié fait allégeance à Al-Qaïda. Des femmes et des enfants vivent le martyr aux frontières du Liban, de la Jordanie et de la Turquie. La population de Damas est à bout de nerfs entre, d’un côté, un Obama et un Hollande va-t-en-guerre qui veulent en découdre coûte que coûte à l’aide de missiles et, de l’autre, une communauté internationale qui tempère.

L’Irak compte ses morts par centaines tous les jours. Explosions et attentats dans les mosquées, les marchés, les mariages… Le petit peuple, chiite ou sunnite, se meurt… dans l’indifférence.

Les pays du Golfe ont perdu de leur influence sur l’échiquier international. Nous sommes loin de 1973 quand leur pétrole pouvait paralyser l’économie mondiale. Aujourd’hui, le pétrole d’un petit émirat tel le Qatar lave plus propre les cerveaux à coup de milliards investis dans le foot ou dans une chaîne TV comme Al Jazeera. Tout ce beau monde se cherche un leader ou un protecteur, la peur au ventre, du grand méchant loup iranien.

Voilà à quoi ressemble aujourd’hui, le 11 septembre 2013, ce qu’on appelle (encore faudrait-il que cette appellation ait un sens) LE MONDE ARABE.

D’aucuns diront que tout cela n’est que le résultat d’un vaste complot de l’Occident contre l’islam. D’autres mettront cela sur le dos de la culture intrinsèque des Arabes et leur fâcheuse tendance à se déchirer. Le débat sur les causes et les origines du mal ne sera certainement jamais tranché, mais ce qui est sûr c’est que l’avenir et les perspectives, voire la définition même de la nation arabe sont plus que jamais et profondément compromis. Aussi, si c’est cela le «printemps arabe», on se demande bien à quoi pourrait ressembler l’automne…