Au Royaume
Affaire des huiles frelatées : l’injustice réparée après 50 ans
Les victimes touchaient une indemnisation mensuelle de 75 DHÂ !

Un demi-siècle ! 50 ans, qu’il aura fallu, pour que justice soit correctement rendue aux victimes des huiles frelatées. En 1959, des commerçants à Meknès avaient mélangé, dans un atelier artisanal, de l’huile de table avec de l’huile provenant de vidange de moteur pour la mettre sur le marché à usage de consommation à des prix imbattables. Résultat : une catastrophe sanitaire puisque 20 000 personnes à Meknès et dans d’autres villes aussi furent atteintes de paralysie.
A l’époque, le Roi Mohammed V ordonna la création d’un fonds pour l’indemnisation des victimes et de leurs ayants droit. En 1961, chaque victime avait droit à 50 DH par mois et il a fallu attendre 1992 pour que l’Etat accepte d’augmenter cette rente à…75 DH par mois !
Ridicule, alors que le fonds, lui, continuait d’être alimenté régulièrement grâce à une ponction faite sur les redevances payées sur les cartes grises, entre autres. A combien se montent les sommes accumulées dans ce fonds ? Aucune indication. Mais ce qui est sûr, c’est que le montant doit être conséquent et le Souverain vient de donner ses instructions pour que l’argent soit effectivement distribué aux personnes au profit desquelles il a été collecté. Selon des sources gouvernementales, l’indemnisation sera relevée de manière substantielle. Rien à voir avec les 75 DH ! L’annonce sera faite incessamment et l’opération menée sous la supervision du Souverain en personne. Malheureusement, sur les 20 000 personnes victimes, il n’en reste plus beaucoup : moins d’un millier dont 200 d’ayants droit. Même partiellement, l’injustice devait être réparée… ne serait-ce que pour le principe.
