Au Royaume
Accidents de la route : Les assureurs trinquent
Un coût socioéconomique de plus de 19,5 MMDH. Après une baisse de la sinistralité pendant la période de la pandémie, la cadence a repris pour atteindre 67%.

Les accidents de la circulation continuent de coûter cher aux compagnies d’assurance. C’est normal, plus il y a de sinistres sur les routes marocaines, plus les compagnies sont amenées à indemniser les victimes. D’ailleurs, le coût socioéconomique annuel des accidents de la voie publique au Maroc est estimé à environ 19,5 MMDH selon la Narsa. De plus, le coût d’un décès résultant d’un accident de la route s’élève aujourd’hui à environ 3 MDH. Constat que relève Bachir Badou, directeur général de la FMSAR, ajoutant qu’environ 11 MMDH d’indemnisations sont versées, dont 35% destinées aux dégâts matériels.
Progression continue des primes d’assurance
Les chiffres sont alarmants et la nécessité de consentir tous les efforts possibles pour être en phase avec les objectifs de réduction de moitié des accidents de la route à l’horizon 2026 s’accentue. Au terme de l’année précédente et selon les dernières statistiques de l’ACAPS, les primes du segment automobile, collectées par les compagnies d’assurance du secteur se sont établies à 13,8 MMDH. Elles se sont inscrites en progression de 7% par rapport à la même période, une année auparavant.
Dans la branche non-vie, elles représentent 47% des primes totales de ce segment et 25% des primes globales, tous segments confondus. Elles se positionnent en 2e lieu après l’épargne support en dirhams avec 21 MMDH et loin avant les accidents corporels avec 5,1 MMDH.
Concomitamment avec l’augmentation des accidents de la route, la sinistralité s’alourdit. Après la baisse qu’elle a connue pendant la période de la crise sanitaire en raison de toutes les mesures restrictives de déplacement,… le ratio de sinistralité exprimé par le rapport entre les sinistres et les primes (S/P) a augmenté, en 2021, de 6,5% pour atteindre 69%, se rapprochant ainsi de son niveau d’avant la pandémie. Cette croissance de la sinistralité a concerné une grande partie des catégories non-vie. Il s’agit notamment de l’assurance automobile dont le S/P s’est établi à 67,3% après une baisse importante constatée suite au confinement décrété en 2020.
Il en est de même pour les catégories «Accidents corporels – Maladie – Maternité» et «Accidents du travail et maladies professionnelles» dont le ratio de sinistralité a rebondi pour atteindre respectivement 87,7% et 80,6%.
Bonus, gratuités, pourvu que…
Pour contribuer à faire baisser la sinistralité, des compagnies d’assurance, dont la RMA, ont lancé des offres qui consistent à récompenser les bons conducteurs parmi ses assurés, en reconduisant gratuitement leurs contrats d’assurance automobile. Cette action, lancée en partenariat avec la Narsa, concerne les assurés qui n’ont déclaré aucun sinistre pendant une période de plus de cinq ans.
Cela, sans parler des différents bonus accordés par l’ensemble des compagnies du secteur, en cas de non-production d’assurance pendant une certaine période, en fonction des entreprises.
