Au Royaume
Événement : À nous la Coupe du Monde 2030 !
La candidature du Maroc de se joindre à l’Espagne et au Portugal pour abriter le Mondial 2030 s’annonce sous de bons auspices. Avec un argumentaire bétonné à tous les étages.
Cette fois sera la bonne. Après plusieurs tentatives marocaines pour l’organisation de la Coupe du Monde (CdM), depuis l’édition de 1994 jusqu’à celle de 2026, dont certaines n’ont pas abouti à peu de détails près, l’annonce, ce mardi 14 mars, de la co-candidature avec l’Espagne et le Portugal pour la CdM 2030 semble sous de bons auspices. «Une candidature sans précédent dans l’histoire du football (…) et qui sera celle de la jonction : entre l’Afrique et l’Europe, entre le nord et le sud de la Méditerranée, et entre les mondes africain, arabe et euro-méditerranéen», comme l’a souligné le Roi Mohammed VI dans son message à l’occasion de la remise du Prix de l’Excellence de la CAF, décerné au Souverain, mardi 14 mars à Kigali, au Rwanda.
Tout pour séduire…
En effet, pour une édition qui verra la participation de 48 équipes nationales, cette candidature tripartite a tous les ingrédients pour passer le cap des votes. D’ores et déjà, et à la faveur des réactions ayant suivi l’annonce faite au Rwanda, le trio candidat, grâce au Maroc, peut compter sur les voix du continent africain, des pays arabes et, éventuellement, des pays islamiques. Et ce, alors que l’Espagne et le Portugal devront s’assurer les votes des 55 états européens. Ceci pour les estimations des intentions de vote. Par ailleurs, sur le registre des autres arguments, cette candidature est forte de plusieurs atouts. A commencer par la proximité géographique des trois pays qui sont à vol d’oiseau les uns des autres, avec à peine les 14 kilomètres qui séparent les deux rives de la Méditerranée. Sans oublier que chaque pays a ses propres arguments qui, mis ensemble, militent en faveur de cette candidature commune. L’Espagne, dont le championnat séduit toute la planète, outre ses multiples infrastructures, dispose d’un «vécu» en la matière, particulièrement du fait qu’elle a déjà une précédente édition dans son CV datant de 1982. Quant au Portugal, un autre pays de football, tout le monde doit se souvenir du succès qu’avait rencontré la Coupe d’Europe des Nations en 2004. Pour le Maroc, l’argumentaire sera tout aussi «bétonné».
En effet, surtout depuis l’annonce de sa candidature pour l’organisation de la CdM de 2010, le Royaume avait gardé le cap sur pratiquement tous les projets qui figuraient dans son dossier. Et ce, que ce soit pour les sites sportifs, les infrastructures autoroutières, portuaires, aéroportuaires et autres. Au fil des ans, d’autres chantiers ont été ouverts, notamment dans le cadre des différentes stratégies de développement au rythme desquelles le Maroc continue de vivre.
Ainsi, rien que pour le football, le Royaume dispose actuellement d’au moins six stades aux standards internationaux, de Tanger à Agadir, en passant par Fès, Rabat, Casablanca et Marrakech, sans oublier celui de Dakhla en projet. Des stades qui plus est sont adossés à des dizaines de terrains d’entraînement.
Le Maroc, terre d’accueil
Cerise sur le gâteau, le Complexe Mohammed VI de football qui séduit les plus exigeants de ses visiteurs étrangers. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard que de grosses écuries footballistiques européennes manifestent leur intérêt d’y organiser des concentrations lors des intervalles des championnats de leurs pays.
Bien entendu, le développement de l’offre litière dans le secteur touristique marocain fait également office d’argument en la matière. Sans oublier les grands centres de santé qui, eux, figurent aussi dans les listes des «must to have» dans les yeux des experts des inspections de la FIFA. D’ailleurs, ce n’est pas par hasard que l’instance footballistique internationale ait confié, à trois reprises, l’organisation du Mondial des Clubs au Maroc, dont la toute récente a rencontré un succès planétaire, et à tous les niveaux, que ce soit sur le plan sécuritaire, de l’affluence des publics, ou encore la fluidité des déplacements, selon les témoignages de tous ceux qui l’ont suivie.
Outre ce côté «mondialiste», on relèvera aussi la réussite qui a toujours été une marque de fabrique du Maroc au niveau continental. On pense, entre autres, à la toute récente Coupe d’Afrique des Nations féminine, aux différentes équipes nationales du continent qui, pour des raisons d’homologation de leurs stades, ont opté pour disputer leurs matchs au Maroc, qui se positionne en terre d’accueil par excellence.
Or, sur ce front il n’y a qu’à revenir sur les couvertures médiatiques des 120 journalistes internationaux, dont une bonne partie venue du continent, lors du dernier Mondialito, pour se rendre compte de leurs appréciations plus que positives sur les capacités organisationnelles du Royaume et ses infrastructures qui n’ont rien à envier à leurs semblables sous les cieux américains ou européens. C’est d’ailleurs fort de ses moyens que le Maroc a soumis son dossier pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations prévue en 2025, face à certains concurrents qui ont eu du mal à rivaliser avec la candidature marocaine.
Autant d’arguments au service d’une «candidature de rassemblement autour du meilleur de part et d’autre, et de la démonstration d’une alliance de génie, de créativité, d’expérience et de moyens», comme l’a souligné le message royal.
Madrid et Lisbonne se réjouissent de la décision du Maroc
Le président du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, et le Premier ministre portugais, Antonio Costa, ont estimé, lors d’une conférence conjointe tenue à Lanzarote (Îles Canaries), à l’issue d’une réunion bilatérale, que l’annonce de la candidature conjointe du Maroc avec l’Espagne et le Portugal pour abriter le Mondial 2030 envoie un message très positif au monde entier.
Pour P. Sanchez, «cette décision constitue un très bon message positif qui améliore les conditions pour que nous puissions aller de l’avant avec cette candidature». Le chef de l’Exécutif espagnol indiquera, également, que la décision du Maroc met la candidature commune «en meilleure position pour remporter cette course», tout en relevant qu’elle est aussi de nature à renforcer les relations entre l’Europe et l’Afrique et entre les trois pays qui partagent de nombreux intérêts.
Pour sa part, A. Costa a affirmé que cette «candidature a une charge très positive et envoie un message très important au monde entier, à l’Europe et à l’Afrique, à savoir que nous sommes deux continents voisins qui veulent travailler ensemble». Le Premier ministre portugais ajoutera que, présentée de part et d’autre de la Méditerranée, cette candidature «réunit ce que personne ne peut séparer», tout en notant qu’à travers cette candidature «ce que nous voulons, c’est célébrer le sport ensemble en défendant une compétition juste et équilibrée».