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Au Royaume

9% du Budget de l’Etat en veilleuse

Les ressources non utilisées par les communes représentent 9% du budget général de l’Etat, 2,6% du PIB, OU ENCORE DE QUOI FAIRE DEUX INDH… quel gà¢chis !

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Incroyable ! Les collectivités locales du pays disposent d’un stock de 19,3 milliards de DH d’excédent qui s’est amplifié au cours des dernières années. Rien qu’au titre de l’exercice budgétaire 2009, ce sont 3 milliards de DH qui sont restés dans les caisses de la Trésorerie générale faute d’affectation à des projets utiles pour la collectivité.

19,3 milliards de DH, ce n’est pas rien. Au choix, ils représentent 9% des ressources du Budget général de l’Etat au titre de l’année 2010, ou 2,6% de la richesse produite par toutes les composantes économiques du Maroc en 2009, ou encore 2 fois de quoi réaliser l’INDH… On pourrait comparer à loisir, l’effarement n’en serait que plus grand.

Or, quand on voit l’état des infrastructures du pays, quand on mesure le manque flagrant en termes d’entretien des voiries, du mobilier urbain, les espaces sociaux ou culturels qui n’existent pas, on se pose la question : Pourquoi cet argent n’est pas utilisé ? On aurait bien aimé se tromper d’un zéro sur le chiffre mais les données sont fournies par la Trésorerie générale, qui elle-même débloque ces fonds. On aurait bien accepté que ces ressources une fois l’exercice clos ne soient plus utilisables, mais ce n’est pas le cas. L’argent des communes, provenant des taxes et impôts, leur appartient. A preuve, Fès a dépassé son budget en 2009, en se servant de son excédent.

Ce qui manque ? C’est tout simplement la planification, les initiatives pour lancer effectivement les chantiers et les ressources humaines capables de se charger du suivi. C’est malheureux, mais c’est la cruelle vérité. L’exemple de Casablanca est à ce titre flagrant. A part la rénovation de quelques boulevards du centre-ville et de nouvelles voies ouvertes à la circulation, il n’y a pas eu grand-chose. Et pourtant, il y a beaucoup à faire. Il faut circuler à Sidi Moumen, Aïn Sebaâ, Hay Mohammadi et voir ces trottoirs aux carreaux défoncés, ces rues qui ont perdu leur nom, ces feux tricolores rouillés aux fils dénudés et ces chaussées au bitume effrité par les pluies. Trois milliards de DH d’excédent pour la région du Grand Casablanca…

Qu’est-ce qui cloche ? Il y a certainement des explications, des facteurs plus complexes que la simple réalité des chiffres, mais on reste choqué par l’ampleur des fonds inutilisés quand une localité comme celle d’Anefgou, par exemple, manque de tout et en vient à quémander des sous aux ministères. On aurait bien aimé décrypter ce que les chiffres cachent. Au ministère de l’intérieur, la direction des collectivités locales, contactée, sur instructions de Chakib Benmoussa quand il était en poste, n’a pas donné suite…