Au Royaume
2023 : Une année pour espérer, motiver et fédérer
On peut tous le ressentir : il y a des raisons d’espérer et de croire en un avenir meilleur qui mériteraient d’être plus largement diffusées, afin d’inciter à l’action. Parce que le Maroc va beaucoup mieux que certains aimeraient nous le faire croire.
Être optimiste, ce n’est pas synonyme de «voir tout en rose», quelle que soit la situation. Être optimiste, c’est un état d’esprit, une manière d’appréhender les choses, qui nous dispose à en voir les bons côtés, à avoir confiance en l’avenir. Être optimiste, c’est être adepte de l’adage selon lequel tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Enfin, être optimiste, c’est, à priori, vivre plus longtemps, dans la mesure où selon certaines études, le fait de voir la vie à travers un prisme positif réduirait de 10% les risques de maladies cardiovasculaires chez les personnes âgées de 50 à 79 ans. Alors oui, les mauvaises nouvelles qui circulent sur les réseaux sociaux et sur la Toile en général, à la véracité souvent douteuse, sont de nature à pousser le plus optimiste de nos congénères à se mettre sous antidépresseurs. Mais à bien y regarder, il y a des raisons d’espérer et de croire en un avenir meilleur, qui mériteraient d’être plus largement diffusées, afin d’inciter à l’action.
Parce que le Maroc va beaucoup mieux qu’on le croit ou que certains aimeraient nous le faire croire. N’en déplaise aux cassandres et aux oiseaux de mauvais augure, il y a plusieurs raisons de se réjouir et d’être optimiste. Tout d’abord, le Royaume a incontestablement surmonté les séquelles de la crise sanitaire qui a terrassé l’économie mondiale. Et tout de suite après, il a su faire face aux effets de la guerre en Ukraine auxquels s’est ajoutée la pire sécheresse qu’ait connue notre pays depuis plusieurs dizaines d’années. Comment ne pas reconnaître et se féliciter de ce degré de résilience face à ces obstacles qui se sont dressés sur notre chemin ?
Notre pays a su résister, se relever et continuer d’aller de l’avant. C’est ça le nouveau Maroc. Celui qui sait tirer parti même des pires situations, celui qui ne s’apitoie pas sur son sort, celui qui tire des enseignements des mauvaises expériences, qui se relève après être tombé, qui affronte les épreuves et qui fait face à son destin.
Voir le verre à moitié vide, c’est bien cela qui incite à prendre les bonnes décisions, à aller de l’avant, à motiver et fédérer les troupes.
Aujourd’hui, dans bien des secteurs, le Maroc a réalisé de grands pas en avant et, avec un retour à la normale sur le plan international, le Royaume trônera à coup sûr aux côtés des pays les plus émergents. On peut tous le ressentir, quelque chose est en train de se passer. Il n’y a qu’à voir la récente prestation des Lions de l’Atlas au Mondial du Qatar, qui nous a confirmé que les ambitions étaient auto-réalisatrices. C’est probablement ce qu’on appelle NIYA !
Recueil non exhaustif de plusieurs raisons pour (continuer à) croire en un avenir meilleur pour le Royaume….
Défense… de ne pas y croire
Les succès industriels du Maroc, notamment dans l’exigeante industrie aéronautique, lui donnent des ailes : le Royaume lance désormais sa propre industrie militaire locale. Pour se donner les moyens de ses ambitions, le Maroc a adopté la loi 10-20 relative aux matériels et équipements de défense et de sécurité, aux armes et aux munitions. Cette loi permet au Royaume d’accorder des licences aux fabricants d’armes les autorisant à installer des activités sur le sol national.
Plusieurs types d’industries sont visées, dont celles des armes et des munitions, mais aussi de la maintenance des avions militaires. Sur ce dernier point, il y a (déjà) du concret, le Maroc ayant noué cette année un partenariat stratégique avec les belges Sabca et Sabena et l’américain Lockheed Martin qui prévoit la construction d’un centre de maintenance ultramoderne de 15.000 m2 à Benslimane.
Le Maroc va même fabriquer ses propres drones. C’est Abdellatif Loudiyi, ministre délégué chargé de l’Administration de la Défense, qui en a fait l’annonce, en novembre dernier, lors d’une réunion à la Chambre des représentants : «Le gouvernement marocain veut développer (…) la fabrication de drones capables de mener des opérations de renseignements, de surveillance et des attaques armées». On notera au passage que la nouvelle Charte de l’investissement a prévu un dispositif de soutien spécifique aux projets réalisés dans le domaine de la défense nationale, car considérés comme stratégiques.
Ce dispositif prévoit d’octroyer des avantages négociés au cas par cas afin que le Maroc se positionne sur les paris stratégiques futurs. De quoi permettre au Royaume de rejoindre le club des pays émergents et des puissances régionales qui disposent de leur propre industrie de défense.
La Monarchie, garante de la stabilité
Partout dans le monde, à chaque fois que le Maroc est évoqué, on lui associe automatiquement le mot : stabilité politique. C’est une qualité dont très peu de pays d’Afrique, et même ceux en voie de développement, peuvent se targuer. Or un pays stable attire l’investissement et le tourisme. Il peut aussi se focaliser sur le plus important, son développement et sa prospérité. Certes, le Roi est, depuis la Constitution de 2011, de moins en moins impliqué dans la gestion directe des affaires publiques. Mais, ses directives, ses orientations et sa vision guident l’action du gouvernement et transcendent le temps politique et électoral. Les actions du Souverain revêtent une portée stratégique et dotent le pays d’un atout rare dans tout le continent : le cumul et la continuité. Les grandes infrastructures, la politique de l’eau, les énergies renouvelables, la mue de l’OCP, mais aussi les droits de l’Homme, l’émancipation de la femme, la démocratisation, la régionalisation… autant de projets, visions politiques et stratégies dont certaines lancées au début du règne, qui font du Maroc ce qu’il est aujourd’hui. Et c’est un processus continu.
Le Royaume scrute, en effet, aujourd’hui d’autres horizons, tels que l’hydrogène vert, la voiture électrique, le Big data, le tout digital, etc. En parallèle, il parachève sa souveraineté. Pas territoriale, celle-là est déjà un fait. Mais énergétique, sanitaire et alimentaire. C’est un défi que le Maroc a relevé. Tout cela ne saurait être possible sans la présence, l’implication et l’impulsion d’une monarchie agissante, clairvoyante et garante de la stabilité politique et de la stabilité tout court.
Un Gouvernement d’action
Doucement mais sûrement, le gouvernement met en place ses réformes. Santé, enseignement, emploi, investissement, administration… Le rythme des réalisations s’accélère. Le gouvernement, adossé à une majorité resserrée, solide et cohérente, travaille. Certes discrètement mais aussi sûrement que le résultat de son action devient chaque jour plus tangible. Investi en pleine crise sanitaire, il a démarré son premier exercice en faisant preuve d’acrobaties budgétaires, avant de devoir faire face aux effets d’un conflit armé si loin mais dont les retombées sur le vécu des citoyens sont si réelles. Et pour ne rien arranger, l’Exécutif devait également faire preuve d’ingéniosité budgétaire pour juguler les effets d’un déficit hydrique que le Maroc n’a pas connu durant ces quarante dernières années. Situation difficile, certes, et à tous les niveaux, mais cela n’a pas empêché l’équipe Akhannouch de travailler, d’innover et d’initier les réformes promises. C’est donc avec un gouvernement désormais prêt à faire face à toutes les situations que le Maroc entame la nouvelle année. L’équipe aux commandes aura, en effet, tout vu, tout tâté et tout expérimenté.
Les effets d’une année de construction et de réajustement de politiques publiques ne tarderont pas à se faire sentir. Le réaménagement de l’environnement de l’investissement, avec l’adoption de la nouvelle charte, produira sans doute ses effets très rapidement. La généralisation de l’AMO est déjà une réalité, le système sera perfectionné à mesure que les autres piliers de la réforme de la santé seront mis en place. Le système des aides sociales sera parachevé avant la fin de l’année. L’environnement de l’emploi et la législation du travail seront également renforcés… Bref, que du concret !
Une Paix sociale entretenue
Par le passé, la signature d’un pacte social avec les syndicats et le patronat était un accomplissement en soi. Avec le gouvernement Akhannouch, ce n’est qu’un début et non une finalité. Le début de la construction d’une paix sociale durable. Une paix sociale entretenue par le dialogue et l’ouverture sur les autres partenaires.
Ce dialogue social est désormais institutionnalisé, avec des rendez-vous annuels fixes. Des dossiers complexes, vieux de plusieurs années, ont ainsi été mis sur table, discutés et aplanis, des solutions ont été trouvées… Ce ne sont pas les fonctionnaires de l’enseignement, ni le personnel de la santé qui diront le contraire. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Bientôt, les partenaires sociaux s’attaqueront aux problèmes encore plus coriaces. La loi organique relative aux conditions d’exercice du droit de grève va certainement voir le jour, la réforme de la législation du travail sera menée et les trois parties seront sans doute bien avancées sur le chemin de la réforme des régimes de retraite public et privé. Un agenda a été mis en place dans ce sens et le gouvernement, les syndicats et le patronat sont déterminés à le respecter à la lettre. Une paix sociale est certes difficile à obtenir, le gouvernement y est pourtant arrivé. Mais elle est encore plus difficile à entretenir, et les partenaires sociaux y sont engagés.
Diplomatie : l’effet Domino
L’Espagne, l’Allemagne, la Hollande, la Belgique… Pas moins de dix pays de l’Union européenne soutiennent désormais ouvertement et sans équivoque la position du Maroc sur la question du Sahara. Le groupe Vesgrad, qui comprend la Pologne, la Tchéquie et la Slovénie, a également franchi le pas. Ces pays ont tous changé de position dans le sillage de la reconnaissance le 10 décembre 2020 par les États-Unis de la marocanité du Sahara. D’autres vont suivre. Et un peu partout dans le monde. C’est le sens de l’histoire. Le Guatemala, un pays de l’Amérique latine, vient d’ouvrir son consulat à Dakhla. Tout récemment, c’est l’Uruguay qui est en passe de reconsidérer sa position sur le Sahara. L’accès du Maroc à la vice-présidence de l’International socialiste, présidée par l’Espagne, devrait beaucoup aider des pays de la région, gouvernés par des partis à tendance socialiste, à revoir leur position sur ce conflit. Dans d’autres régions du monde, le CCG vient de réitérer son soutien inconditionnel à la marocanité du Sahara, en marge d’une réunion Chine-Monde arabe à laquelle vient d’assister le chef du gouvernement, avant de s’envoler pour Washington, pour discuter investissement, partenariat et… regarder le match Maroc-France avec le président américain auquel il venait d’offrir le maillot national. Soft, directe et parallèle – menée notamment au niveau des deux Chambres du Parlement-, la diplomatie marocaine multiplie les réussites et engrange les bénéfices, concrets et bien réels. Elle se traduit en soutien et nouvelles alliances, à l’image de ce sommet du Néguev dont le Maroc accueille en début de l’année la deuxième édition ou encore la première rencontre, également projetée, des pays ayant ouvert des consulats au Sahara.
Une protection sociale pour tous
La généralisation de la protection sociale, voulue et initiée par le Roi Mohammed VI, est l’un des chantiers majeurs sur lesquels se penchera le gouvernement en 2023. Lancé par le Souverain en avril 2021, ce projet dont l’objectif est de préserver la dignité des citoyens, à commencer par les plus vulnérables, soutiendra le pouvoir d’achat des citoyens et leur assurera leur droit à la santé. Il permettra également l’intégration du secteur informel dans le tissu économique national et contribuera à une meilleure justice sociale. Ce programme a connu des avancées remarquables en 2022, à travers entre autres l’intégration des Ramedistes à l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Une opérationnalisation qui se poursuivra en 2023 par la mise en œuvre de la généralisation des allocations familiales. Celle-ci permettra aux ménages, qui ne bénéficient pas de ces allocations, de toucher des indemnités couvrant les risques liés à l’enfance ou des indemnités forfaitaires. A partir de 2025, l’assiette des adhérents aux régimes de retraite sera élargie aux personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient d’aucune pension. Ce grand chantier qui nécessitera une enveloppe de 51 milliards de dirhams, a été accompagné par une refonte totale de l’arsenal juridique et législatif lié notamment à la santé. L’année 2023 connaîtra également la refonte du système national de santé, qui conditionnera la réussite du chantier royal de la généralisation de la protection sociale.
La généralisation du RSU en marche
Le gouvernement s’est hâté en cette année de mettre en place le Registre national unifié (RSU), pour mieux cerner le ciblage des ménages éligibles aux programmes d’appui social. L’objectif est d’assurer l’inscription de 10 millions de bénéficiaires en 2023, 17 millions en 2024 et 22 millions en 2025, correspondant ainsi à la tranche de la population du Ramed et qui devrait basculer vers le régime de l’AMO. Ce déploiement est accompagné du développement du Registre national de la population (RNP) qui, lui, représente une étape importante dans la mise en place du RSU. Il est ouvert à l’ensemble des citoyens marocains et étrangers résidant sur le territoire marocain. Chaque inscrit se fait attribuer un numéro unique appelé Identifiant digital civil et social (IDCS), composé de dix chiffres, permettant de s’enregistrer sur le RSU. Bien que l’inscription à ce registre social soit totalement digitale, l’État a tout de même mis en place 1.600 centres d’aides aux citoyens, pour faciliter l’accès à tous à la plateforme.
Sports : le Maroc bien dans ses baskets !
Les réalisations des athlètes marocains en cette année 2022 constituent un véritable shoot de dopamine. Passons sur le parcours glorieux de l’équipe nationale de football en Coupe du monde et voyons ce que les Marocains ont accompli. Le Wydad de Casablanca et la Renaissance de Berkane sont sacrés champions d’Afrique. L’équipe nationale de futsal s’offre le championnat arabe deux fois consécutives (en Arabie saoudite et en Égypte). Le spécialiste des courses de demi-fond Soufiane Bakkali est sacré champion du monde du 3000 mètres steeple. L’équipe nationale féminine a été finaliste en Coupe d’Afrique des Nations (CAN), Les FAR, section féminine, ont été sacrées championnes d’Afrique. La sélection nationale de Taekwondo a remporté 7 médailles (4 en or, 1 en argent et deux en bronze) lors des championnats d’Afrique au Rwanda. Les cyclistes marocains Raja Chaker et Achraf Doghmi ont été tous les deux médaillés d’or à Abuja lors des championnats d’Afrique de cyclisme piste 2022… Bref, le Maroc est bien dans ses baskets !
éducation : l’anglais fait son entrée au collège
Si vous aimez la langue de Shakespeare, we have good news ! Le Maroc s’oriente vers plus d’ouverture à la langue anglaise. Le ministère de l’Education nationale procédera dès 2024 à la généralisation de l’enseignement de l’anglais en 1ère année du collège dans les établissements scolaires marocains, suivront les classes de la 2ème année en 2025 et ceux de la 3ème année en 2026. L’anglais devrait, selon le ministère de l’Éducation nationale, devenir d’ici 2027 la langue d’enseignement de certaines disciplines scientifiques et techniques au niveau du lycée.
L’enseignement en anglais au Maroc ne date pas d’aujourd’hui. Il remonte en effet à 2014, année de la mise en place d’une filière spécifique dans cinq lycées : un à Casablanca, un à Rabat, deux à Tétouan et un à Tanger. Le Maroc travaille également à renforcer l’apprentissage de l’anglais dans les universités pour améliorer la recherche scientifique et l’enseignement supérieur. Dans ce sens, trois universités marocaines ont été retenues pour tester des programmes d’appui linguistique à travers plusieurs plateformes. Les programmes visent à aider les étudiants à atteindre les niveaux B1 et B2, niveaux de langues intermédiaire et intermédiaire supérieur, selon le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui. Les étudiants marocains pourront bénéficier de programmes de soutien linguistique à partir de l’école primaire et jusqu’au niveau universitaire. Les programmes de soutien linguistique seront enseignés à 30% sur place et à 70 % à distance. Le ministère de l’Enseignement supérieur a créé de nouvelles matières pour l’année scolaire 2022-2023 qui sont enseignées exclusivement en anglais, dont 21 programmes de formation dans des universités privées et partenaires, dix licences, sept programmes de maîtrise et un doctorat en médecine. Plusieurs universités marocaines ont inclus de nouvelles matières enseignées en anglais dans leurs programmes.
La pluie, ce beau temps…
Les agriculteurs retenaient leur souffle, mais fort heureusement les précipitations enregistrées en cette fin d’année leur ont permis de pousser un ouf de soulagement. Grâce à cette «baraka» divine, la précédente moisson, marquée par la sécheresse, ne devrait plus être qu’un mauvais souvenir. En tout cas, ces dernières pluies leur ont redonné espoir et laissent entrevoir une saison agricole sous les meilleurs auspices. L’impact sera très bénéfique sur les cultures d’automne, les arbres fruitiers et les cultures fourragères, sans parler des retenues des barrages et des réserves d’eaux souterraines. Les eaux de barrages destinées à des fins agricoles se sont élevées à 5 milliards de mètres cubes, soit un taux de remplissage d’environ 31%. Un taux qui reste toutefois modeste. L’Exécutif a néanmoins pris les devants. En plus d’un important programme de lutte contre le stress hydrique, le gouvernement a pris une armada de mesures pour soutenir les agriculteurs. A titre d’exemple, la subvention des prix des semences sélectionnées a atteint 389 millions de dirhams, avec pour objectif de sécuriser 1,1 million de quintaux de semences sélectionnées pour les trois principales céréales. Le marché national sera également approvisionné par près de 650.000 tonnes d’engrais phosphatés, au même prix que la saison précédente.
Moudawana : les femmes et les enfants d’abord…
La (bonne) nouvelle est tombée au cœur de l’été : lors du discours du trône prononcé le 30 juillet 2022, le Roi Mohammed VI a ouvert la porte à une révision de la Moudawana, mettant ainsi la protection des droits des femmes au rang des priorités nationales. Une initiative qui s’inscrit dans la lignée des grandes réalisations de Mohammed VI. En 2004, le Code de la famille de 1958 connaît une réforme sans précédent.
La promulgation du nouveau code, la Moudawana, est alors considérée comme un grand pas vers l’émancipation de la femme marocaine. Adopté à l’unanimité par le Parlement, le texte apporte des changements non négligeables : le passage de l’âge minimum légal de mariage de 15 ans à 18 ans, la possibilité pour la femme de demander le divorce et l’allègement des conditions de celui-ci, la responsabilité conjointe du père et de la mère au sein du foyer familial, et enfin, un nouveau cadre plus restrictif pour encadrer la pratique de la polygamie. Seize ans après son adoption, la Moudawana semble ne plus correspondre aux aspirations des Marocaines et l’heure est à la révision, comme le martèle la société civile, et à sa tête les associations féministes depuis plusieurs années. Message entendu !
Infrastructures : le Maroc trace sa route
Au début des années 2000, le Maroc a fait du renforcement des infrastructures une priorité. Et pour cause, il y a une vingtaine d’années, le pays ne comptait que quelques dizaines de kilomètres d’autoroute, des ports vieillissants, des gares et des aéroports dépassés par les événements. En ces temps, même un fervent optimiste ne pouvait imaginer qu’une quinzaine d’années plus tard le Royaume réussirait à réaliser une immense avancée.
Le réseau autoroutier frôle les 2000 km et fonce déjà en direction de Dakhla, les aéroports et les gares ferroviaires et routières sont désormais d’une autre dimension, les ports sont parmi les premiers au continent et sur le bassin méditerranéen. Le tramway fait partie du paysage de mobilité dans les grandes villes mettant fin à une anarchie de transport en commun qu’on croyait éternelle. Ce qui a instauré une atmosphère de confiance quant à l’avenir des objectifs tracés et les projets prévus. Le gain de confiance est renforcé par cet intérêt manifesté spécialement par de grands opérateurs internationaux envers notre pays, que ce soit dans le domaine de l’industrie automobile, l’aéronautique, l’agriculture, le tourisme, etc.
Tourisme : le Maroc plus que jamais sur la carte
L’année 2023 connaîtra sans doute une véritable reprise de l’activité touristique. Dans la lancée de la relance du tourisme entamée en 2022, la dynamique qui sera enclenchée à partir de 2023 surfera surtout sur la performance incroyable des Lions de l’Atlas lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Un véritable coup de com pour un pays qui dispose d’énormes atouts touristiques. Cette participation historique a contribué à un rayonnement sans précédent de la destination Maroc. Dépendant de marchés traditionnels comme la France, le Maroc pourrait ainsi élargir ses horizons, notamment du côté des pays asiatiques, réputés plus dépensiers. L’Office national marocain du tourisme (ONMT) n’a pas attendu longtemps pour s’adapter à cette nouvelle donne, en lançant une campagne de communication ciblée intitulée «We Dream Big».
Elle vise à capitaliser sur ce rayonnement international, ciblant notamment des marchés stratégiques comme les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït et l’Arabie saoudite. En attendant, la destination Maroc récupère ses marchés à l’international. L’année 2022 enregistrera l’arrivée de près de 10 millions de touristes. Entre juin et septembre 2022, les recettes touristiques ont atteint un record de 34,8 milliards de dirhams, en augmentation de 31,4% par rapport à la même période en 2019.
Métiers Mondiaux du Maroc : hausse à deux chiffres
Industrie automobile (+36%,7), aéronautique (+45,4%), agroalimentaire (+20%), textile et cuir (+24%) : les Métiers mondiaux du Maroc, véritables locomotives de l’industrie nationale depuis plus d’une décennie, se portent bien, très bien même.
Ces industries exportatrices, grandes pourvoyeuses en emplois et en devises, se sont montrées résilientes et ont su maintenir leur cap, après avoir traversé quelques zones de turbulence dus à la crise sanitaire. Au point de mettre le turbo et de largement dépasser leur niveau d’avant crise, en termes d’exportations.
C’est le cas de l’aéronautique, dont le chiffre d’affaires à l’export a franchi pour la première fois les 20 MMDH, positionnant le Maroc comme une plateforme industrielle de premier plan et d’avenir pour les grands donneurs d’ordre.
C’est le cas aussi de l’industrie automobile, qui appuie sur le champignon, et dont les ventes à l’étranger vont afficher plus de 100milliards de dirhams au compteur d’ici fin 2022 – du jamais vu! – avec un taux d’intégration de 65%. Et le meilleur est à venir, au vu des investissements récemment annoncés, à l’image de Stellantis qui va miser 3 MMDH dans son usine de Kénitra, pour porter sa capacité à 450.000 véhicules.
Des perspectives qui font dire à Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie, que les exportations automobiles pourraient atteindre 200 MMDH d’ici 2025 !
Une administration 3.0
Depuis plus d’une décennie, le Maroc a accéléré sa transformation digitale pour faire face aux multiples défis actuels et à venir avec la mise en place d’un cadre réglementaire plus adapté, la mutualisation des infrastructures entre opérateurs et entreprises publiques, le renforcement des compétences dans le numérique…mais aussi un service plus fiable pour le citoyen. Cette modernisation pourrait générer une économie de 10 milliards de dirhams selon le CESE (Conseil économique, social et environnemental), soit près de 1% du PIB, avec pour ambition de placer le Maroc dans le premier lot des places digitales mondiales. Cet état de fait a poussé l’administration à se réinventer en optant pour une dématérialisation de ses processus et de son fonctionnement en interne et vis-à-vis de ses relations avec l’ensemble de ses partenaires : opérateurs économiques, citoyens, etc. Le Maroc s’est également fixé pour objectif de rendre disponibles en ligne tous les services et procédures de l’État à l’horizon 2030, avec l’ambition de rendre les services en ligne accessibles à la majorité des citoyens. Le gouvernement a ainsi déjà engagé un programme de renforcement des compétences des fonctionnaires en matière de digitalisation, qui concerne 10000 personnes au niveau central et local, et plus de 2 000 administrations équipées de modules applicatifs développés par l’Agence de développement du digital (ADD).
MRE : Jamais sans mon pays !
On le sait, l’attachement des Marocains du Monde à leur pays d’origine est une constante qui ne s’est jamais démentie au fil des années. Mieux encore, cet attachement se renforce en période de crise, ce dont les chiffres attestent, aussi bien pour l’opération Marhaba que pour les transferts de fonds.
L’opération Marhaba, qui a repris cet été après deux années blanches liées à la crise sanitaire, a vu près de 2,8 millions de MRE se rendre au Maroc, donnant une première bouffée d’oxygène salutaire à plusieurs secteurs clés de l’économie nationale comme le tourisme. Sur le plan des transferts de fonds, les MRE ont littéralement explosé tous les records, malgré le contexte de crise et d’inflation qui sévit dans leurs pays de résidence, en Europe ou en Amérique du Nord, notamment.
De fait, après une année record en 2021 (plus de 93 milliards de dirhams), les transferts d’argent réalisés par la diaspora marocaine vers leur pays d’origine culminent déjà à près de 89 milliards de dirhams à fin octobre 2022. A ce rythme, la performance enregistrée l’année dernière est en passe d’être largement battue. Les prévisions de Bank Al-Maghrib, qui tablaient sur un montant de 100 milliards de dirhams d’ici la fin de l’année, pourraient également être revues à la hausse. Il s’agit désormais de mieux canaliser cette manne financière et l’orienter davantage vers l’investissement productif. Raison pour laquelle le gouvernement a mis sur pied un Comité thématique pour la promotion de l’investissement des MRE, rassemblant l’Exécutif, les banques et le patronat. Objectif : élaborer une feuille de route à soumettre à la Commission ministérielle chargée des MRE et des affaires de la migration d’ici le début de l’année 2023.
Charte de l’Investissement : c’est de la tarte !
Après des années de blocage, le Maroc s’est enfin doté d’une nouvelle Charte de l’investissement : plus transparente, plus attractive, plus lisible, elle est aussi et surtout plus adaptée à son époque que l’ancienne charte jusqu’ici en vigueur, et qui datait de… 1995. Alors que les tous premiers textes d’application ne devraient pas tarder à voir le jour, cette charte vient répondre à un impératif : libérer le potentiel de l’investissement privé au Maroc et accompagner la prochaine phase de développement du Royaume. Elle prévoit un dispositif de soutien sans précédent dans l’histoire du pays, avec des primes qui pourraient atteindre jusqu’à 30% du montant d’investissement, pour peu que cet investissement remplisse les critères de création d’emplois, de durabilité, de réduction des disparités, ou encore d’inclusivité. Au-delà du soutien matériel, essentiel mais insuffisant, la charte se donne également les moyens de renforcer le climat de confiance auprès des investisseurs, nationaux ou étrangers. Elle prévoit dans ce sens une série de mesures pour l’amélioration de l’environnement des affaires et de la gouvernance. Bien accueillie par la communauté des affaires, cette charte devra vite porter ses fruits et faire ses preuves, pour servir de rampe de lancement au Pacte national pour l’investissement, voulu par le Souverain. Ce pacte, qui réunira le gouvernement, le secteur bancaire et le secteur privé, devra permettre de mobiliser 550 milliards de dirhams et créer 500.000 emplois sur la période 2022-2026.
Exploration minière : un sous-sol qui séduit
L’exploration minière et pétrolière a le vent en poupe. L’année 2022 a été riche en annonces et en partenariats avec des groupes d’exploration internationaux. Stellar Africa Gold, Chariot Oil & Gas, Maya Gold & Silver, Altus Stratégies, Ratio Petroleum, NewMed Energy, ont tous réalisé de belles performances au Maroc et ont annoncé des investissements importants ou décroché de nouvelles licences d’exploration. Cette dynamique se poursuivra en 2023 grâce à des programmes ambitieux.
«La prospection minière, à l’exception des phosphates, nécessite d’énormes investissements. Ceux alloués pour l’exploration et la recherche dans le secteur minier, hors phosphate, se sont élevés à 1 MMDH pour 2021, un montant qui reste en deçà du niveau requis», avait déclaré Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du développement durable, en début du mois de décembre 2022. Son département s’attelle à de nouvelles réformes liées au secteur, en plus de l’élaboration d’un projet de loi portant modification de la loi 33.13 relative aux mines et à la promotion du secteur minier.
Vers l’hydrogène vert
L’hydrogène vert prend sa place au Maroc. Une «offre Maroc» serait en cours d’élaboration, sous l’initiative du Roi Mohammed VI, sachant que le pays dispose d’un potentiel important pouvant capter jusqu’à 4% de la demande mondiale en molécules vertes, soit près de 3 milliards de dollars. D’ailleurs, le Maroc compte s’associer à l’indien Gautam Adani, en vue de concrétiser des décisions d’investissement pour au moins deux projets industriels compétitifs en 2023. Le géant indien de l’énergie, Adani Group, envisage de construire des centrales éoliennes et solaires au Maroc, pour produire de l’hydrogène vert destiné au marché européen. Le projet, qui serait le plus grand développement d’énergie propre d’Adani en dehors de l’Inde, pourrait atteindre 10 gigawatts.
Accompagnant cette vision, l’OCP se lance également dans la production de cette énergie renouvelable, pour produire de l’ammoniac vert, avec comme base, l’installation d’une ferme solaire de 1,2 GW et un parc éolien de 2,6 GW. Le but à long terme est de mettre fin à son statut de premier importateur mondial d’ammoniac.
Yes we Can…nabis
Le Maroc a tracé sa propre voie, basée sur le développement d’un circuit agricole et industriel licite de cette plante. Il faut dire que le contexte s’y prêtait : en décembre 2020, la Commission des stupéfiants des Nations unies a reclassé le cannabis sur une liste internationale qui reconnaît son intérêt médical. Taxé pendant longtemps d’être illicitement un grand producteur de cannabis, le Maroc va renverser la vapeur. En juin 2021, le Parlement a adopté une loi visant à légaliser la production de cette plante à des fins médicales, cosmétiques et industrielles. Un écosystème encadré par une structure publique chargée de contrôler toutes les étapes de la chaîne de production, depuis l’importation des semences et la certification des plants jusqu’à la commercialisation des produits : l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC).
Elle devra également mettre en place les premières coopératives de transformation et de fabrication, composées exclusivement de cultivateurs locaux. Notre pays fait désormais partie d’un groupe restreint, mais croissant de pays africains qui cherchent à se positionner sur un marché international du cannabis légal en plein essor, comprenant l’Afrique du Sud, Eswatini, le Ghana, le Lesotho, le Malawi, le Nigéria, la Zambie et le Zimbabwe. La démarche enclenchée par l’État ne sera peut-être pas une solution finale pour tous les problèmes. Mais au moins elle ouvrira des possibilités pour les petits agriculteurs qui souhaitent sortir de l’illégalité.