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Argent

Un nouveau départ pour Saham Group

Le prix de cession est de 1,05 milliard de dollars. Saham s’apprête à se transformer en fonds d’investissement panafricain. L’impact fiscal de l’opération suscite beaucoup d’interrogations.

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Saham Assurance

L’opération a fait l’actualité durant la semaine du 5 au 11 mars. Le groupe sud-africain Sanlam (spécialisé dans l’assurance et les services financiers), partenaire de Saham assurance depuis février 2016, a pris le contrôle de l’intégralité des filiales assurance (Saham Assurance, Saham Assistance, Isaaf Santé…) du groupe marocain portées par Saham Finances dont il détenait auparavant 46,6% du capital.

Le prix de cession est fixé à 1,05 milliard de dollars (9,6 milliards de DH) sur la base d’un prix de l’action Saham Assurance Maroc à 1450 DH l’une. Cette opération donnera lieu au lancement d’une offre publique d’achat (OPA) sur les titres de cette compagnie cotée à la Bourse de Casablanca. Notons à ce propos que le flottant est autour de 25%. Selon Moulay Mhamed Elalamy, porte parole du groupe Saham, la plus-value sera totalement réinvestie comme d’habitude.

Quid alors de l’impact fiscal ? Aucune précision n’a été apportée lors de la conférence de presse organisée, mercredi 7 mars, à Casablanca. Selon un analyste, il est prématuré de se lancer dans des calculs basés sur plusieurs paramètres, principalement comptables et réglementaires. En tout cas, si l’on ne tient compte que de la valeur d’achat des 67% de l’ex-CNIA, alors détenus par le Bahreïni Arab Insurance Group (Arig), en 2005, (autour de 500 MDH, dont une partie financée par le Fonds de garantie des assurances), la plus-value sera gigantesque. Comme pour les opérations du genre, il y a énormément de questions auxquelles le public aurait aimé avoir des explications plus détaillées. A défaut d’être mieux informé, il se perd en conjectures.

De nouvelles acquisitions en cours

Quoi qu’il en soit, le groupe, qui a drainé 1,7 milliard de dollars d’investissements depuis 2012, a décidé de poursuivre sa stratégie de transformation en fonds d’investissement. Parmi les actions entamées figure la simplification de son actionnariat en rachetant les parts du groupe Wendel (France), qui possédait, jusqu’au 30 juin 2017, 13,3% de Saham. Déjà présent dans 27 pays en Afrique et au Moyen-Orient, le groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 1,24 milliard de dollars et emploie 16 000 collaborateurs. Ayant commencé dans l’Offshoring grâce à un contrat signé avec SFR, il a investi dans le secteur des call centers en Afrique et au Moyen-Orient y compris l’Egypte.

Saham Group est aussi présent dans l’éducation à travers Sana Education, la santé (par le biais d’Evya, un réseau de cliniques, Saham Pharma, l’industrie pharmaceutique et la biologie médicale en Egypte), le pôle immobilier et les services externalisés à travers Phone Group. Depuis quatre ans, il a investi 500 MDH dans le secteur agricole. Des acquisitions stratégiques sont en cours. M. Elalamy reste cependant muet sur les cibles.