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Argent

Sothema entre en Bourse : souscription à  partir du 7 février

L’introduction se fera à prix ouvert, à l’image de l’opération Maroc Telecom.
La fourchette de prix est comprise entre 630 et 720 dirhams par action.
Le montant total s’élève à 100 MDH en moyenne.
Sothema sera cotée sur le «Marché développement».

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rub 5874

Le CDVM a apposé son visa, tard dans la soirée de mardi 1er février, sur la note d’information ouvrant la voie à l’introduction en Bourse de Sothema, premier laboratoire pharmaceutique à capitaux marocains de fabrication sous licence. L’opération de souscription se déroulera donc, comme prévu, du 7 au 14 février pour une première cotation, le 21, sur le 2e compartiment de la Bourse de Casablanca («marché développement»). Elle portera sur 15 % du capital, avec une jouissance au 1er janvier 2004. Autrement dit, les futurs actionnaires de Sothema auront droit au dividende qui sera distribué au titre de l’exercice passé.

Sur la trace de Maroc Telecom…
Quant au prix d’introduction, les promoteurs de l’opération ont préféré suivre le même schéma qui a été expérimenté en novembre dernier, lors de l’introduction en Bourse de Maroc Telecom. Ce sera donc une offre à prix ouvert (OPO) avec une fourchette allant de 630 à 720 dirhams par action, ce qui valorise la société entre 630 et 720 millions de dirhams. Le succès qu’avait rencontré cette méthode de fixation de prix ne pouvait laisser indifférents les actionnaires de Sothema qui confieront donc le soin au marché de déterminer la valeur de la société. Dans le cas de Maroc Telecom, vu l’abondance de la demande et la cotation sur deux marchés (Casablanca et Paris), c’était le prix haut de la fourchette qui a été finalement retenu.
Qu’en sera-t-il pour Sothema ? Le prix final résultera de la confrontation de l’offre des actions et des demandes émises par les souscripteurs ayant exprimé des ordres d’achat pour un montant supérieur à deux millions de dirhams. Tout porte à croire que ce prix sera tiré vers le haut, vu l’étroitesse de l’offre. Le montant de l’opération, soit de 94,5 à 108 MDH, peut en effet être entièrement souscrit par une poignée d’OPCVM (Organismes de placement collectifs en valeurs mobilières) seulement. Le succès de l’opération est garanti dans ces conditions…

Les pharmaciens privilégiés
Quatre tranches de souscripteurs ont été identifiées. La répartition classique entre particuliers et institutionnels n’a pas été retenue. La différenciation se fera selon un seuil de souscription (2 millions de dirhams), sans considération pour la personnalité juridique ou le statut des nouveaux actionnaires. Par contre, une tranche a été réservée aux pharmaciens (secteur d’activité de Sothema oblige), qui pourraient se partager 7 % de l’OPO (1 % du capital), avec une décote équivalant à 5 % du prix d’introduction. Les salariés ont été davantage gâtés, avec une décote de 15 %, mais avec l’obligation, comme d’habitude, de garder les actions pendant 2 années sous peine de se voir contraints de rembourser la différence de prix en cas de sortie anticipée.

Une entreprise familiale à la cote : un exemple à suivre
Rappelons seulement que l’introduction en Bourse se fait par cession du capital. Le management de la société n’a pas jugé utile de procéder à une augmentation de capital et ce malgré un programme d’investissement très ambitieux. Signalons également que Omar Tazi, fondateur et actuel PDG de Sothema, ne cède pas ses parts (28,79 %, exclusivement constitués d’actions pharmaceutiques, voir tableau en page suivante), au même titre que Abdelmajid Chraïbi (10,75 % de parts pharmaceutiques également).
Cela va dans le sens des objectifs tracés pour l’introduction en Bourse, notamment l’institutionnalisation de l’entreprise et de son capital et, par là même, le changement de l’image de la PME traditionnelle, renfermée sur elle-même, vers une structure ouverte faisant participer un maximum d’actionnaires à sa rentabilité. Sothema cherche également à améliorer sa notoriété auprès de la communauté financière et du grand public, et faciliter ainsi le recours à des financements externes grâce à un accès direct aux marchés financiers. Sothema cherche enfin à renforcer la logique de performance et de transparence en s’en remettant au jugement du marché.
Un bel exemple à suivre par de nombreuses entreprises familiales marocaines florissantes et désireuses de s’inscrire dans une voie pérenne.
Sothema compte aujourd’hui 32 commettants internationaux et dispose de 230 références. Elle possède, en outre, quatre unités de production s’étendant sur 47 000 m2 et employant 463 personnes. Une cinquième unité est en cours de construction, sans compter l’ouverture prochaine d’une usine à Dakar. La société dispose enfin de l’un des sept sites mondiaux de production de l’insuline non-générique.
Le chiffre d’affaires à fin 2004 est estimé à 502 MDH, générant un résultat net de 45 MDH et donc une rentabilité nette de 9 %. Quant à la rentabilité des capitaux investis, elle est de 20 % en moyenne sur 1998-2004. Celle des fonds propres s’inscrit à 25 % en moyenne sur la même période.
Le business-plan de la société (fourni pour la première fois au Maroc dans une note d’introduction en Bourse) prévoit de doubler le résultat net d’ici à 2008.
Sothema opère sur quatre segments d’activité : la vente de médicaments sous-licence de grands laboratoires internationaux ; la fabrication pour son compte propre (marques acquises et génériques) ; le façonnage et l’export. Mais son chiffre d’affaires est essentiellement réalisé sous licence, à hauteur de 93 %

Le business-plan de la société, fourni pour la première fois au Maroc dans une note d’introduction en Bourse, prévoit un doublement du résultat net d’ici à 2008.