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Sociétés cotées : les bénéfices semestriels en baisse de 11% !
L’activité agrégée a progressé de 11%, boostée par l’immobilier et les banques.
Mais les bénéfices n’ont pas suivi en raison du recul de Maroc Telecom, la Samir et des sociétés des matériaux de construction.

ça va mal pour les sociétés cotées. Si leur chiffre d’affaires a globalement bien progressé au titre du premier semestre 2012, leur rentabilité n’a pas suivi la même tendance. Elle affiche même un recul à deux chiffres !
En effet, alors que le chiffre d’affaires global des 76 sociétés de la cote (hormis Cartier Saada dont l’exercice semestriel s’achève en septembre) a atteint 128 milliards de DH, en croissance de près de 11% par rapport au premier semestre 2011, le résultat net, lui, s’est contracté de 11,3% pour s’établir à 13,5 milliards de DH (voir tableau). Il faut dire que la conjoncture a été défavorable dans nombre de secteurs de la cote, avec une recrudescence de la concurrence, la flambée des matières premières, les conflits sociaux, les pratiques déloyales…, ce qui n’a pas manqué de réduire la rentabilité des sociétés de la cote.
D’abord, si le volume d’activité global a enregistré un additionnel de 12,6 milliards de DH par rapport au premier semestre 2011, c’est en grande partie grâce à la Samir. Elle a contribué à l’augmentation du chiffre d’affaires de la cote de près de 4,6 milliards de DH, mais cela ne s’est pas répercuté sur sa rentabilité en raison de la volatilité des cours et de la baisse des marges de raffinage. Par contre, le secteur bancaire a vu son chiffre d’affaires s’améliorer de 21,7%, à 30 milliards de DH (+ 5,4 milliards de DH) suite au dynamisme commercial des trois premières banques de la cote, avec la BCP qui a généré plus de 3 milliards de DH supplémentaires, Attijariwafa avec 1 milliard et BMCE Bank avec 536 MDH.
A côté de ce secteur, on trouve également l’immobilier avec à sa tête Addoha et Alliances qui ont profité de la bonne tenue du logement social, tirant ainsi vers le haut leur chiffre d’affaires. De ce fait, ce dernier a généré respectivement 276 MDH et 236 MDH de plus de plus qu’en 2011 pour les deux sociétés.
Le chiffre d’affaires de la cote aurait pu progresser à un rythme plus soutenu si Maroc Telecom n’avait pas enregistré une baisse d’activité. En raison du recul des prix des télécommunications suite à une concurrence accrue, l’opérateur coté a perdu 151 MDH de son chiffre d’affaires, à 15 milliards de DH.
Malgré cette bonne tenue relative de l’activité, le résultat d’exploitation de la cote a fait quasiment du surplace par rapport au premier semestre 2011, à 26,3 milliards de DH. Et pour cause, des variations mitigées de cet agrégat selon les sociétés.
En effet, Attijariwafa bank et la BCP ont dégagé un résultat d’exploitation en hausse de 500 MDH et 392 MDH respectivement, à 3 et 4,8 milliards de DH, suite à une bonne progression des marges et à une évolution maîtrisée des charges opérationnelles. De même, le secteur immobilier, notamment Addoha et Alliances, ont enregistré 267 MDH et 217 MDH de plus qu’en 2011.
Cela étant, ces gains opérationnels ont été absorbés par Maroc Telecom dont le résultat d’exploitation s’est dégradé de 939 MDH, à 5,2 milliards de DH, soit une baisse de 15,4%, et ce, consécutivement au programme d’investissement de l’opérateur qui a entraîné une augmentation des charges d’amortissement. De son côté, la Samir a contribué négativement à la formation du résultat d’exploitation global avec 396 MDH en moins, soit un résultat d’exploitation de 386 MDH, sous l’effet de la baisse des marges de raffinage.
Au final, les bénéfices agrégés de la cote se sont repliés de 1,7 milliard de DH, atteignant au terme du semestre 13,5 milliards. Le secteur des télécoms est le principal contributeur à cette baisse avec une chute de son résultat net part du groupe de 857 MDH, à 3 milliards de DH. Encore une fois, la Samir n’a pas manqué d’impacter les bénéfices globaux. Plombé par la contraction de ses marges et par la hausse de ses charges financières, son résultat net s’est réduit de plus de la moitié par rapport à juin 2011. En outre, sous l’effet de la concurrence avec l’arrivée de Ciments de l’Atlas, les cimenteries, notamment Lafarge et Ciments du Maroc, ont vu leur résultat net respectif baisser de 60 MDH et 40 MDH pour atteindre 1,17 milliard de DH et 636 MDH. Ceci sans parler de Sonasid, redevenue déficitaire. Et cette baisse du résultat global de la cote aurait pu être plus importante si les secteurs bancaire et immobilier n’avaient pas enregistré une progression de leur résultat. Hormis Crédit du Maroc et BMCE Bank, les autres banques ont contribué à hauteur de 4 milliards de DH à la formation de la masse bénéficiaire, marquant une hausse globale de 168 MDH.
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