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Sociétés cotées : Les bénéfices en hausse de 15% en 2023
Retraité des éléments exceptionnels, notamment l’astreinte imposée par l’ANRT, le contrôle fiscal d’IAM, la provision relative à l’affaire WANA et les dons au Fonds spécial de gestion des effets du séisme, le résultat net part du groupe global aurait tout de même progressé de 9,5%.
Au terme de l’exercice 2023, les sociétés cotées ont cumulé des revenus globaux en amélioration de 4,4% à 297,5 MMDH, selon BMCE Capital Global Research. Cette croissance est portée principalement par la bonne orientation du PNB des financières, enregistrant une hausse de 12,6% à 83 MMDH, couplée à une progression des primes émises brutes du secteur Assurances & Courtage de 2,7% à 23 MMDH et, dans une moindre mesure, par l’amélioration de l’activité commerciale des industries (+1,4% à 192 MMDH).
Les sociétés industrielles, de leur côté, ont connu un excellent démarrage durant la première moitié de 2023. Mais, la cadence a été ralentie à partir du 3e semestre. Les revenus ont ainsi clôturé l’année sur une hausse limitée à 1,4% pour atteindre 192 MMDH. Cette évolution en demi-teinte est explicable par des performances commerciales très disparates avec, d’une part, des valeurs ayant particulièrement bien performé au volet commercial à l’image de TGCC, Label’Vie et Akdital et, d’autre part, des sociétés dont les revenus ont été fortement impactés par des facteurs exogènes défavorables, comme TotalEnergies Marketing Maroc et Managem.
Managem, Lesieur et Taqa ont tiré le résultat opérationnel à la baisse
La performance opérationnelle de la cote casablancaise s’est appréciée de 14,4% à 72,6 MMDH, intégrant une amélioration de 18,5% du résultat brut d’exploitation des financières, à 43,8 MMDH, une augmentation de 12,2% du résultat technique des assurances à 2 MMDH et une hausse de 8,5% à 26,7 MMDH du résultat d’exploitation des industries.
Toutefois, BKGR précise que si l’on tient compte de la non-récurrence de l’astreinte imposée par l’ANRT à IAM (2,45 MMDH) comptabilisée one shot sur les comptes de 2022, le résultat d’exploitation des industries aurait progressé en 2023 de 8,5% à 26,7 MMDH. Retraitée de ladite astreinte, la performance opérationnelle de la côte industrielle ressort négative avec un REX agrégé en retrait de 1,4% à 26,7 MMDH à fin 2023.
Cette contre-performance est notamment imputable à l’important recul du REX de Managem (-49% à 1 MMDH) pâtissant d’un effet prix négatif suite à la baisse des cours des métaux de base et du recul de la contribution de l’activité Or à l’international, à la régression de la rentabilité opérationnelle de Lesieur Cristal de 84% à 74 MDH, en raison de la baisse des prix mise en œuvre par l’opérateur en 2023 pour maintenir ses parts de marché induisant une dégradation des marges, ainsi qu’au repli du REX de Taqa Morocco de 7% à 2,7 MMDH sous l’effet d’une indexation défavorable à l’indice API II, dans le cadre de sa refacturation à l’ONEE.
Toutefois, ce recul du résultat opérationnel a été, en partie, compensé par l’augmentation du REX de Lafarge Holcim Maroc de 10,5% à près de 3 MMDH, du bond du REX de SMI de plus de 7 fois, à 202 MDH, grâce en partie au double effet volume/prix positif avec une augmentation des volumes produits d’argent (+26%) et une appréciation du cours moyen d’argent de +7%.
Pour leur part, les financières affichent un RBE en croissance de 18,5% à 43,8 MMDH, profitant principalement de la hausse de 13% du PNB des banques cotées, ayant couvert l’alourdissement de 6,8% des charges générales d’exploitation.
Enfin, le résultat technique des compagnies d’assurances et de courtage s’est amélioré de 12,2% à 2 MMDH, grâce à l’appréciation des réalisations de Wafa Assurance et de Sanlam Maroc.
33 MMDH de bénéfices
Au final, la capacité bénéficiaire de la cote casablancaise ressort en bonification de 15,1% à 32,9 MMDH, sous l’effet combiné de l’appréciation de 21,3% du RNPG des financières à 15,6 MMDH et de la progression de +10,1% des profits dégagés par les industries à 15,6 MMH portés notamment par des éléments non courants.
Retraité des éléments exceptionnels, notamment l’astreinte imposée par l’ANRT, le contrôle fiscal d’IAM de 618 MDH comptabilisé en 2022, la provision de 345 MDH relative à l’affaire WANA et les dons au Fonds spécial de gestion des effets du séisme, le RNPG global aurait tout de même progressé de 9,5%.
Ainsi, la capacité bénéficiaire en 2023 fait ressortir une contribution positive du secteur bancaire, à hauteur de 42% et de 39% du secteur des télécoms. En revanche, la contribution négative provient à 46% des résultats des minières et de 23% du ralentissement du secteur des « Gaz ». Soulignons que 40 sociétés, représentant 80% de la capitalisation boursière totale, affichent en 2023 une capacité bénéficiaire en amélioration contre 28 compagnies en baisse.