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Retraites : la pérennité de la CIMR de nouveau confirmée
320 315 cotisants à fin 2015, en hausse de 1,5%, et 158 863 allocataires, en appréciation de 3,7%. La réserve de prévoyance s’élève à 40 milliards de DH, l’équivalent de 9,3 années de prestations. La caisse cible les jeunes actifs, notamment à travers le digital.

Malgré un contexte économique et financier peu favorable, la CIMR prouve encore une fois la résilience de son régime en affichant des résultats 2015 satisfaisants. Tout d’abord, la caisse a enregistré l’adhésion de 706 nouvelles entreprises, en hausse de 5% par rapport à 2014. Toutefois, ce chiffre est en baisse de 15% par rapport à 2013, année pendant laquelle 833 entreprises avaient intégré le régime. Une baisse expliquée par une conjoncture économique morose, selon Khalid Cheddadi, PDG de la CIMR. Ainsi, le nombre total des entreprises adhérentes s’est élevé à 6 388, en amélioration d’environ 9% par rapport à 2014. Le nombre des entreprises radiées s’est établi, lui, à 188 sociétés qui ne payaient plus leurs contributions depuis plusieurs années. Pour rappel, le nombre de sociétés radiées en 2014 s’est élevé à 770.
Dans ce sillage, le nombre total des actifs cotisants a augmenté de 1,5% pour atteindre 320 315. Nets des liquidations, les cotisants supplémentaires ont totalisé 4 720, en baisse par rapport aux années précédentes (-60% par rapport à 2014). M. Cheddadi affirme que cette progression de 1,5% est satisfaisante et confirme la pérennité du régime, sachant que l’hypothèse retenue pour l’élaboration du bilan actuariel se base sur une progression de 0,5% seulement.
Compte tenu de ces évolutions, les contributions globales des cotisants ont pointé à 6 milliards de DH, en croissance de 4% par rapport à 2014. En face, la caisse a traité 9 225 dossiers de liquidation qui correspondent à une pension annuelle de 202,7 MDH, en baisse de moins de 1%, avec une moyenne servie au titre de la pension principale de 27 882 DH annuellement. Il faut savoir que les allocataires qui optent pour une liquidation à travers l’option capital représentent plus de 80% de l’ensemble des liquidations. C’est ce qui explique, entre autres, le niveau relativement faible des pensions servies au titre des rentes viagères. En tout cas, ce sont 158 863 allocataires qui tirent profit d’une pension de retraite, en hausse de 3,7%. Ils ont perçu au titre de 2014 un peu plus de 3,6 milliards de DH. En face, le montant des pensions éteintes correspond à 68 MDH, soit l’équivalent de 2 785 extinctions, sachant que l’âge de décès se rallonge de plus en plus. De 75 ans en moyenne en 2011, il est passé à 75 ans et 9 mois en 2015.
Dans ces conditions, les produits techniques se sont dépréciés de 3,6%, à 6,7 milliards de DH au moment où les charges techniques se sont allégées de 4,7%, à 4,7 milliards de DH. Du coup, le résultat technique s’est soldé par une légère baisse de 1% pour se situer à 2,06 milliards de DH, soit un taux de couverture de 144%, perdant ainsi 2 points. Notons que le comportement du marché financier a été profitable à la caisse. Son résultat financier issu des placements a augmenté de 4,5% pour s’élever à plus de 2 milliards de DH. Il inclut une amélioration des produits de placement de 6,4%, à 2,7 milliards de DH, intégrant une hausse des revenus des valeurs mobilières (dividendes essentiellement) de 22%, à 700 MDH et une quasi-stagnation du profit réalisé sur les valeurs mobilières à 1,6 milliard de DH. Les charges de placement se sont certes alourdies de 12,6%, mais leur faible niveau (613 MDH) n’a pas affecté le résultat financier. Notons que dans le cadre de son étude d’allocation stratégique effectuée tous les 3 ans, la caisse ne prévoit pas d’investir davantage en bourse. La stratégie de placement devra plutôt se concentrer sur l’infrastructure et l’immobilier. Concernant ce dernier segment d’investissement, la CIMR compte intervenir dans des projets de développement immobilier ou dans l’immobilier locatif.
Au final, l’excédent d’exploitation a totalisé un montant de plus de 4 milliards de DH. Sachant que ce montant est dédié entièrement à la réserve de prévoyance, celle-ci s’est donc renforcée de 11,2% pour s’établir à plus de 40 milliards de DH. Ce qui représente 9,3 années de prestations sans interruption. Vu ces résultats, la caisse a fixé son taux de rendement servi en 2015 à 3,25%.
Notons enfin que 2015 a été une année dynamique pour la CIMR, marquée par la mise en œuvre de plusieurs projets s’inscrivant dans la stratégie d’amélioration de la qualité des services de la caisse au profit de ses clients. Ainsi, dans le cadre de sa stratégie de dématérialisation de ses services, la CIMR a entamé une nouvelle étape dans sa conquête du digital qui s’est traduite par une présence plus marquée sur les différents réseaux sociaux afin de s’approcher davantage de ses clients et s’ouvrir sur de nouveaux publics, notamment les jeunes actifs. De plus, dans le cadre de la stratégie nationale relative à «l’instauration de la confiance numérique», la CIMR a entrepris la mise en conformité de ses processus avec les dispositions de la loi 09-08 portant sur la protection des personnes physiques à l’égard des données à caractère personnel. Cette loi introduit un ensemble de dispositions légales visant la protection de l’identité, des droits et des libertés individuelles et collectives ainsi que la vie privée, contre toutes les atteintes susceptibles de les affecter par l’usage des moyens informatiques.
Cette année, la caisse est en train de gérer les changements statutaires induits par le projet de transformation de la CIMR en SMR en conformité avec les dispositions de la nouvelle loi portant sur la création de l’ACAPS (l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale). Notons dans ce sens que le seul impact de ce changement de statut est que le régime sera contrôlé par l’Etat via l’ACAPS mais n’induira aucun changement de fond.
