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Perspectives favorables pour les banques cotées en 2017

Les analystes recommandent de renforcer Attijariwafa bank et CIH bank dans les portefeuilles et de conserver la BCP et Crédit du Maroc. Transformation digitale, finance participative, expansion à l’international…, le secteur est en pleine mutation.

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Les analystes de BMCE Capital semblent optimistes quant à l’évolution des cours des groupes bancaires cotés en bourse. Fortes de plans stratégiques ambitieux axés notamment sur une poursuite du développement à l’international, une diversification des métiers et une gestion plus maîtrisée des risques, les valeurs bancaires devraient réaliser des résultats en croissance au titre de 2017.

Dans le détail, la société de bourse recommande de renforcer le titre Attijariwafa bank dans les portefeuilles. Elle le valorise à 443,20 DH, soit un potentiel de hausse de 5,2% par rapport à son cours du 15 mai. Rappelons qu’à l’issue de 2016, le groupe a réalisé de bonnes performances commerciales et opérationnelles, et ce, malgré un contexte de resserrement des marges d’intermédiation. Attijariwafa bank a, en effet, capitalisé sur le renforcement de la contribution de ses filiales à l’international, la baisse du coût du risque et l’élargissement de 12,4% de son réseau qui sert plus de 8,4 millions de clients. En 2017, le groupe entend poursuivre son plan stratégique 2016-2020 «Energies 2020» qui a comme objectif la consolidation de son leadership continental et l’accélération de l’optimisation de son modèle. Il compte s’appuyer notamment sur l’intégration de Barclays Bank dans son périmètre de consolidation, dont l’impact positif est de près de 450 MDH sur le RNPG, pour compenser la baisse de la contribution de Wafa Assurance. Au volet national, le groupe compte élargir sa présence sur tous les segments de services financiers notamment à travers l’obtention de l’agrément de banque participative. Sur le plan international, il entend poursuivre son déploiement en Afrique notamment à travers de nouvelles filiales au Tchad et au Rwanda. En tenant compte de ces éléments, les analystes tablent, à fin 2017, sur un PNB en hausse de 7%, à 21 milliards de DH et un RNPG en amélioration de 8%, à 5,1 milliards de DH.

Pour sa part, le titre BCP est à conserver selon les analystes qui lui réservent un cours cible de 269 DH (contre 271,50 DH le 15 mai). Le groupe Banque Populaire, leader en termes de collecte de dépôts, avec une part de marché de 26,8%, a affiché des réalisations conformes aux attentes en 2016, traduisant sa résilience face à la contraction des marges d’intermédiation qui a caractérisé le secteur l’année dernière. Dans ce contexte, la banque s’est lancée dans une politique de diversification de ses métiers et marchés, à travers le renforcement progressif de sa présence sur le continent via de nouvelles implantations. Elle s’est également lancée dans la microfinance via sa filiale Amifa qui opère en Côte d’Ivoire et au Mali et devrait inclure de nouveaux pays dans sa liste. Toujours à l’échelle internationale, le groupe ambitionne, dans le cadre de sa vision 2020, de s’implanter en Afrique de l’Est. Par ailleurs, en matière de coût du risque, la BCP devrait poursuivre sa politique prudente avec une potentielle détente au cours des deux prochains exercices. Compte tenu de ces paramètres qui ont conditionné les prévisions des analystes, la banque devrait boucler l’année 2017 sur un PNB de 16,1 milliards de DH (+3%) et un RNPG de 2,6 milliards de DH (+4%).

La même recommandation est réservée au titre Crédit du Maroc, dont le cours devrait atteindre une valeur cible de 513,20 DH (450 DH au 15 mai). Après des années difficiles, le groupe tente de redresser la barre en se focalisant principalement sur la restructuration de son réseau d’agences à travers la fermeture des entités non rentables et la réduction de son coût du risque en améliorant son processus de recouvrement. Le plan d’action à court terme devrait notamment porter sur l’ouverture d’une Direction régionale à Fès fin 2017-début 2018 et une banque privée en 2017. La banque entend également développer des solutions de financement corporate, sachant qu’elle a prolongé son plan stratégique CAP 2018 rebaptisé désormais CAP 2020, en lien avec le projet d’entreprise élaboré par le Crédit Agricole France. Toutefois, en l’absence de relais de croissance à l’international combinée à des perspectives de développement limitées, les réalisations de la banque devraient être orientées principalement par la gestion du risque. A fin 2017, le groupe devrait réaliser un PNB de 2,2 milliards de DH (+2,2%) et un RNPG de 333,8 MDH (-1,4%).

Enfin, toujours selon BMCE Capital, les actions CIH Bank sont à renforcer dans les portefeuilles, avec un cours qui devrait s’établir à 350,20 DH, soit un potentiel de hausse de 9%. Avec une part de marché de 3,1% en dépôts de la clientèle et de 4,4% en crédits à la clientèle au terme de l’année 2016, la banque affiche une capacité bénéficiaire en baisse malgré de bonnes réalisations commerciales, et ce, en raison d’un alourdissement de la charge de risque couplé à la non-récurrence d’une plus-value relative à la cession de quelques actifs hors exploitation en 2015.

Pour faire face à l’amenuisement de son potentiel de récupération sur les dossiers historiques conduisant à l’aggravation de son coût du risque, CIH Bank s’attelle à accélérer son processus de diversification sur le plan local faute de relais de croissance en Afrique. En effet, la banque s’attaque à de nouveaux marchés dans le cadre de son plan stratégique 2016-2020, visant la consolidation de ses fondamentaux économiques et financiers ainsi que l’accélération de sa stratégie digitale. Et ce, principalement via la diversification du Portfolio Produits (notamment la vente en ligne), profitant de ses avancées dans le digital qui constitue un moyen d’appel et permettant une économie de temps et de coût. Aussi, le groupe entend  consolider la Banque de l’Immobilier en maintenant sa part de marché sur le segment et développer la Banque d’Entreprise. Enfin, dans le cadre de la finance participative, la banque devrait démarrer son activité à travers sa filiale «Umnia Bank», avant la fin du 1er semestre 2017, via la création d’une dizaine d’agences dès la première année dans les principales villes du Royaume. Dans ces conditions, le groupe devrait réaliser un PNB de 1,9 milliard de DH (contre 1,8 milliard en 2016) et un RNPG en hausse à 476,7 MDH (434,5 milliards en 2016).

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