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Passage aux IFRS : un projet coûteux et de longue haleine

Une enveloppe de 40 MDH lui a été consacrée par le groupe Ona et autant par
Attijariwafa bank.
Le chantier implique toutes les directions de l’entreprise et peut durer jusqu’à 
deux ans.

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L’adoption des normes IFRS constitue pour une entreprise un projet lourd à  mener qui requiert un important investissement en temps et en moyens humains. En effet, le passage aux IFRS n’est pas un simple projet comptable. Il s’agit d’un chantier aux dimensions multiples (fonctionnelles, organisationnelles, stratégiques…) qui implique quasiment tous les départements de l’entreprise (direction générale, finances et contrôle de gestion, organisation et système d’information, communication…). Il se déroule généralement en trois phases.

La première est celle du diagnostic des normes et des systèmes. Il s’agit dans cette étape de former les équipes de travail, d’analyser les divergences de principes et de règles comptables existant entre le référentiel marocain et les IFRS et de diagnostiquer les systèmes d’information en vue de déterminer leur capacité à  répondre aux besoins des nouvelles normes et de définir les évolutions nécessaires.

La deuxième phase est celle de la préparation à  la mise en Å“uvre du projet. La direction générale de l’entreprise prend durant cette étape les décisions définitives en termes d’options et de règles IFRS à  retenir pour leur mise en place (choix des méthodes d’évaluation, de présentation…).

Enfin, la troisième phase est celle de la mise en Å“uvre du projet. Les équipes de travail procèdent au retraitement des états financiers, à  l’adaptation du système d’information, à  la mise en place d’un nouveau système de reporting financier et à  la production des comptes IFRS définitifs.

Le coût du projet peut descendre à  2 MDH pour une petite entreprise
La durée de réalisation du projet dépend de la taille de l’entreprise, de son organisation et système d’information et de la qualité de pilotage du chantier. Pour le groupe Ona, les travaux ont démarré en juillet 2005 pour prendre fin en septembre 2007, soit plus de deux ans. Pour Attijariwafa bank, le chantier a démarré en mai 2006 et a pris fin en août 2007, soit un an et quatre mois. Dans le cas d’une petite entreprise industrielle, les cabinets de conseil en IFRS affirment que le projet peut prendre de 6 à  12 mois pour la mise en place initiale et qu’il faut compter une année supplémentaire de stabilisation et d’adaptation des systèmes.

En ce qui concerne le pilotage d’un projet IFRS, la mise en place d’une structure de suivi et de travail est nécessaire. Des comités techniques, de pilotage et de coordination doivent en effet superviser les groupes de travail et assurer la communication et la formation à  côté des cabinets de conseil, indispensables.

Quant au coût, il est lui aussi tributaire de la taille de l’entreprise, de son organisation et d’autres éléments. Les groupes Ona et Attijariwafa bank ont consacré chacun une enveloppe de 40 MDH pour la conduite du projet et ce, hors coût des ressources humaines internes. Pour une société de petite taille, ce montant peut descendre à  2 MDH selon les spécialistes.