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Ona : un objectif de 40 milliards de DH de chiffre d’affaires en 2009

Le groupe affiche ses ambitions : consolider les métiers historiques, développer les relais de croissance en cohérence avec les capacités financières du groupe et progresser considérablement dans la finance et la distribution.
Onapar et Managem sinistrés en 2008.

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En septembre dernier, Mouatassim Belghazi, président du groupe Ona, annonçait du neuf : le lancement d’une étude pour affiner la stratégie du holding à moyen terme. Depuis, plus de 104 secteurs de l’économie marocaine auront été passés au crible. Il en est ressorti un portefeuille cible pour le holding avec des métiers à développer (finance, BTP et immobilier, distribution, agroalimentaire…), de nouveaux créneaux à investir (énergie, services aux collectivités…) et d’autres à potentiel limité. Actuellement, le holding s’emploie à se rappocher de ce portefeuille cible tout en sachant que sa stratégie de base est bousculée par la crise internationale. Cette donnée n’ayant pas été intégrée, à la base, à son analyse.
En attendant, le management boucle une année 2008 qui n’aura pas été sans nuage… même si les performances sont au rendez-vous. Le holding a fait progresser son chiffre d’affaires consolidé de 11,6% par rapport à 2007 en le portant à 36,6 milliards de DH. Cette croissance a été essentiellement tirée par la distribution, les télécoms et l’agroalimentaire. Pour nommer les bons élèves, il s’agit de Marjane dans la distribution. Avec un volume d’affaires de 7,5 milliards de DH, l’enseigne aura été le plus fort contributeur à la croissance du chiffre d’affaires consolidé. C’est que 2008 a vu se concrétiser le rapprochement entre Marjane et Acima, avec à la clé la mise en place d’un plan de synergie important, mais aussi le lancement d’Electroplanet, filiale de distribution de produits électroménagers.
S’agissant des télécoms, Wana campe à la 2e position en termes de participation à la  croissance de l’activité consolidée en ayant engrangé 858 MDH de volume d’affaires en plus par rapport à 2007. Pas étonnant quand on sait que le parc de clients «voix» de l’opérateur a progressé en 2008 de 109%, et que le parc internet a presque quadruplé sur la même période. Enfin, fermant la marche des meilleurs contributeurs à la croissance de l’activité du holding, Centrale Laitière se démarque de participations dans l’agroalimentaire qui affichent pourtant la grande forme. Le premier producteur national de produits laitiers cultive par ailleurs le goût du leadership. Il prépare le lancement d’une ferme pilote dans la région du Gharb ce mois même avec un objectif de 10 000 têtes à l’horizon 2012 pour la production de lait. Cette ferme sera la plus importante d’Afrique (voir article : Centrale Laitière ).

L’’endettement consolidé atteint 80% des fonds propres !
Immanquablement, ce dynamisme de l’activité profite à la performance opérationnelle du groupe. Celle-ci croît en effet de 22% avec un résultat d’exploitation courant consolidé qui s’établit à 1,6 milliard de DH. Il faut aussi dire que l’année dernière était marquée par le démarrage de Wana et la pression sur les prix chez Lesieur.
Croissance d’activité ne rime cependant pas toujours avec celle des bénéfices : le résultat net part du groupe (RNPG) marque une baisse significative par rapport à 2007 de 35,3%. Certes, cette contre-performance se justifie par la non-récurrence des plus-values engendrées par la cession d’Axa-Ona, La Monégasque Maroc et Amendis (hors plus-value la baisse du RNPG est contenue à 11,4%). Néanmoins, elle trouve son origine également dans le mauvais comportement de certaines filiales. Il s’agit notamment de la minière Managem et d’Onapar. La première a vu ses résultats se dégrader suite au repli du cours des métaux, à une parité de change défavorable en moyenne sur l’année et à la hausse des coûts opératoires. Quant à Onapar, elle pâtit du recul de l’immobilier dans un contexte de morosité du segment de luxe à Marrakech.
Fortement affectées en 2008, ces deux activités font en toute logique l’objet de toutes les attentions du management. Du côté des mines, l’objectif est d’optimiser les coûts et les performances et de réduire les investissements au strict minimum. Quant à l’immobilier c’est d’un rééquilibrage du portefeuille de projets en faveur de l’habitat intermédiaire dont il est question. Ona nourrit par ailleurs de grands espoirs s’agissant d’Onapar, puisqu’elle compte la propulser au rang de leader du secteur à l’horizon 2012-2013.
Autant d’ambitions pour les autres relais de croissance que sont les télécoms, l’énergie & environnement. S’agissant de la première activité, Ona s’apprête à lancer ses mobiles GSM sur le marché. La volonté affichée est d’adopter une position d’autant agressive sur le marché corporate et de continuer le développement de l’activité wholesale.
L’activité énergie & environnement devrait quant à elle connaître le lancement d’un grand projet de production électrique (éolien, solaire ou thermique).
Globalement, pour ce  qui est des relais de croissance, l’objectif est d’assurer leur développement en cohérence avec les capacités financières du groupe, autrement dit, en maintenant un endettement maîtrisé. Signalons à ce titre que ce dernier atteint aujourd’hui 15 milliards de DH, soit 80% des capitaux propres consolidés. «Un niveau raisonnable», estime Hassan Ouriagli, directeur général adjoint d’Ona SA.
Avec tout cela, Ona ne néglige pas ses métiers historiques. Il le faudra bien pour dépasser l’objectif de plus de 40 milliards de DH de chiffre d’affaires fixé pour 2009.