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Marché actions : ce qui attire (et ce qui freine) les investisseurs étrangers

BMCE Capital a lancé ce jeudi la 2e édition du Moroccan Equity Summit, réunissant plusieurs émetteurs et investisseurs. L’occasion de faire le point sur l’attractivité de la place casablancaise vis-à-vis des investisseurs étrangers.

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Le Moroccan Equity Summit est une rencontre réunissant investisseurs marocains et étrangers et des émetteurs locaux et de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine). Objectif: échanger et discuter des réalisations des sociétés cotées, de leurs perspectives de développement ainsi que des opportunités d’investissement. Une série de rendez-vous one-to-one est organisée dans le but est d’offrir toute l’information possible à ces investisseurs institutionnels pour bien étayer leurs choix de placement.

Durant deux jours, 27 émetteurs, dont 5 de la BRVM (bourse régionale des valeurs mobilières rassemblant huit pays de l’UEMOA: le Bénin, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo) devront rencontrer 40 investisseurs dont une dizaine venant, entre autres, de l’Afrique du Sud, de Londres et de Dubaï. Pour rappel, la première édition, qui a été tenue sous format virtuel, avait réuni une vingtaine d’investisseurs et une trentaine d’émetteurs, aboutissant ainsi à plus de 60 réunions.

La liquidité, éternel talon d’Achille

De manière globale, «les étrangers perçoivent le Maroc comme un pays qui n’est pas important en matière de flux, mais plutôt en terme de position stratégique. D’ailleurs, 25% de la capitalisation sont détenus par des étrangers à travers des participations stratégiques», a expliqué Hicham Saadani, directeur général adjoint de BMCE Capital Global Research. Par conséquent, ces investisseurs privilégient davantage les marchés émergents (Emerging Markets), avec davantage de liquidité et de profondeur. Le Maroc, placé dans les marchés frontières (Frontier Markets) est arbitré avec le Vietnam, l’Argentine, le Chili…

Toutefois, a tenu à préciser Saadani, «la stabilité économique du pays, avec des taux de croissance réguliers et absence de volatilité représentes des facteurs nettement rassurants pour les investisseurs étrangers qui cherchent un placement à long terme».

Abondant dans le même sens, Majd Guebbas, directeur général de BMCE Capital Bourse a mis en avant un autre atout du marché marocain: «la stabilité de la monnaie nationale est l’un des éléments essentiels pris en compte pour investir tel ou tel marché. Et le Maroc a une grande longueur d’avance sur les pays comparables». Et d’ajouter: «quand bien même un pays enregistre des performances de 20% annuellement, il peut être négligé si sa monnaie se déprécie de 30% par exemple».

Cependant, même si cette stabilité est incontestable, le problème majeur qui reste à résoudre est la liquidité. «Il est vrai qu’au-delà des fondamentaux économiques, les investisseurs prêtent attention à la liquidité, avant même les niveaux de valorisation des sociétés cotées», reconnait Guebbas. Et c’est l’une des variables qu’il faut développer au niveau du marché actions. Des initiatives sont bien présentes, comme le programme Elite, mais sans grands résultats, si ce n’est Disty Technologies qui a rejoint la cote suite à ce programme.

Il faut dire que les émetteurs ne jouent pas le jeu d’animation du marché. Ce sont seulement cinq sociétés qui procèdent de manière assez fréquente à des programmes de rachat de titres dont Maroc Telecom, TGCC et BCP. Si tout le monde s’y met, et si l’on ajoute la mise en place du prêt-emprunt de titres et du marché des produits dérivés, la bourse de Casablanca pourrait devenir l’une des plus liquides de son périmètre.

Au-delà de ces problèmes intrinsèques au marché marocain, les investisseurs croient fort en son potentiel. En plus des grosses capitalisations et des sociétés résilientes, comme celles du secteur bancaire et de l’agroalimentaire, «ils cherchent les success stories, comme c’est le cas de HPS, TGCC, LabelVie, ou encore Sothema», a conclu le DG de BMCE Capital Bourse.