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Les start-up toujours en mal de financement
Six actions à mettre en œuvre, entre autres, la création d’une instance nationale pour le capital amorçage, une vision commune pour la promotion de l’innovation et l’adaptation du système juridique et fiscal à la start-up. Le marché local est encore restreint pour les start-up.
En collaboration avec la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), l’Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), a présenté, jeudi 13 décembre, à Casablanca, des recommandations et un plan d’action relatif à une étude effectuée réalisée par le Cabinet Grant Thornton sur le financement de la start-up innovante au Maroc, qui a consisté à dresser un état des lieux du capital amorçage et risque au Maroc, enrichie d’un benchmark international dans des pays comparables (Chili, Egypte, Tunisie, Kenya, Malaisie, Rwanda et Turquie).
Les intervenants ont d’abord rappelé que le diagnostic visait, entre autres, l’élaboration de propositions d’actions ainsi qu’une feuille de route sur un horizon moyen-long terme (2019 à 2021) pour le développement de l’écosystème des start-up au Maroc. L’étude a ainsi abouti à 39 constats, répartis en 6 volets : juridique, fiscal, financement, culture, support, capital humain et marché.
Des dysfonctionnements ont été identifiés, notamment en termes de lourdeur et de complexité des démarches administratives et des procédures judiciaires, l’absence d’instruments financiers en phase avec les besoins des entrepreneurs et investisseurs, le faible soutien financier public aux structures d’accompagnement. Et le manque d’incitations fiscales pour les investissements en recherche et développement. D’autres “failles” ont également été constatées: le dynamisme des Business Angels est jugé trop faible, des programmes et orientations scolaires qui demeurent non adaptés aux enjeux et métiers d’avenir, en plus d’un marché local (corporate) réduit pour les start-up.
L’innovation et l’entrepreneuriat restent les moteurs du changement
A la lumière de ces éléments, l’étude a relevé six actions prioritaires pour la mise en place d’un écosystème «solide et attrayant», à savoir la création d’une instance nationale publique-privée pour le capital amorçage, l’élaboration d’une vision commune pour la promotion de l’innovation et l’adaptation du système juridique et fiscal à la start-up, au fondateur et aux investisseurs.
La feuille de route préconise également la mise en place de mesures de financement efficaces pour entrepreneurs et start-up, le renforcement des capacités d’accompagnement de l’écosystème et l’ouverture des marchés publics et stratégique aux start-up.
Les intervenants lors cette rencontre, à laquelle ont pris part également des responsables du cabinet Grant Thornton ainsi que des diplomates étrangers, ont été unanimes à souligner que l’accompagnement des projets d’amorçage et des entreprises innovantes au Maroc est confronté à des contraintes de financement inadaptées aux spécificités et aux besoins de la start-up.
Les modèles classiques dans les secteurs de l’infrastructure, la logistique, l’immobilier, le textile, l’agroalimentaire, les services ne créent plus suffisamment de croissance et d’emplois, ont-ils observé, soulignant que pour sortir de cette «situation porteuse de risques» pour l’avenir de l’économie nationale, tous les spécialistes affirment que l’innovation et l’entrepreneuriat sont les moteurs d’une dynamique du changement.
Ces moteurs ont toutefois besoin d’un environnement propice tant au niveau de la gouvernance publique que du cadre règlementaire et fiscal, du système de financement et de l’écosystème scientifique, technique, éducatif et d’accompagnement.