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Les sociétés introduites en Bourse en 2007 n’ont pas déçu

Elles ont réalisé un bénéfice net agrégé supérieur de 17% aux prévisions des business-plans.
Atlanta, Stokvis, Matel, Salafin et Promopharm ont largement dépassé les attentes.
Microdata et Timar ont fait moins que prévu, alors que la CGI, la Snep et M2M affichent des réalisations en demi-teinte.

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Les sociétés introduites en Bourse en 2007 ont tenu leurs promesses. Non seulement elles ont réalisé des résultats en hausse par rapport à 2006, mais, dans l’ensemble, elles ont dépassé les prévisions annoncées au grand public lors de leurs offres publiques de vente, prévisions qui servent, il faut le rappeler, à la fixation du prix de vente initial des actions. Les dix sociétés réunies ont en effet réalisé un chiffre d’affaires de 7,26 milliards de DH, supérieur de 0,68% aux attentes. Leur résultat d’exploitation agrégé s’est élevé, lui, à 1,57 milliard de DH, soit 12% de plus que les prévisions. Quant au résultat net global, il a dépassé de près de 17% les business-plans d’introduction en Bourse, s’établissant à 1,18 milliard de DH contre seulement 1 milliard prévu.

Cela dit, si les résultats 2007 de ces sociétés sont globalement supérieurs aux attentes, pris individuellement, ils présentent de grandes disparités. Certaines nouvelles recrues de la cote ont en effet sous-performé leurs plans d’affaires, que ce soit au niveau de l’activité ou de la rentabilité, alors que d’autres ont confirmé leur bonne santé. Commençons par celles qui ont dépassé les prévisions.

Atlanta est l’une des sociétés qui a largement honoré ses engagements. Elle a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de plus de 2 milliards de DH, en hausse de 11,4% par rapport à 2006 et supérieur de 4,17% aux attentes. La compagnie a tiré cette croissance du bon comportement de la branche Non Vie dont les primes ont augmenté de 13,3% contre seulement 11,4% pour l’ensemble du secteur des assurances. Son résultat technique consolidé a atteint, lui, plus de 770 MDH, marquant une forte progression de 46% par rapport à 2006, et dépassant de 22% son résultat prévisionnel.

Cette performance a été enregistrée grâce à une bonne maîtrise de la sinistralité et des charges d’exploitation ainsi qu’à des produits des placements financiers en expansion de 22%. Ce qui a permis, in fine, d’avoir un résultat net part du groupe en hausse de 57,4%, à 534 MDH, soit 27% de plus que le bénéfice budgété.

Le bénéfice de Stokvis a dépassé les prévisions de 30%
Stokvis a également surperformé son business-plan à tous les niveaux du compte de résultats. Avec un chiffre d’affaires en progression de 20,3%, à 565 MDH, grâce à l’accroissement des ventes des engins agricoles et de travaux publics, elle a pu dépasser son volume d’activité prévisionnel de 2,7%. Sur le plan opérationnel, la société a presque doublé son résultat d’exploitation budgété, le dépassant de 80%, à 45,7 MDH. Une performance enregistrée grâce à une excellente maîtrise des charges d’exploitation qui n’ont évolué que de 15% par rapport à 2006.

Cet écart important entre les réalisations et les prévisions aurait pu être maintenu au niveau de la rentabilité s’il n’y avait eu l’aggravation des charges d’intérêts et la non-récurrence de certains revenus qui ont limité la progression du résultat net à 49% pour atteindre 30,1 MDH, soit 30% de plus que les prévisions.

S’agissant des sociétés informatiques, Matel PC Market s’est démarquée de ses consœurs introduites en 2007 en enregistrant une croissance plus importante que prévu. Son volume d’affaires consolidé s’est en effet établi à 909 MDH, dépassant de 14,4% les chiffres de son business-plan. Son résultat opérationnel a pour sa part crû de 21% par rapport à 2006, à 51,6 MDH, soit un niveau supérieur de 16,5% aux attentes. Quant au résultat net, il a pu dépasser les prévisions de 7,14%, à 28,5 MDH, malgré la chute de ses revenus non courant.

Pour ce qui est des sociétés de financement, Salafin n’a pas déçu ses nouveaux actionnaires en engrangeant des produits d’exploitation bancaires supérieurs de 5,62% par rapport au plan d’affaires d’introduction en Bourse, à 1,17 milliard de DH. Malgré la perte de vitesse du segment de la LOA, la filiale du groupe BMCE a augmenté ses revenus grâce au crédit classique. Ce qui n’a pas manqué, avec un coefficient d’exploitation et un coût du risque en baisse, de booster le résultat net de l’établissement de 39% par rapport à 2006, à 84,4 MDH, soit 2 MDH de plus que les prévisions (+2,30%).
Enfin, en ce qui concerne Promopharm, le chiffre d’affaires réalisé en 2007 est en ligne avec le business-plan, à 334 MDH. Mais grâce à une bonne maîtrise des charges opérationnelles, la société a pu dépasser de 5,1% son résultat d’exploitation prévisionnel, à 72,3 MDH, et de 11,6% son bénéfice net budgété, à 52,7 MDH.

Activité moins importante que prévu pour la CGI
Parmi les sociétés qui affichent des réalisations mitigées, la CGI figure en première place avec un chiffre d’affaires consolidé inférieur de 22,5% aux prévisions, à 927 MDH. Ce volume d’activité moins important que prévu s’explique par la lenteur de la procédure d’obtention des permis d’habiter pour certains projets. Néanmoins, la compagnie immobilière s’est rattrapée au niveau opérationnel grâce à une meilleure rentabilité des programmes achevés (marge brute de 37,6% contre 27,1% en 2006).

Son résultat d’exploitation consolidé a en effet atteint 262 MDH, soit 0,4% de plus que les attentes. Et, suite à la performance des filiales mises en équivalence, notamment Immolog, ainsi qu’à des reprises sur provisions en hausse, le résultat net part du groupe de la CGI a pu s’inscrire à un niveau supérieur de 19,8% au business-plan, à 275 MDH. Notons par ailleurs que les investissements hors foncier de la filiale de la CDG en 2007 constituent seulement la moitié du programme prévu dans son plan d’affaires en raison, cette fois-ci également, de la lenteur de la procédure d’obtention des autorisations de construire pour certains projets.
Pour ce qui est de la Snep, malgré un chiffre d’affaires dépassant de 4% les prévisions suite à l’accroissement de la demande domestique de PVC, à 947 MDH, et un résultat d’exploitation supérieur de 1,4% aux attentes grâce à une bonne maîtrise des charges d’exploitation, à 120 MDH, le résultat net reste inférieur de 2,7% au chiffre budgété, à 118 MDH, en raison d’une baisse plus importante que prévu du résultat financier et de revenus non récurrents qui n’ont pas atteint les objectifs fixés.
Aggravation
des charges opérationnelles
pour Microdata
M2M, elle, a enregistré un léger retard au niveau de son activité avec un chiffre d’affaires de 92,6 MDH, soit 0,64% de moins que prévu. Ses agrégats opérationnels et financiers ont toutefois été améliorés grâce à une rationalisation des charges, avec un résultat d’exploitation supérieur de 8,6% aux prévisions, à 47,7 MDH, et un résultat net dépassant de 9,8% le business-plan, à 34,7 MDH.
Au final, deux sociétés introduites en 2007 n’ont pas respecté leurs engagements sur le plan de l’activité normale. Il s’agit de Microdata et Timar.

La première a réalisé un chiffre d’affaires de 200 MDH, un niveau légèrement plus bas que prévu et ce, malgré l’accroissement de son activité sur le segment des grands comptes publics et privés. Son résultat d’exploitation est pour sa part inférieur de 26% au business-plan, à 25,1 MDH, en raison de l’aggravation de plus de 23% des charges opérationnelles qui ont atteint près de 175 MDH. Ceci n’a pas manqué d’affecter le résultat net de la société qui s’est limité à 17,1 MDH, soit 22,6% de moins que prévu et ce, malgré l’amélioration des résultats financiers et non courants. Notons que Microdata a lancé son offre publique de vente au cours de décembre 2007, ce qui signifie que les chiffres de l’année étaient pratiquement connus de son management.

Quant à Timar, malgré un chiffre d’affaires en expansion (+9,4% par rapport aux prévisions) en raison du bon comportement des activités «commissionnaire et consignataire de transport et de transit» et «traction internationale», le résultat d’exploitation est ressorti en baisse de 23%, à 6,1 MDH (contre 6,8 MDH prévus) suite à l’augmentation des charges opérationnelles et à la réalisation, en 2007, de la logistique de projets de moindre envergure qu’en 2006. Ce qui n’a pas manqué d’impacter le résultat net de la société qui s’est établi à 3,1 MDH, contre un bénéfice budgété de 3,8 MDH.