Argent
Les particuliers ne réalisent plus que 22% des transactions à la Bourse de Casa
Ils ont drainé à fin septembre 2009 un volume de 11,8 milliards de DH sur un total de 54 milliards.
Les institutionnels marocains réalisent plus du tiers des transactions et les OPCVM près de 20%, alors qu’ils n’étaient qu’à 11,8% en 2007.

La Bourse de Casablanca s’achemine vraisemblablement vers une deuxième année de baisse. Après avoir clôturé 2008 avec une contre-performance de -13,8%, le Masi, indice de toutes les valeurs cotées, affiche au 7 décembre 2009 un repli de plus de 8%. Outre l’effet sur les cours et la valorisation des entreprises de la cote, cette tendance a engendré une baisse importante au niveau des transactions réalisées sur le marché central de la Bourse. Une baisse d’autant plus marquée pour certaines catégories d’investisseurs que leur poids dans le volume global a considérablement reculé.
C’est le cas en particulier des personnes physiques marocaines. En effet, durant l’année 2007, période au cours de laquelle le marché casablancais avait progressé de plus de 30% et réalisé une dizaine d’introductions en Bourse, la part des particuliers dans les transactions du marché central dépassait les 34%, avec un volume de 72,7 milliards de DH sur un total de 212,7 milliards. Mais en 2008, année de déclenchement de la crise, cette part est descendue à 25,2%, les opérations des particuliers n’ayant atteint que 40 milliards de DH sur un volume global de 159 milliards. La même tendance s’est poursuivie cette année puisqu’à fin septembre 2009 (dernières statistiques disponibles auprès du Conseil déontologique des valeurs mobilières), le poids des personnes physiques dans le volume du marché central n’est que de 21,8%, soit 11,8 milliards de DH de transactions sur un total de 54 milliards.
En plus de cette baisse du volume et du poids des particuliers, les transactions de ces investisseurs étaient plus orientées à la vente qu’à l’achat. Ainsi, sur les 40 milliards réalisés par cette catégorie en 2008, 21,5 milliards concernaient des ordres de vente contre 18,5 milliards pour les ordres d’achat. Et sur les 11,8 milliards de DH générés à fin septembre 2009, 6,2 milliards étaient orientés à la vente contre 5,6 milliards à l’achat. Ceci alors qu’en 2007 les transactions à l’achat des particuliers étaient légèrement supérieures aux ventes, avec un volume de 36,4 milliards de DH.
Ces chiffres démontrent clairement que dans le climat actuel de baisse des cours et d’incertitude à la Bourse de Casablanca, les personnes physiques se désengagent massivement du marché et celles qui réalisent toujours des transactions le font plus dans un sens vendeur. Les opérations drainées par le réseau bancaire confirment d’ailleurs ce constat. Leur part dans le volume global est en effet passée de 7,5% en 2007 (15,8 milliards de DH) à 2,66% seulement cette année, soit 1,4 milliard dont les deux tiers portant sur des ordres de vente.
Cela dit, pour d’autres catégories d’investisseurs, même si les volumes sont en baisse, les poids se maintiennent ou au contraire s’affichent en hausse. C’est le cas notamment des personnes morales marocaines, autrement dit les institutionnels, dont la part dans le volume global du marché central ressort à 35,14% à fin septembre 2009. Cette part était de 36,6% en 2008 et de 25,8% seulement en 2007. Et c’est cette catégorie d’investisseurs qui se porte acheteuse des titres vendus par les particuliers, puisque sur les 19 milliards de DH de volume qu’elle a réalisé au 30 septembre de cette année, 10 milliards concernent des ordres d’achat.
Le poids des Organismes de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM) dans le volume du marché a également pris de l’importance. Il ressort au terme des trois premiers trimestres de 2009 à 20,33%, contre 14% en 2008 et seulement 11,8% en 2007. Ceci indique que dans ce contexte boursier difficile, plusieurs investisseurs préfèrent passer par la gestion déléguée au lieu d’agir directement sur le marché.
Enfin, et contrairement à ce que l’on pensait, les institutionnels étrangers continuent d’agir avec force à la Bourse de Casablanca. Ils ont drainé un volume de 8,9 milliards de DH à fin septembre, soit 16,6% du total des transactions, et ce, dans un sens plutôt acheteur. Notons que la part de ces étrangers était de 12,9% en 2008 et de 7,5% seulement en 2007.
