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Les emprunts obligataires ont la cote : six opérations en un seul semestre

Les émissions d’obligations opérées depuis le début de l’année portent sur plus de 5 milliards de DH.
Immobilier, services publics, industrie…, ce type de financement ne séduit plus les établissements financiers uniquement.
Les taux d’intérêt proposés aux investisseurs vont jusqu’à  5,62%.

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Les emprunts obligataires continuent de susciter l’intérêt des émetteurs et des investisseurs. Après une année 2009 riche en émissions d’obligations (8 opérations portant sur près de 9 milliards de DH), le premier semestre de cette année a concentré six levées portant sur plus de 5 milliards de DH. La dernière en date est celle de Maghreb Oxygène qui, pour rembourser son ancien emprunt de 2005 et financer une partie de son programme d’investissement qui s’élève à 70 MDH, a lancé début juillet une émission d’obligations sur 5 ans pour un montant de 100 MDH. C’est dire que, contrairement aux deux dernières années où ce type d’opérations n’était initié que par les organismes financiers, notamment les banques, le financement par les obligations attire de plus en plus de sociétés industrielles.
En effet, juste avant l’annonce de l’opération de Maghreb Oxygène, Afriquia Gaz a lancé fin juin dernier un emprunt obligataire de 600 MDH. Portant sur une maturité de 5 ans, il vise lui aussi à rembourser un ancien emprunt de la société et à financer une partie de son programme d’investissement qui dépasse les 900 MDH.
Le secteur de l’énergie n’est pas le seul à recourir aux obbligations pour se financer (la Samir a émis un emprunt en décembre 2009). La nouveauté de 2010 est que les sociétés immobilières commencent elles aussi à émettre des obligations. Alliances développement immobilier a été la première à franchir le pas en lançant en février un emprunt d’un milliard de DH. Malgré la conjoncture difficile par laquelle passe le secteur de la construction depuis plus de deux ans et la méfiance des investisseurs dans un contexte de resserrement des liquidités, la société a pu séduire le marché et a vu son opération sursouscrite 1,6 fois. Et pour sa première sortie sur le marché de la dette, Alliances n’a pas versé dans la simplicité. Son emprunt portait à la fois sur des obligations simples et des obligations convertibles en actions, des titres qui restent assez rares sur la place marocaine.

Addoha compte lancer un emprunt obligataire de 2 milliards de DH

Après Alliances, ce sera au tour d’Addoha de s’initier aux émissions obligataires. Le groupe compte en effet lever au cours de ce mois de juillet un emprunt de 2 milliards de DH qui, ajouté à une augmentation de capital de 3 milliards de DH qui sera initiée par appel au marché boursier, servira à financer son programme de construction de logements sociaux.
L’Office national des chemins de fer (ONCF), établissement historiquement initié au financement obligataire, n’a pas failli à son habitude cette année. Il était le premier à ouvrir le bal des émissions d’obligations en 2010 en lançant en janvier une opération d’un milliard de DH sur une maturité de 15 ans. Bénéficiant de la garantie de l’Etat, l’office n’a eu aucun mal à rassembler ces fonds destinés à financer le surcoût d’investissement lié à la desserte ferroviaire du port Tanger Med et à celle de Taourirt-Nador.
Lydec a elle aussi fini par recourir au marché de la dette pour financer son programme d’investissement 2010-2013 portant sur 2,5 milliards de DH. Elle vient en effet de clôturer les souscriptions à son emprunt qui porte sur un montant de 1,2 milliard de DH et sur une maturité de 15 ans.
Il y a enfin Attijariwafa bank qui, comme chaque année ces derniers temps, a émis des obligations subordonnées (assimilées à des fonds propres). Lancé le mois dernier, pour un montant global de 1,2 milliard de DH, l’emprunt servira au financement des projets de développement à l’international de la banque, sans altérer ses fonds propres réglementaires.
Pout tous ces emprunts, la demande des investisseurs était au rendez-vous. D’une part, les taux d’intérêt proposés sont intéressants. Les plus élevés vont jusqu’à 5,62%, avec des primes de risque pouvant atteindre les 150 points de base. D’autre part, le marché actions, principale alternative aux titres de créances, n’a connu aucune injection de papier neuf depuis deux ans. Il faut rappeler que hormis la prochaine introduction en Bourse de la société tunisienne Ennakl, aucune opération n’a jusqu’à ce jour été annoncée.