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Les cimenteries cotées en bourse ne séduisent toujours pas les analystes
Stabilité attendue des prix de vente du ciment suite à la baisse du coût du petcocke. A fin 2015, la consommation devrait ressortir en stagnation, à 14 millions de tonnes. Les analystes de CFG recommandent de vendre Holcim et Lafarge et de conserver Ciments du Maroc.

CFG Group demeure assez sceptique quant à l’évolution du secteur cimentier coté en bourse, malgré une relative amélioration de la conjoncture. Après une baisse de 5,5% en 2014, la consommation nationale de ciment devrait ressortir en stagnation à la fin de cette année, à 14 millions de tonnes. Une stabilisation qui résulterait de l’orientation positive de la conjoncture économique marocaine ainsi que de la tenue des élections communales en septembre prochain, qui s’accompagnent généralement d’un dynamisme dans l’octroi des autorisations de construire. Les analystes prévoient aussi une relative stabilité des prix de vente à l’horizon 2016, en raison de la poursuite de la baisse du prix du coke de pétrole, principal poste de coût dans l’industrie du ciment. Ce qui devrait exercer moins de pression sur les marges opérationnelles des industriels.
D’autant que la persistance d’un important surplus de production (6,2 millions de tonnes en 2014) rend risquée toute augmentation de prix par l’un des opérateurs.
A plus long terme, la société de bourse envisage une croissance des ventes de 4% par an jusqu’à l’arrivée du marché à sa phase de maturité en 2013, avec une production de 19 millions de tonnes, soit 500 kg/habitant contre 421 kgs actuellement. Notons que le secteur montre déjà des signes de début de maturité mais il reste porté, entre autres, par le déficit en logements estimé à 600 000 unités, et par le faible taux d’urbanisation.
Dans ces conditions, les analystes de CFG Group recommandent de vendre Lafarge et Holcim. Ils les valorisent respectivement à 1 560 DH et 1 980 DH, soit un potentiel de baisse de 18,7% et 16,2% par rapport aux cours du 10 mars. Ils estiment que la performance enregistrée par les cours des titres sur les 12 derniers mois (52% et 58% dans l’ordre) n’est pas totalement justifiable, surtout que les synergies qui seront générées par la fusion des deux opérateurs seront moins évidentes à apprécier comme c’est le cas des maisons mères, et ce, au-delà de l’optimisation des frais logistiques. En cause, l’absence d’unités obsolètes potentiellement cessibles et l’absence de synergies liées aux frais financiers puisqu’elles sont endettées à des conditions favorables. De plus, il n’existe pas de marge d’optimisation concernant les usines des deux cimentiers, dont l’efficience atteint déjà les meilleurs standards internationaux. Par ailleurs, les analystes écartent une éventuelle distribution de dividende exceptionnel significatif par le nouveau mastodonte.
Le titre Ciments du Maroc, lui, est recommandé à conserver, pour un objectif de cours de 1 000 DH, soit une baisse potentielle de 15,3%. Cette valorisation tient compte d’une surévaluation du titre sur le marché par des investisseurs qui se sont rués sur la valeur ainsi que sur ses concurrentes, anticipant un rendement de dividende en augmentation.
