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Le titre pénalisé par le détachement du dividende et des rumeurs négatives

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Mais quelle mouche a piqué le titre Maroc Telecom ? Evoluant sereinement jusqu’à la mi-mai, l’action de l’opérateur télécoms historique a dégringolé au-delà. Tant et si bien qu’elle a signé la pire performance de la cote en mai (à l’exception de l’outsider Zellidja) en régressant de près de 13%. Du 12 mai au 1er juin, la valeur marque une baisse de 10,5%, passant d’un cours de 163,1 à 146 DH.
La raison de cette débâcle ? Elle est d’abord technique. En effet, elle procède du détachement du dividende de la valeur au titre de l’exercice 2008. Pour rappel, celui-ci s’élève à 11 DH par action. Les dividendes distribués n’ont donc pas été réinvestis dans la valeur, d’où sa chute. Mais cela n’explique pas tout. Car un deuxième événement est venu accentuer la baisse. Il s’agit d’une rumeur qui a circulé vendredi 28 mai sur le marché. Elle faisait état de l’abaissement de la pondération du titre IAM dans le Morgan Stanley Composed Index (MSCI) pour l’Afrique du Nord, un indice scruté de près par les OPCVM marocains. «Cette rumeur a attribué au titre IAM des perspectives de croissance négatives, ce qui n’a pas manqué de nuire à son cours», relate un analyste. Néanmoins, en l’absence d’une confirmation par une source fiable, l’action s’est réorientée à la hausse en tout début de semaine. Ce n’est après tout que justice rendue à une valeur «à détenir, incontestablement, en fonds de portefeuille», selon les analystes d’Attijari Intermédiation.
Ceux-ci fixent un cours objectif de 163 DH à IAM, ce qui fait ressortir une décote de 11,6%  sur la base du cours de 146 DH observé le 1er juin 2009. Les analystes justifient cette valorisation par force d’arguments. Selon leurs anticipations, en dépit de l’intensification de la conccurence, Maroc Telecom devrait maintenir son leadership sur le segment du mobile grâce notamment à son approche marketing agressive et à ses infrastructures développées lui assurant une couverture de l’ensemble du territoire. Par ailleurs, la baisse des tarifs devrait avoir à terme un impact neutre sur les revenus de l’opérateur étant donné que la consommation des minutes au Maroc est amenée à croître rapidement sur les prochaines années pour se situer à des niveaux similaires aux pays du Maghreb Arabe (100 min contre 52 min actuellement pour le Maroc). Tout cela est conforté par la politique claire et stable de distribution des dividendes qui consiste à adopter un taux de pay-out de 100%. Selon les pronostics de la société de Bourse, ce taux devrait être maintenu grâce à la capacité du groupe à générer du cash. D’autant plus que ses investissements sont amenés à se stabiliser, voire baisser, dans la mesure où la majeure partie a déjà été réalisée. Dans ce contexte, Maroc Telecom devrait améliorer significativement ses cash-flow et, par conséquent, son résultat. Celui-ci devrait d’ailleurs croître de 4% en 2009, à près de 10 milliards de DH.