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Lancer un site d’e-commerce : on peut récupérer sa mise en 2 ans !

Avec une mise de départ de 200 000 DH, l’affaire peut rapporter plus de 100 000 DH nets d’impôts par an. Les marges sur articles vendus démarrent à  20% et le règlement peut se faire en ligne ou à  la livraison. Il faut compter environ 2 mois pour mettre en place un site web et activer le paiement en ligne.

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e commerce maroc 2012 09 12

Les sites d’e-commerce se développent rapidement depuis quelques années. Marocshopping.ma, hmizate.ma, Grandchoix.com, zaz-avenue.com, … On dénombre au niveau de Maroc Telecommerce une centaine de sites web tout type de produits vendus ou de services offerts. Certes, ceux qui ont le plus la cote ont trait aux voyages, au paiement des factures et à la restauration. Selon une étude effectuée par le cabinet LMS CSA auprès d’un échantillon de 1 265 personnes, 56% des achats en ligne concernent la catégorie «voyage, transport aérien, hôtel et tourisme». Néanmoins, l’achat en ligne des produits n’est pas moins développé. A titre d’exemple, 33% des personnes sondées recourent à internet pour faire des achats de matériels et logiciels informatiques, et 30% pour les vêtements, les chaussures et les bijoux.

C’est dire que les habitudes des citoyens commencent à changer. Le manque de temps, l’éloignement ou la rareté de certains produits poussent les intéressés à faire appel aux marchands électroniques pour se procurer le bien désiré. D’où l’évolution exponentielle de ce type de commerce. Il faut dire aussi qu’il s’agit d’un business qui ne demande pas un budget d’investissement énorme mais qui permet en même temps d’assurer un retour sur investissement en moins de deux années d’activité, comme l’assurent plusieurs patrons de sites d’e-commerce au Maroc. Le corollaire est d’innover, de miser en communication, d’apporter des produits adaptés aux besoins et de jouer sur les prix de sorte à attirer le client tout en s’assurant une marge confortable.

Par exemple, pour un site de commerce électronique ayant nécessité un investissement de 200 000 DH (développement du site, matériel informatique, publicité…), le retour sur investissement est atteint au bout de la deuxième année, sachant que le chiffre d’affaires peut atteindre près de 500 000 DH par an pour des charges récurrentes ne dépassant pas les 350 000 DH (voir tableau en page suivante).
Dans ce détail, combien coûte la création d’un site électronique marchand ? Quelles sont les étapes à suivre et quel niveau d’activité et de rentabilité peut-on espérer ?
Une personne souhaitant créer un site de commerce  électronique doit passer par certaines étapes dont le développement de la plateforme web, l’acquisition d’un nom de domaine, l’hébergement du site et l’intégration du paiement en ligne.
D’abord, trouver une idée de e-commerce qui séduira la clientèle et permettra de se faire une place dans un secteur concurrentiel est la première mission à mener, suite à laquelle il faut constituer sa société. Ceci engendre un coût relatif aux démarches administratives, à l’aménagement des bureaux le cas échéant et à l’acquisition du matériel de bureau et informatique.

Débute ensuite la phase de la création du site web. Avant de le mettre en ligne et d’y intégrer les produits ou les services, le promoteur doit faire appel à un développeur pour lui créer son site. Pour ce faire, nombreux sont ceux qui préfèrent solliciter des freelances qui peuvent le faire à moindre coût. Autrement dit, un free-lance télécharge un site pré-établi coûtant entre 10 000 et 60 000 DH et le modifie selon les besoins et les goûts du propriétaire, contrairement aux sociétés de développement web qui, certes, offrent une prestation de qualité et créent des sites plus sophistiqués, mais facturent la prestation jusqu’à 10 fois plus cher. Le coût du service peut en effet atteindre 300 000 DH.
Notons que cette étape nécessite en moyenne un mois de travaux. Ensuite, il faut choisir un nom de domaine. Si le commerçant opte pour le «.ma», il aura à payer 200 DH contre 100 DH pour le «.com».
D’un autre côté, un site peut faire l’objet de piratage ou de bugs. Pour ce faire, l’hébergement chez un spécialiste est nécessaire afin d’assurer sa sécurité et sa maintenance. Ainsi, l’hébergement est facturé selon la taille du site. Il est de 500 DH en moyenne, annuellement pour les sites de petite taille et peut atteindre 4 000 DH pour ceux qui comptent un grand nombre de visiteurs et qui, du coup, demandent un niveau de sécurité élevé et un système de back up plus développé.

Puisque la transaction commerciale entre l’acheteur et le vendeur se déroule sur un site, le paiement se fait également en ligne et donc l’intégration de ce mode de paiement est indispensable. Dans ce sens, le propriétaire signe un premier contrat avec Maroc Telecommerce, dit «contrat des services Maroc Telecommerce», dont les frais d’adhésion s’élèvent à 3 000 DH et ceux de gestion à 250 DH par an. Parallèlement à ce contrat, un deuxième est signé avec le Centre monétique interbancaire (CMI) qui, d’une part, met en marche le paiement à travers les cartes bancaires et, d’autre part, facilite la gestion financière des transactions. Ce dernier demande une caution bancaire qui reste négociable, allant de 10 000 à 50 000 DH. Il faut compter pour l’activation de ce service environ 4 semaines. Mis à part ce mode de paiement, les professionnels mettent également à la disposition des clients les autres types de règlement, à savoir l’espèce et à la livraison.

Une fois la société constituée et le site opérationnel, il faut miser gros sur la communication pour faire connaître le site. Les opérateurs contactés sont unanimes : c’est ce volet qui augmente le budget d’investissement avec en moyenne 60 000 DH de dépense. La communication sur le site se fait à travers les réseaux sociaux, les sites affiliés, l’achat des espaces et bannières sur les sites web très fréquentés ou même à travers le mailing. Certaines grosses structures optent en plus de cela pour les affiches publicitaires.
En ce qui concerne la disponibilité de la marchandise, les opérateurs du secteur contactés trouvent plus couteux de constituer à l’avance un stock de produits. Ils préfèrent plutôt acquérir les biens affichés sur la vitrine en ligne au fur et à mesure que la demande s’exprime.

Dès que le site devient opérationnel, le propriétaire supporte des charges liées essentiellement au loyer, au personnel, aux différents services (eau, électricité, téléphone, internet) et aux frais de livraison et d’emballage du bien vendu. Tout d’abord, comme l’acquisition d’un local s’avère être coûteuse pour nombre de propriétaires de sites de e-commerce, la majorité d’entre eux recourt à la location. Ainsi, avec un loyer de 5 000 DH par mois, le propriétaire peut occuper un local convenable pour une charge annuelle de 60 000 DH. Ensuite, pour faire tourner la machine, la société n’a pas besoin d’un personnel étoffé. Après l’introduction des produits mis à la vente sur le site, elle ne demande que des agents de relation pour le traitement des commandes et des messages en ligne et la gestion des réclamations. Au fur et à mesure du développement de l’activité, le propriétaire doit recruter un webmaster, un webdesigner, un responsable logistique et un commercial. Par conséquent, la masse salariale devra lui coûter environ 20 000 DH par mois, soit 240 000 DH annuellement. En y ajoutant les frais liés à l’emballage des produits et à leur livraison, soit 24 000 DH par an, ainsi que les charges relatives aux factures d’eau, d’électricité, de téléphone et d’internet (environ 18 000 DH), cela porte les charges dans notre exemple à 342 000 DH. Par ailleurs, en réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 3 MDH par an, la société est assujettie à un impôt sur les sociétés de 15%.

Du côté du chiffre d’affaires, les commerçants assurent leurs revenus en appliquant sur le prix de vente en magasin des articles proposés une marge qui commence à partir de 20% et peut aller jusqu’à 40% ou même 100% pour certains produits. Notons à ce stade que Maroc Telecommerce perçoit une commission allant de 2,5% à 3,2% sur chaque transaction de vente. En supposant un chiffre d’affaires mensuel moyen net du prix d’achat des articles vendus et de la commission Maroc Telecommerce de 40 000 DH, le bénéfice annuel totalise, déduction faite de l’ensemble des charges, 138 000 DH, ce qui ramène le bénéfice net d’IS à 117 300 DH par an.