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Lafarge ciments : Un potentiel de hausse de 20% pour la valeur, selon Upline Group

Malgré des perspectives peu prometteuses, Lafarge obtient les faveurs des analystes actuellement. Et pour cause, son cours en Bourse a fortement reculé cette année (-30% au 3 novembre) qu’il devient intéressant de s’y positionner. Upline Group estime le cours cible de la valeur à 1 788 DH. Ainsi, compte tenu d’un cours de 1 490 DH le 3 novembre, la croissance potentielle du titre s’élève à 20%. Ses indicateurs boursiers prévisionnels plaident également pour une position à l’achat. Son multiple de bénéfice pour l’année 2011 se situe en effet à 17,6 et son rendement de dividende à 4,6%.
Pourtant, le bénéfice net part du groupe de Lafarge est attendu pour baisser de 11,7% à la fin de l’année, à 1,48 milliard de DH, sur fond de stagnation de l’activité (le chiffre d’affaires devrait faire du surplace à 5,37 milliards de DH) et poursuite d’augmentation des charges d’exploitation (le résultat opérationnel devrait reculer de 9,8%). En 2012, il est prévu une légère amélioration de la situation, avec un chiffre d’affaires qui devrait croître de 1,3%, à 5,44 milliards de DH, un résultat d’exploitation qui gagnerait un léger 0,8%, à 2,18 milliards, et un bénéfice net part du groupe qui limiterait sa baisse à 1,6%, à 1,45 milliard.
On comprend donc que les recommandations d’acheter le titre Lafarge se justifient uniquement par le fort recul de son cours, et non pas par le développement économique futur de la société. Car, avec l’arrivée des Ciments de l’Atlas sur le marché du ciment, le secteur est devenu en surproduction, ce qui a impacté l’activité de l’ensemble des cimentiers historiques.
Même le redémarrage de la construction des logements sociaux, suite aux incitations fiscales accordées aux promoteurs dans le cadre de la Loi de finances 2010, n’a pas permis d’atténuer l’impact de la surproduction, vu que la croissance de la consommation du ciment est quasiment absorbée par les nouvelles capacités de production du marché.
Pour faire face à cette situation, Lafarge compte construire une nouvelle usine au Sud du Maroc, compte tenu également du tassement de la consommation dans ses régions de prédilection. Cet investissement pourrait lui permettre de profiter de la dynamique de croissance que connaît cette partie du Royaume et ainsi limiter la baisse de ses revenus. Toutefois, la baisse de ses bénéfices conduisent à une diminution des fonds propres de la société, ce qui devrait la pousser à recourir à la dette pour concrétiser son projet et, par conséquent, se traduirait par des charges financières en plus.
En tout cas, Lafarge n’affiche actuellement aucune dette financière à long terme. Ce qui signifie que sa capacité d’endettement (par rapport à ses fonds propres) s’élève à près de 5 milliards de DH.
