Argent
La morosité perdure sur le marché des TCN
Le gros des levées de fonds concerne les certificats de dépôt n La tendance actuelle devrait se poursuivre d’ici la fin de l’année.

Le marché des titres de créance négociables a accusé une baisse à fin juin 2018. Sur la base des dernières statistiques disponibles auprès de Bank Al-Maghrib, les émissions de TCN ont totalisé 5,6 milliards de DH, contre 8,6 milliards à la même période en 2017.
Dans le détail, les émissions de tous les composants du marché ont marqué des baisses par rapport à la même période de l’année dernière. Les certificats de dépôt n’ont capté que 5,1 milliards de DH (contre 5,9 milliards de DH en 2017). Au moment où les bons des sociétés de financement ont totalisé 176 MDH, contre 1,4 milliard de DH en juin 2017. Les billets de trésorerie, eux, n’ont pas enregistré plus de 308 MDH durant cette période, contre 1,2 milliard l’année précédente.
Sur le compartiment des certificats de dépôts, cinq établissements bancaires ont levé des fonds à fin juin; dont deux ont levé plus de 2 milliards de DH. Il s’agit de BMCI (2,06 milliards de DH) et SGMB (2,4 milliards de DH). Les levées ont été majoritairement souscrites par les OPCVM à hauteur de 3,8 milliards de DH. Le gros des levées a été fait à court terme avec des taux variant de 2,45% pour la maturité comprise entre 93 et 182 jours à 2,9% pour celle de 366 jours à 2 ans. A noter qu’à la même période de l’année dernière, les taux des maturités en question oscillaient entre 2,63% et 2,85%.
Pour les bons de sociétés de financement, ils ont été émis exclusivement par Eqdom (176 MDH), avec une souscription d’environ 66% des établissements de crédit & CDG, le reste ayant été souscrit par les OPCVM (34%). A la même période de l’année dernière, ces derniers ont capté 80% de l’émission (1,1 milliard de DH).
Quant aux billets de trésorerie (souscrits principalement par les OPCVM), seules Addoha (83 MDH) et Alliances Darna (224,9 MDH) ont été actives en juin. La plupart des émissions ont porté sur des durées de 93 jours à 182 jours, assorties d’un taux d’émission de 5,3%. Notons que ce taux est resté inchangé par rapport à la même période en 2017.
Dans ces conditions, l’encours global des titres de créances négociables a légèrement augmenté à près de 66,4 milliards de DH (+5% par rapport au 1er semestre 2017). Il est principalement constitué de certificats de dépôts dont le poids est de plus de 70%, mais dont l’encours a légèrement reculé de 1%, à 47 milliards de DH. Les bons de sociétés de financement pèsent pour leur part 26%, avec un encours de 17,4 milliards de DH, en hausse de 29%.
BMCE Bank détient le plus grand stock de certificats de dépôt
L’encours des certificats de dépôts est composé des titres de quasiment toutes les principales banques de la place. C’est BMCE Bank qui dispose du plus grand stock avec près de 8,8 milliards de DH, suivie de BMCI avec près de 7,7 milliards de DH et SGMB (6,7 milliards). Le gros est souscrit par les OPCVM à hauteur de 70%, suivis par les établissements de crédit avec 22% du montant global.
L’encours des billets de trésorerie est, lui, constitué de titres de Managem (700 MDH), Addoha (423 MDH), Oulmès (300 MDH), Alliances Darna (283,1 MDH), Label’Vie (200 MDH), Jet Contractors (55 MDH) et Résidences Dar Saada ( 20 MDH).
Là aussi les gros souscripteurs sont les OPCVM avec un poids de 90%, suivis de loin des entreprises non financières, des particuliers, des établissements de crédit et des assurances et organismes de prévoyance.
Enfin, l’encours des bons de sociétés de financement compte principalement les gros du secteur, notamment Eqdom (4,3 milliards de DH), Maghrebail (3,6 milliards), Wafasalaf (2,9 milliards), et Sofac (1,6 milliard). Ce sont toujours les OPCVM qui arrivent en tête des investisseurs (69%), suivis des établissements de crédit et des assurances et organismes de prévoyance.
D’ici la fin de l’année, la tendance qui caractérise le marché de la dette privée devrait se poursuivre. Les obligations subordonnées et perpétuelles devraient continuer à bénéficier des faveurs du marché, compte tenu des avantages qu’elles procurent aux émetteurs, notamment en matière de consolidation de la structure financière.
