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La Bourse ramène sa performance à  zéro après deux mois de volatilité

Le marché reste fébrile et les investisseurs toujours inquiets de la situation dans la région du Maghreb. Plusieurs titres affichent quand même une bonne performance depuis le début de l’année n Les valeurs minières et agroalimentaires n’ont pas déçu.

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La Bourse de Casablanca n’arrive toujours pas à se relever depuis sa chute intervenue fin janvier. Elle a légèrement repris début février, puis rechuté au milieu du mois, avant de se redresser à nouveau et inscrire une nouvelle baisse en ce début mars.  Le Masi, indice de toutes les valeurs cotées, n’a de fait jamais affiché une volatilité aussi forte. Sa performance a été ramenée de 6% en début d’année, à près de -4% en février, puis à 0% le 7 mars dernier.
Comme l’ont analysé les professionnels du marché tout au long de cette période, cette tendance mitigée est principalement due aux événements survenus dans la région Mena depuis le début de l’année, essentiellement en Afrique du Nord. La première chute a été la conséquence de l’effondrement du marché égyptien, suite au soulèvement populaire intervenu dans le pays qui a poussé les grands investisseurs étrangers à se désengager de la place. Ces derniers, raisonnant en termes de région, se seraient également retirés de certaines valeurs cotées à la Bourse de Casablanca, selon le témoignage de certaines sociétés de Bourse, dans la mesure où ils auraient réduit leurs ratios d’exposition à tous les marchés de la région.
Selon ces mêmes sociétés de Bourse, ce ne sont pas uniquement les étrangers qui ont alimenté la baisse du marché. Certains investisseurs marocains, principalement des particuliers, auraient également cédé à la panique et liquidé leurs positions, notamment au profit des institutionnels qui ont vu en ce mouvement une belle occasion pour acquérir certains titres très demandés, à des cours intéressants.
La Bourse de Casablanca s’est redressée après ce vent de panique, mais elle est restée très fébrile, réagissant à la moindre rumeur ou intox. En effet, certaines fausses informations, qui avaient circulé à propos de la dégradation des notes de groupes bancaires marocains par les agences internationales de notation, ont fortement impacté le marché, ce qui a même poussé le Conseil déontologique des valeurs mobilières à demander aux investisseurs d’être plus vigilants quant aux informations qui circulent actuellement.
Et pour ne rien arranger, la révolution a éclaté en Libye, ce qui a poussé les investisseurs à rester prudents et à n’engager aucune position durable en Bourse, et ce, malgré la publication par certaines sociétés cotées de résultats 2010 satisfaisants. Seuls quelques investisseurs initiés et spéculateurs profitaient de cette tendance pour réaliser des opérations ponctuelles.
Cela dit, malgré ce contexte volatile et une performance du marché ramenée à zéro, les détenteurs d’actions qui ont maintenu leurs positions depuis le début de l’année peuvent se réjouir des progressions réalisées par certaines valeurs cotées. En effet, au 7 mars, 33 valeurs sur les 74 de la cote ont évolué positivement.
Certaines d’entre elles, pourtant peu liquides et peu demandées sur le marché, affichent des hausses qui n’ont pas de fondement logique, comme c’est le cas pour Mediaco, Nexans Maroc et Balima dont les performances depuis le début de l’année atteignent respectivement 29%, 19% et 10%. Mais d’autres valeurs ont bien progressé en raison d’une demande soutenue sur le marché, motivée par de futures opérations sur le capital et des perspectives économiques prometteuses. Il s’agit notamment des filiales de Sni dont le cours a poursuivi sa tendance haussière entamée depuis l’année dernière. Managem et sa filiale, SMI, qui devraient profiter pleinement de la flambée des prix des métaux à l’international et qui sont également sur la liste des sociétés dont Sni va céder la majorité, affichent des progressions respectivement de 22,7% et 11,6%. Cosumar et Centrale Laitière, dont l’augmentation du flottant en Bourse en 2011 est confirmée, ont vu leurs cours s’apprécier respectivement de 17,8% et 9,2%. Pout sa part, Unimer (+8,8%) a profité de l’augmentation de sa liquidité, suite à la division de la valeur nominale de ses actions par dix, et de l’opération de croissance externe qu’elle a bouclée fin 2010 en absorbant la Monégasque Vanelli. Quant à Maghrebail (+8,9%), elle a profité de l’arbitrage par les investisseurs professionnels en sa faveur après l’annonce par Maroc Leasing, son concurrent coté, de résultats financiers en net recul.
Par ailleurs, ce sont 41 valeurs qui ont reculé depuis le début de l’année. Il s’agit principalement d’Oulmès (-42%), à qui les filiales agroalimentaires de Sni ont volé la vedette, Ennakl (-26,5%) qui n’a pas fini de subir le retrait des investisseurs en raison d’un avenir toujours incertain pour cette entreprise tunisienne, et Maroc Leasing (-20,4%), suite à la publication de résultats 2010 en deçà des attentes. Il y a également d’autres valeurs importantes qui ont baissé, notamment la CGI (-10,4%) et Lydec (-9,1%).