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Investissement en bourse : la vision de CDG Capital
Au-delà de la valeur et de l’environnement sectoriel et macroéconomique, l’investisseur doit prendre en compte d’autres paramètres. Les analystes s’appuient sur un modèle d’investissement reposant sur un cycle macroéconomique en quatre phases : expansion, ralentissement, contraction et reprise.

CDG Capital a publié récemment une note ayant pour but de présenter une nouvelle méthode d’investissement s’appuyant sur des stratégies factorielles. Selon les analystes, le défi pour les investisseurs ne réside plus seulement dans l’appréciation des fondamentaux des valeurs cotées et l’analyse du contexte économique, puisqu’il est tout aussi important d’apprécier la dynamique des prix sur un marché, les facteurs clés la guidant, et le lien entre ces derniers et le contexte macro-économique. L’idée étant de traduire des dynamiques «structurelles» en stratégies d’investissement.
La stratégie «Value», par exemple, consiste à investir dans les actions qui semblent sous-évaluées et suppose que les investisseurs sélectionnent les valeurs «bon marché» qui devraient surperformer les actions les plus chères à long terme. Classée comme un facteur «procyclique», elle a donc tendance à surperformer pendant les périodes d’expansion économique.
Les stratégies d’investissement ne reposent pas toujours sur un comportement homogène
L’autre stratégie retenue est celle dite «Quality» qui suppose que les investisseurs favorisent les valeurs ayant des business models solides et des avantages compétitifs durables. C’est un facteur dit «défensif» qui se porte bien pendant les périodes de contraction économique. La stratégie «Size», elle, consiste à investir dans les petites capitalisations, supposant que les entreprises de petite taille sont souvent en mesure de surperformer les plus grandes entreprises à long terme.
Une autre stratégie détaillée par les analystes est celle du «Momentum» qui estime que les valeurs ayant récemment connu de bonnes performances boursières devraient continuer à surperformer le marché à court terme. «Momentum» peut également survenir à la suite d’une forte variation des résultats nets des valeurs.
Globalement, les investisseurs, qui ont généralement tendance à être de bons suiveurs, surfent sur la tendance afin de ne pas rater une bonne affaire.
En somme, dans un marché boursier, les stratégies d’investissement ne reposent pas toujours sur un comportement homogène des opérateurs économiques. Deux principales tendances ressortent et agissent simultanément et de manière asynchrone sur les cours boursiers. La première concerne la stratégie d’investissement rationnelle qui repose sur un ensemble de critères reflétant la juste valeur des actifs en négociation, à savoir les indicateurs fondamentaux des entreprises, ceux relatifs à la macro-économie, le marché obligataire ou encore les stratégies de développement, etc.
La deuxième tendance obéit à d’autres règles qui découlent de la finance comportementale et dont les stratégies d’investissement ou de rendement reposent sur des critères pas toujours corrélées à une évolution structurelle des marchés. Cette «finance comportementale» suggère que les investisseurs présentent des biais comportementaux qui donnent lieu à des tendances de rendements.
A travers cette note, les analystes ont essayé de comprendre le comportement des investisseurs marocains, dans la perspective de leur offrir une nouvelle grille de lecture et d’aider à la prise de meilleures décisions d’investissement, en s’appuyant sur des stratégies spécifiques et multifactorielles.
Sur la base d’une analyse historique (2004 – 2017), il a été relevé que ces différentes stratégies offraient des perspectives de rendements bien supérieures à l’indice MASI. Par exemple, la stratégie Value a enregistré un rendement annualisé de 24% sur la période (2004 – 2017) contre 9,6% pour le MASI, avec un risque plus élevé en moyenne sur un horizon court terme, et un faible risque sur du moyen et long terme. Bien que ces stratégies factorielles aient affiché une surperformance à long terme, leurs performances à court terme sont cycliques et génèrent parfois des rendements négatifs.
Nouvelle grille de lecture
Dans ce sens, les analystes ont expérimenté un modèle d’investissement factoriel reposant sur le cycle macroéconomique. Quatre phases ont été distinguées dans ce cycle : Expansion, Ralentissement, Contraction et Reprise. Il apparaît alors que le modèle d’allocation factorielle construit sur la base des phases macro-économiques surperforme l’indice composé des différentes stratégies retenues par les analystes avec des pondérations identiques (+16,7% pour l’indice tenant compte du cycle macro-économique vs. 15,2% pour l’indice équi-pondéré).
Tenant compte des prévisions du PIB des différents organismes qui se situent aux alentours de 3% pour l’année 2018, correspondant ainsi à une phase de ralentissement selon leur définition, ils proposent alors aux investisseurs de surpondérer les stratégies «Value», «Quality» et «Volatility» dans un processus reposant sur l’investissement factoriel.
Il faut bien entendu noter que l’exposition à chaque stratégie reste à déterminer par les convictions et les préférences des investisseurs. Chaque investissement comporte des risques, d’autant plus que les dynamiques des performances passées ne sont pas toujours garantes des performances futures.
