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Gestion collective : la profession compte passer à  la vitesse supérieure

En 20 ans d’existence, le secteur totalise 400 OPCVM et un actif net de 300 milliards de DH. Le CDVM compte réduire prochainement les frais de gestion des fonds. Professionnels et régulateurs devraient prendre des mesures pour développer le secteur.

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A l’occasion de son 20e anniversaire, l’Association des sociétés de gestion et des fonds d’investissement marocains (ASFIM) est revenue sur les principaux défis à relever en vue de développer le secteur de la gestion collective, surtout que le Maroc espère devenir un hub financier régional.

Bien des progrès ont été réalisés au courant de ces années, à l’instar de la possibilité pour les OPCVM d’investir 10% de leur actif net sur le marché international, l’introduction des fonds contractuels indexés sur des sous-jacents étrangers et des fonds à capital minimum garanti. Ce qui a permis à l’industrie des OPCVM de réaliser un taux de croissance annuel moyen de 16% sur les 10 dernières années. Actuellement, ce ne sont pas moins de 400 OPCVM qui existent sur le marché et qui disposent d’un actif net de plus de 300 milliards de DH.

Si ces réalisations ont été saluées par la place, il n’en demeure pas moins que le secteur souffre de quelques maux. A ce titre, Hassan Boubrik, directeur de la DAPS, a pointé du doigt les opérations de prêt/emprunt effectués à blanc entre fonds, le reporting annuel des fonds estimé insuffisant et présentant plusieurs lacunes vu qu’il ne permet pas aux institutionnels de suivre leurs placements, ou encore le placement indirect dans des sociétés non cotées.

Pour sa part, Hassan Boulaknadel, directeur du CDVM, dénonce l’étroitesse du circuit de distribution des OPCVM ainsi que les conditions d’accessibilité. Notons à ce stade que sur les 20 millions de détenteurs d’un compte bancaire, seuls 13 600 placent leur épargne dans un OPCVM. Manque de culture financière, problème de ticket d’entrée… En tout cas, pour contribuer à promouvoir la profession, le CDVM a annoncé la baisse prochaine des frais de gestion des OPCVM.
Dans ces conditions, les intervenants étaient unanimes sur la nécessité de passer à la vitesse supérieure.

Mounya Dinar, vice-présidente de l’ASFIM, a souligné l’importance de la création des fonds libellés en devises ou encore des fonds régionaux libellés en dirhams, à thématique africaine par exemple, destinés aux investisseurs étrangers recherchant des opportunités de placement sans subir de risque de volatilité. Parmi les voies de développement : la création d’une plate-forme de domiciliation des fonds en vue d’assouplir les contraintes réglementaires surtout en matière de ratios d’investissement et qui serait favorisée par un dispositif fiscal dont l’objectif est d’éviter la double imposition.

La réflexion a porté également sur la mise en place de passerelles réglementaires avec pour principale vocation la simplification des démarches de transfert des avoirs, et ce, à travers la signature de conventions ou d’accords de reconnaissance de fonds par les places et les autorités étrangères. Elargir le circuit de distribution est aussi au cœur des discussions des professionnels. Cela devrait s’effectuer en scellant des partenariats avec des asset-managers étrangers. En plus de cela, la profession a beaucoup à gagner en publiant des reportings détaillés dans les trois langues, outre un référencement sur les plate-formes électroniques.

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