Argent
Gérez vous-même votre patrimoine
La gestion de patrimoine doit commencer dès le plus jeune à¢ge.
Immobilier, actions, obligations…, diversifiez pour réduire le risque.
L’aspect fiscal est un facteur à prendre en compte.
Vous pouvez aussi déléguer à un gestionnaire de patrimoine.

Nombreuses sont les personnes qui disposent d’un important patrimoine physique et/ou financier, mais qui le gèrent de manière hasardeuse ou qui ne le rentabilisent pas assez. Peu importe si l’on a une fortune ou seulement une épargne modeste, sa fructification est tout aussi importante que sa protection. La placer dans des produits classiques, tels les dépôts à terme et les bons de caisse, ou même dans des parts d’OPCVM (Organismes de placement collectif en valeurs mobilières) est loin d’être ce que l’on peut appeler une gestion efficace de son patrimoine. En effet, les niches de placement sont nombreuses, même dans un marché financier jeune comme le marché marocain, et offrent des rendements variés avec différents niveaux de risque. Actions, obligations, immobilier, produits d’assurance et autres, l’offre du marché est suffisamment étoffée pour vous permettre de profiter de toutes les opportunités qui se présentent. Seulement, pour se lancer dans ce domaine, il faut avoir une bonne connaissance des différents produits de placement et rester informé de tout changement les concernant. Vous pouvez aussi confier votre patrimoine à des spécialistes (voir encadré en page suivante) si ce domaine vous est totalement étranger ou si vous ne disposez pas du temps nécessaire pour le gérer vous-même. Ceci-dit, les règles de base de la gestion de patrimoine sont accessibles à tous. En vous familiarisant avec elles, vous pourrez intervenir pour votre compte et réaliser de bonnes performances.
La gestion de patrimoine en trois mots
Cette pratique part d’une idée simple. La gestion de patrimoine peut se résumer en trois actions : acheter, vendre et arbitrer. Ces trois actions vous permettront de procéder à une allocation des actifs de votre patrimoine en tenant compte, pour chaque actif, de son équation rende-ment/risque. Pour cela, il faut, dans un premier temps, connaà®tre les niveaux de rendement et de risque pour chaque catégorie d’actifs, et, en deuxième lieu, définir votre profil d’investisseur. Ce dernier doit correspondre à vos attentes en matière de rentabilité et de prise de risque, ainsi qu’à votre situation personnelle et professionnelle à un moment donné, car votre profil est appelé à changer avec le temps. Un jeune investisseur qui a encore trente ans avant de partir à la retraite peut se permettre de prendre des risques plus élevés pour faire fructifier son épargne plus rapidement. Une personne plus âgée, par contre, ne devrait pas s’aventurer à spéculer en Bourse et doit plutôt opter pour des placements sûrs.
A partir de cette définition du profil, vous pouvez déjà imaginer comment sera la composition de votre portefeuille d’actifs. Une part importante des produits à rendement élevé (actions et OPCVM actions et diversifiés) pour les plus jeunes, avec toutefois un matelas de sécurité constitué de supports à risque faible ou nul (obligations, produits d’assurance, OPCVM obligataires…). Pour les plus âgés, ces derniers produits doivent naturellement prendre le dessus.
Commencez le plus tôt possible
Plus un placement est réalisé dans une perspective à long terme, plus il sera rentable. Placer son argent tôt, même pour de faibles montants, permettra d’avoir des rendements plus élevés. A titre d’exemple, une personne âgée de 25 ans qui place 1 000 dirhams par mois dans un produit à rendement garanti de 3% aura à 50 ans un capital d’à peu près 450 000 dirhams, alors que si elle commence dix ans plus tard, elle n’aura droit qu’à un capital de près de 230 000.
Une partie du patrimoine doit rester liquide
Un gestionnaire de patrimoine de la place casablancaise affirme que «la meilleure vente est celle faite en dehors de toute contrainte». La raison est que si vous avez besoin de liquidités très rapidement, il est préférable de ne pas puiser dans vos placements réalisés dans une logique de moyen ou long terme. Il faut donc disposer de ce qu’on appelle «un fonds de secours» pour pouvoir faire face à une dépense urgente ou pour saisir une opportunité de placement qui se présente. Combien devez-vous y placer? Ce gestionnaire précise qu’il faut prévoir de trois à six mois de vos dépenses courantes en fonction de votre situation personnelle. Mais en attendant que cet argent serve à quelque chose, il doit être bien évidemment placé dans des produits qui lui assureront disponibilité, sécurité et un peu de rendement. Il s’agit à ce titre des dépôts rémunérés au niveau des banques, des OPCVM monétaires chez les gestionnaires de fonds et, pourquoi pas, de «bons à formule» auprès des banques. Ce sont des produits financiers destinés principalement aux particuliers. Ils sont assimilables aux bons du Trésor à 6 mois et offrent le même niveau de rendement.
Diversifiez, diversifiez et diversifiez !
Ne pas mettre tous ses Å“ufs dans le même panier est le principe de base de la gestion de patrimoine. Imaginez que vous avez placé tout ce dont vous disposez dans des actions et que celles-ci s’effondrent du jour au lendemain. Cela a été effectivement le cas pour nombre de personnes qui ont vu disparaà®tre, au fil des crises boursières, toute l’épargne qu’elles avaient constituée pendant de longues années…
Pour rester dans le cas des marchés financiers, il existe deux types de risques : le risque marché ou risque systémique, et le risque lié à l’entreprise qu’on appelle risque spécifique. Il faut savoir que la performance de votre portefeuille actions dépendra davantage de la rentabilité du marché que de la rentabilité des actions prises individuellement. Ainsi, il n’importe pas tant d’avoir des actions qui évolueront plus que le marché. L’essentiel est d’investir quand le marché est dans une tendance haussière.
Et ce qui est valable pour le marché boursier l’est aussi dans une optique plus généraliste, c’est-à -dire par rapport aux différents marchés. Diversifier son patrimoine entre immobilier, actions et produits de taux réduira l’impact qui pourrait être causé par l’effondrement d’un de ces marchés.
L’immobilier est essentiel pour une bonne gestion du patrimoine
Pour une meilleure gestion de votre patrimoine, pensez à une bonne dose d’immobilier ! C’est d’autant plus intéressant qu’il est possible de devenir propriétaire à travers le mécanisme du crédit. Ainsi, il n’est pas rare d’emprunter pour acheter un appartement ou une villa, lesquels seront ensuite loués, et le produit de la location remboursera une grande partie du crédit. 15 ou 20 ans plus tard, vous disposerez d’une propriété totalement remboursée que vous pourrez vendre pour augmenter vos revenus de retraite ou continuer à louer, ou bien encore transmettre à vos futurs héritiers.
En outre, le marché de l’immobilier est en pleine expansion au Maroc depuis plusieurs années maintenant et présente un risque acceptable et une prise de valeur attrayante d’année en année.
Marché boursier : faites jouer l’analyste qui est en vous
Certes le marché boursier marocain est encore étroit, mais sur les 56 valeurs cotées actuellement, lesquelles acheter ? Avant de répondre à cette question, il faut d’abord définir sa stratégie d’investissement en Bourse. Si vous voulez placer à court terme, ne misez pas l’argent destiné à l’achat d’une maison ou au financement des études de vos enfants, car le risque à court terme en Bourse est très élevé. Mais, d’autre part, cela peut rapporter gros. C’est pourquoi il faut observer l’évolution des valeurs pendant une certaine durée, analyser le comportement des investisseurs sur le marché (position générale d’achat ou de vente sur une valeur donnée) pour pouvoir agir dans le bon sens au bon moment.
Pour un objectif de placement à moyen et long terme, l’analyse n’est pas la même. L’attention dans ce cas doit être portée sur le rendement des valeurs ainsi que sur la solidité de leurs fondamentaux. Le cours d’une action peut progresser rapidement à court terme pour se décaler de la valorisation théorique de la société concernée. Mais sur le long terme, le cours finira par s’ajuster.
Pour se lancer, il faut d’abord établir une sélection de secteurs représentés à la Bourse qui devraient évoluer plus que l’indice du marché. Ces choix sont dictés par des études sectorielles réalisées le plus souvent par des professionnels. Par la suite, il faut descendre à un niveau plus détaillé, en analysant les valeurs des sociétés formant les secteurs sélectionnés. Là aussi, des notes de recherche sont réalisées par les sociétés de Bourse pour chacune des sociétés cotées, avec des recommandations d’achat, de vente et de conservation.
Les obligations et les produits d’assurances pour un rendement assuré
Ce type d’instruments est utilisé pour assurer un rendement sans risque.On est sûr que le capital investi ne sera pas perdu, mais cela se fera au détriment d’une rentabilité intéressante. En effet, la rémunération des produits de taux n’a cessé de baisser ces dernières années. Ainsi, actuellement, pour une obligation de 20 ans, le rendement avoisine les 5%. De plus, il faut mobiliser des fonds importants pour en acheter car la valeur nominale d’une seule obligation est de 100 000 dirhams. Mais il reste toutefois intéressant d’investir dans ce marché car, dans un trend baissier des taux, une ancienne obligation peut être vendue à une valeur supérieure à son prix d’achat. Pour les produits d’assurance, cela est également vérifié vu que les cotisations sont principalement investies dans les bons du Trésor. Sauf que ces derniers offrent l’avantage de pouvoir investir progressivement.
Attention à la fiscalité des différents produits
Comme toute gestion, celle du patrimoine doit tenir compte de l’ensemble des facteurs exogènes. La fiscalité en fait partie. Deux investissements de même valeur peuvent voir leur rentabilité varier fortement en fonction de ce facteur. Il existe plusieurs niches fiscales qu’il convient d’exploiter pour optimiser la gestion de son patrimoine, telles que la déductibilité, dans la limite d’un certain seuil, des intérêts au titre des crédits immobiliers ou la déductibilité des cotisations au titre des contrats d’assurance-vie. Ces niches apparaissent et disparaissent fréquemment pour relancer l’activité dans un domaine précis. Il vaut mieux en tenir compte pour en tirer profit, et en général intégrer l’aspect fiscal dans le choix du produit de placement.
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De nombreuses personnes ne font pas la différence entre les deux métiers, mais un gestionnaire de patrimoine n’est pas un gérant de portefeuille. Ce dernier se limite aux placements financiers qui sont les actions, les obligations et les produits monétaires. Le gestionnaire de patrimoine, lui, peut investir en actions, obligations, objets d’art, pierres précieuses, immobilier, matières premières et autres. Il propose parfois même une diversité géographique car il peut investir dans les marchés internationaux. Le gestionnaire de patrimoine a donc une vision plus large de l’investissement et peut saisir des opportunités plus nombreuses que celles qui s’offrent sur les marchés financiers. |
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La logique de diversification des placements est certes très importante pour diluer le risque, mais elle exige que vous consacriez énormément de temps à la gestion de votre patrimoine. Accompagner le marché boursier au jour le jour, gérer son patrimoine immobilier et suivre la tendance du marché obligataire, cela risque d’être difficile à mener de front pour une personne qui a déjà des journées très chargées. La solution est de déléguer à des spécialistes qui, en plus de l’avantage de l’économie de temps, feront les meilleurs choix en matière de placement. Il s’agit des sociétés de gestion qui, elles, peuvent investir à votre place dans les produits que vous voulez. A titre d’exemple, si vous voulez vous épargner le souci de gestion de votre portefeuille d’actions, vous pouvez souscrire à un OPCVM investi en actions. De même pour les obligations. Pour la partie immobilier, plusieurs agences immobilières assurent la gestion locative de vos biens. |
