Argent
Financer ses vacances sans avoir à casser sa tirelire
Comptez à partir de 2 500 DH par personne et par semaine pour une destination
locale, le triple ou plus pour l’étranger.
Il y a peu de formules de crédits spécifiques, mais banques et sociétés
de crédit conso font des efforts d’adaptation.

La saison estivale est là et les négociations pour obtenir un congé à la période désirée vont bon train. Les plus organisés ont déjà bouclé leur programme de vacances. Montagne, plage, tourisme national ou virées à l’étranger, ce ne sont certainement pas les idées qui manquent, encore faut-il avoir les moyens de les mettre en oeuvre, surtout lorsqu’on jette un coup d’œil sur les prix.
Pour vous faire une petite idée, l’idéal serait de contacter votre agence de voyage. À titre purement indicatif, sachez que les destinations locales sont commercialisées à partir de 2 500 DH par personne et par semaine en chambre double ; à cela il faudra ajouter le coût du transport et les frais du séjour.
Faites vos prévisions sur la base des tarifs haute saison
La campagne Kounouz Biladi pour l’été 2003 met en avant des formules plus ou moins complètes à des prix variant entre 2 500 DH et 5 000 DH par personne. Un budget minimum de 10 000 DH (pour une petite famille) est donc requis pour espérer passer une semaine de bronzage sous les couleurs nationales.
Si par contre vous pensez quitter le Maroc, vous devrez facilement tripler votre budget. La destination la plus abordable reste sans doute l’Espagne puisqu’une semaine de vacances sur La Costa del Sol est commercialisée (tarifs haute saison) auprès des agences de voyages à partir de 4 000 DH en appartement (généralement, il faut être quatre personnes ou plus) et de 8 000 DH en hôtel classé. Là aussi, il faudra vous débrouiller pour le transport et la restauration, ce qui fait très rapidement grimper la facture.
De manière générale, l’Europe de l’Ouest (Espagne, Italie, France, Portugal) est commercialisée entre 6 000 et 10 000 DH (billet d’avion et petit-déjeuner compris). La Grèce et la Turquie à partir de 7 000 DH. Un séjour sur le nouveau continent (Canada, USA, Amérique du Sud) vous coûtera un minimum de 10 000 DH. Les destinations tropicales genre Iles Maldives, République Dominicaine, n’accueilleront pour leur part que ceux qui sont prêts à allonger 15 000 DH pour une petite semaine sous le soleil des tropiques.
Ce niveau de prix étant donné à titre indicatif, il pourra évidemment évoluer à la baisse, mais surtout à la hausse. Vous pourrez donc dépenser autant d’argent que vous le voudrez ou plutôt que vous le pourrez.
Si cela peut vous aider à construire votre budget de vacances, il ne tient qu’à vous de savoir combien vous pensez dépenser sur place (sorties, extras, cadeaux, petits achats, souvenirs…). Mieux vaut prévoir large, surtout pour les voyages à l’étranger.
Très souvent, il faut un complément aux économies
Ceci nous amène à une question cruciale, celle du financement. Comment passer de bonnes vacances sans altérer sensiblement sa situation financière ? Une question qui en tarabuste plus d’un en cette veille de grands départs. Le plus souvent, ce sont les économies qui servent à financer les escapades estivales. Dans les agences bancaires, on constate que les retraits des comptes sur carnet se font plus nombreux à la veille des départs en vacances. Les gestionnaires de fonds ont également remarqué que de nombreux épargnants effectuent des petits rachats durant le mois de juin et de juillet (entre 10 000 et 50 000 DH). Avoir recours aux économies est donc une bonne solution pour financer le voyage, mais encore faut-il y avoir réfléchi à l’avance.
Les sociétés de financement ont fait des vacanciers peu prévoyants une cible de choix pour leur campagne d’été. Les sociétés de crédit à la consommation ne font certes pas référence directe au financement des vacances, mais leurs campagnes de communication ont des connotations estivales très claires. « Pour nous, explique un responsable d’une grande société de crédit de la place, la période estivale n’est pas seulement destinée au financement des vacances. Les gens profitent généralement de cette période pour effectuer des travaux domestiques, pour déménager, ou encore pour équiper leurs maisons. Donc, plutôt que de communiquer sur un seul aspect du crédit personnel, on préfère ratisser large. Ceci dit, une partie importante des crédits à la consommation débloquée pendant les mois de juin, juillet et août, est effectivement destinée à financer des vacances».
Les banques en profitent mais sans s’engager
Les banques s’alignent également sur l’offre des sociétés de financement. Les dossiers de crédit sont plus nombreux en été, et plusieurs banquiers nous ont confirmé qu’une bonne partie de ces déblocages de fonds servent à financer des vacances. Une banque se démarque cependant du lot en proposant une formule de crédit spécialement destinée à financer les vacances. Il s’agit du Crédit du Maroc avec sa formule Crédit Évasion. La formule propose, outre le financement (à hauteur de 20 000 DH), toute une série de produits d’accompagnement : possibilité de différer le paiement de trois mois, contrat d’assistance, assurance contre la perte des moyens de paiement, des clés et des papiers d’identité.
Force est cependant de constater que les formules de financement des vacances ne sont pas légion au Maroc. « Au Maroc, on voyage selon ses moyens ». Pourtant, le filon peut être intéressant pour les banques, mais aussi pour les agences de voyage qui peuvent toujours inclure le crédit dans les packages qu’ils commercialisent. C’est le cas d’Atlas voyages qui propose, dans son catalogue d’été, des formules comprenant des possibilités de financement gratuit sur six mois grâce à un partenariat avec Salafin. A titre d’exemple, une semaine à Rio de Janeiro, en hôtel 4 étoiles, petit-déjeuner et billet d’avion compris vous coûtera quelque 1 620 DH sur 6 mois.
Certains voyagistes proposent des packages : hôtel, avion, crédit
« Financer ses vacances à crédit peut être une bonne solution, si la personne prend quelques précautions », estime un banquier. « Ce n’est pas très intelligent de passer trois années à payer les traites d’une escapade de 15 jours », ajoute-t-il. Son conseil serait de contracter un crédit de façon à pouvoir le rembourser dans les 12 mois. «Le client peut ainsi refaire appel au mécanisme de financement pour passer des vacances sympathiques tous les ans». Dans la même logique, le crédit revolving s’avère aussi un mécanisme intéressant. Il permet de disposer d’une réserve d’argent (qui est automatiquement reconstituée), et que l’on peut affecter uniquement aux loisirs.
Pour le remboursement du crédit, il est recommandé d’opter pour des échéances qui ne pénalisent pas fortement l’équilibre de votre compte bancaire. Les sociétés de financement proposent souvent un différé de paiement de quelques mois : évitez autant que possible d’y avoir recours parce que cette option ne fait qu’élever le coût de votre crédit.
Laissez-vous une marge comprenant le délai de déblocage de votre crédit. Si le temps de réponse est réduit, pour certaines sociétés de crédit, à 48 heures chrono, la constitution du dossier (fiches de paie, attestation de travail et de salaire, relevé bancaire…) prend en effet, le plus souvent, du temps.
Partir en vacances ne pose donc plus autant de problèmes qu’auparavant. Les destinations sont innombrables, les formules adaptées aux besoins de chaque catégorie de vacancier et le financement assuré par les banques et les sociétés de crédit. Il vous revient donc de réaliser la meilleure combinaison pour oublier, le temps d’une quinzaine, le stress de l’année et vous ressourcer
