Argent
Faut-il se positionner sur le titre CIH ? Les avis sont largement favorables
Pour les sociétés de Bourse, c’est une valeur à fort potentiel de croissance à moyen et long terme.
Trop de demande, peu d’offre, les cours du titre et du droit de souscription
s’envolent.
Risque de correction du cours en fin d’opération.
Investisseurs : achetez à un bon prix.

Plus que dix jours avant la fin de la période de souscription à l’augmentation de capital du CIH (Crédit immobilier et hôtelier). L’opération – qui avait été précédée par une réduction de capital – suscite l’attention de tous les intervenants du marché, qu’ils soient boursicoteurs, institutionnels, analystes ou courtiers. In fine, la question essentielle se résume en une phrase : est-il intéressant d’y participer ? La réponse est oui. Sur les douze sociétés de Bourse contactés par La Vie éco à ce sujet, dix pensent qu’il faut participer à la soucription. Pourquoi ?
Mais, tout d’abord, si vous réussissez à décrocher ne serait-ce qu’une petite quantité de droits de souscription (tickets nécessaires pour participer à l’opération), estimez-vous chanceux. Les vendeurs de ces droits sur le marché se font très rares, et la demande ne cesse d’augmenter. Cela veut-il dire que tous les détenteurs d’actions participeront à l’opération ? Selon des analystes de la place, il y aura des vendeurs en fin de période de souscription, car ils attendent que les droits prennent encore de la valeur, vu qu’ils ont été depuis le début réservés à la hausse. D’autres utiliseront leurs droits pour rester actionnaires du CIH. Ces derniers jugent, et c’est ce que pense la majorité des analystes, que l’action CIH est une valeur qui présente un fort potentiel de croissance dans un horizon moyen et long terme.
Cette banque, qui vivait une situation très difficile par le passé, compte tourner la page avec cette opération. Un jeu d’écritures comptables dont les objectifs sont de reconstituer les fonds propres de la banque, arriver progressivement au respect des règles prudentielles du système bancaire et assainir son bilan. Tout cela afin de repartir sur des bases solides qui favoriseront le développement de la banque.
La situation ne se redressera pas d’un coup
Toutefois, à regarder les résultats attendus de cette opération (voir tableau ci-dessus), on constate que le CIH ne sortira pas d’un seul coup de sa situation négative. En effet, son résultat net se maintiendra dans le rouge, et ses fonds propres comptables resteront faibles.
Se limiter à ce raisonnement serait une erreur, réplique un analyste d’une société de Bourse. Plusieurs éléments feront que la situation du CIH s’améliorera avec le temps.
D’une part, le bilan de la banque ainsi remodelé lui permettra de prétendre plus facilement aux sources externes de financement. D’autre part, l’actionnaire de référence de la banque, qui est la CDG (Caisse de dépôt et de gestion), ainsi que le nouvel entrant étranger (Caisse nationale – française – des caisses d’épargne) feront en sorte que le CIH puisse se retructurer, revoir ses orientations stratégiques, bénéficier du savoir-faire des deux institutions et tirer profit du business qui suivra.
Ces éléments feront, selon les analystes, que la banque absorbe petit à petit ce qui reste de son déficit, gagne de plus en plus de parts de marché et rétablisse sa notoriété.
Tous ces éléments économiques laissent penser qu’investir dans le CIH est une bonne affaire dans un horizon assez long. Mais la sphère financière ne reflète pas toujours la réalité économique d’une valeur. Le cours de la banque, qui était il y a deux ans en chute, contrairement à la tendance du marché, se voit évoluer à un rythme élevé ces tous derniers mois, et surtout après la réduction du capital.
Les analystes de la place expliquent que cette prise de valeur est due, en partie, à l’intégration par les investisseurs des perspectives d’avenir de la banque dans le cours, ce qui est tout à fait logique. L’autre raison, selon les mêmes analystes, est que la hausse a été engendrée par l’embellie que connaît le marché dans sa globalité.
Ce qui est sûr, c’est que derrière cette forte demande, que ce soit sur les droits de souscription ou sur les titres, il y a à la fois des spéculateurs et des investisseurs à long terme. Donc, abstraction faite de la correction de cours qui pourrait avoir lieu après l’opération, la valeur CIH constitue un bon investissement pour l’avenir. Mais prudence quant au prix d’acquisition, dans l’attente d’une évaluation de la banque.
Le mécanisme du droit de souscription
Le droit préférentiel de souscription (DPS) est un titre qui confère à son détenteur le droit de souscrire à un nombre déterminé d’actions. Dans le cas du CIH, deux DPS permettent de souscrire à onze actions, car la souscription ne peut être effectuée que par lot de onze actions. Ces droits ont été détachés des actions anciennes -après la réduction du capital- et cotés à la Bourse. La valeur d’un DPS est égale au dernier cours de clôture, diminué de la valeur nominale de l’action, multiplié par un rapport qui est égal au nombre d’actions du lot (onze) divisé par ce même nombre, auquel est ajouté le nombre de droits à posséder pour avoir les onze actions (deux).
Pour participer à l’augmentation de capital, vous devez donc débourser sur le marché boursier le prix des onze actions nouvelles, en plus du prix des deux droits de souscription nécessaires.
Le cours du CIH, au début de l’année 2006, a été influencé par l’annonce de l’entrée de la CNCE (France) dans son capital.
