Une activité industrielle remise en cause

Le chiffre d’affaires de Berliet Maroc fond comme neige au soleil. Après les -47% enregistrés en 2009, la société a été obligée d’essuyer une baisse supplémentaire de 16% en 2010, ce qui, à 399,7 MDH, l’éloigne définitivement de son record de 912 MDH réalisé il y a deux ans. Il faut dire que Berliet a vécu une année globalement difficile où les ventes de camions au Maroc ont baissé de 23% pour les véhicules de plus de 8 tonnes et de 21,5% pour ceux de plus de 3 tonnes.
Côté résultats, la décélération est encore plus forte. Le résultat d’exploitation a été divisé par 5 pour passer de 8,7 à 1,6 MDH, faisant perdre à la marge opérationnelle 1,4 point. Berliet parvient tout de même à dégager un résultat avant impôt de 11,14 MDH. Ceci a été possible grâce à la plus-value réalisée sur la cession du bâtiment et du terrain de son site industriel (+51 MDH), qui a néanmoins été amoindrie par des provisions pour risques et charges. Il s’agit essentiellement de risques de contrôle fiscal et de contentieux commerciaux et sociaux. Les différents traitements et réintégrations pour déterminer le résultat fiscal sont venus, malheureusement, réduire le résultat net à néant.
Côté perspectives, si le volet commercial ne semble pas trop inquiéter le management (prévision d’un chiffre d’affaires 2011 en hausse de 12%), le volet industriel, lui, est sérieusement remis en cause. Le management de la société a confirmé la nécessité d’ajuster les capacités de la société et de rationaliser l’outil industriel de production, tout en conservant la maîtrise de la prestation de montage. D’ailleurs, la cession de son site industriel de plus de 27 000 m2 et la location ensuite d’une superficie de 7 000 m2 auprès de son acquéreur va dans ce sens.
Malgré son résultat net légèrement déficitaire, Berliet distribuera un dividende global de 10 MDH, soit 8 DH par action.